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Extrait émission Turbo : Conso, le Lithium, un nouvel or blanc

Extrait émission Turbo : Conso, le Lithium, un nouvel or blancLe 21/04/2024 à 15:00

Vous le savez, la voiture thermique est de moins en moins la bienvenue au profit de l’électrique qui prend de plus en plus de part comme cette Opel Corsa électrique. Elle est équipée d’une batterie, fabriquée grâce à un matériau devenu incontournable : le lithium. Mais à quoi cela ressemble-t-il et pourquoi le lithium est-il devenu le nouvel or blanc de la transition du parc automobile français ? En route pour quelques explications.

Le lithium est le métal le plus léger que l’on trouve sur Terre. Il a été découvert au début du XIXe siècle, et vous l’avez très certainement juste à côté de vous, dans la batterie de votre téléphone. En 2008, le Roadster de Tesla est le tout premier véhicule à être propulsé à l’énergie électrique par lithium. Pour bien comprendre son rôle, nous avons rendez-vous dans ce centre de recherche du Pas-de-Calais. Ici, on teste la sécurité des cellules qui contiennent ce lithium, comme ce pack batterie de Renault Mégane e-tech.

Ce métal stratégique, recyclable, présente de bonnes performances en durée de vie et s’adapte à tous les modes de charge. Un engouement tel que sa cote a fortement grimpé sur le marché ces trois dernières années. Cependant, il ne se trouve pas partout dans le monde.

Et dénicher du lithium en Europe n’est pas un vaste rêve, puisque la France possède dans ses sous-sol des réserves très importantes. Juste ici, derrière moi, dans cette mine à ciel ouvert, situé en Auvergne à Échassières, on extrait depuis de nombreuses années du kaolin, utilisé dans la fabrication de la porcelaine de Limoges. Et bientôt on pourra y prélever du lithium, en masse

Chaque année, 34 000 tonnes d’hydroxyde de lithium pourraient être extraites, soit une capacité de production d’environ 700 000 batteries. Ce gisement pourrait couvrir ainsi jusqu’à la moitié des besoins des gigafactories françaises. Le projet nécessite encore des études d’impact et des autorisations. Mais il devrait démarrer en 2028.

Cette nouvelle exploitation minière portée par Imerys, leader mondial des spécialités minérales pour l’industrie, est chiffré à plus d’un milliard d’euros. En attendant que des partenaires s’associent au projet, des équipes s’affairent sur site et extrait ces carottes de sondage en profondeur.

Du jamais vu qui suscite des inquiétudes du côté des défenseurs de la forêt des Colettes. Cet espace de 2000 hectares, reconnu pour sa richesse en hêtres, situé juste à côté de la mine, est selon eux menacé. L’association compte 300 opposants. Ils pointent du doigt les éventuelles nuisances sismiques et environnementales engendrées par l’exploitation souterraine.

Un débat public a été lancé depuis mars lors duquel chacun exprime ses interrogations. L’entreprise réfute en bloc et se défend derrière un cahier des charges complexe et éloigné des mines du XXe siècle.

Les sous-sol français devraient être davantage exploités à l’avenir car la France souhaite faciliter l’instruction des permis de recherche. D’autres gisements ont déjà été repérées dans le Finistère ou dans les eaux géothermales du Massif Central et de l’Alsace. Mais depuis quelques mois, le lithium est en perte de vitesse, la demande est moindre en véhicules électriques et l’offre en matière première augmente rapidement. Au mieux, la France pourrait à terme assurer 2% de la production mondiale et devrait avoir bien du mal à se défaire de sa dépendance à l’international.

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