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Lyon: trois militants d'ultradroite condamnés pour diffamation contre le député Thomas Rudigoz

Auteurs d’inscriptions sur la permanence d’un député Renaissance en 2020, trois militants revendiqués de la mouvance d’ultra-droite ont été condamnés ce mardi 20 février à 4.000 euros d’amende.

lyon: trois militants d'ultradroite condamnés pour diffamation contre le député thomas rudigoz

Au tribunal judiciaire de Lyon, le 22 janvier 2024

Trois membres de l’ultradroite ont été condamnés ce mardi 20 février à 4.000 euros d’amende pour “diffamation envers un dépositaire de l’autorité publique”, a appris BFM Lyon.

En 2020, les trois hommes, âgés de 28 et 29 ans, avaient collé des stickers et des affiches sur le local de campagne du député Renaissance, alors en campagne, Thomas Rudigoz.

Le tribunal a condamné les trois membres de l’ultradroite à 4.000 euros d’amende chacun. Ils devront également payer solidairement 5.000 euros de dommages et intérêts. Au cours de l’audience, à laquelle les trois mis en cause n’ont pas assisté, le ministère public avait requis des peines d’amendes 6.000 à 8.000 euros. À l’issue de l’audience, leur avocat Me Pierre Vincent Lambert a fait part de son intention de faire appel de cette décision.

Des affiches sur le local de campagne

Les affiches collées sur le local électoral imputaient à l’élu macroniste un soutien à l’islamisme, le disant “candidat complice de l’islamisation” et l’accusant d’avoir été “silencieux pendant les attentats”. Les messages étaient accompagnés de photo de combattants de l’État islamiste.

“Kamel Kabtane islamiste soutenu par Rudigoz”, pouvait-on également lire sur une autre affiche, en référence au soutien apporté par le député au recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane.

En pleine période de crise sanitaire du Covid-19, le recteur avait été violemment mis en cause par les réseaux d’extrême-droite pour avoir proposé une prière depuis le minaret de la grande mosquée pour soutenir malades et soignants, en parallèle des cloches des églises

Identifié grâce à l’ADN

Après la plainte du député, l’instruction judiciaire avait permis d’identifier un militant de Génération identitaire dont l’ADN a été prélevé sur une affiche.

Des tweets et un communiqué revendiquant l’action, diffusé sur le site de Génération identitaire, avaient permis de mettre en cause deux autres militants de la mouvance de l’extrême droite-lyonnaise, dont Clément Gandelin, ancien président de Génération identitaire de 2019 à 2021. Leur défenseur Pierre-Vincent Lambert s’était ingénié tout au long des débats à raviver les polémiques en dénonçant “les ambiguïtés” du recteur de Lyon.

Les trois suspects ont comparu en janvier dernier devant le tribunal judiciaire de Lyon. L’un pour avoir collé ces affiches, le deuxième pour avoir diffusé des photos sur les réseaux sociaux et sur le site de Génération identitaire, un groupe d’extrême droite depuis dissout.

Le troisième prévenu était poursuivi en sa qualité de directeur de la publication du site Génération identitaire. En 2020, l’homme était alors le porte-parole et président du groupuscule d’extrême droite.

“Je ne pouvais pas laisser passer ça”

Lors de l’audience mi-janvier, Thomas Rudigoz rapportait auprès de BFM Lyon avoir porté plainte pour diffamation pour la première fois au cours de sa carrière politique après les faits.

“Je ne pouvais pas laisser passer ça, avait déclaré l’élu. Ces affiches étaient sur mon local de campagne de l’époque et à quelques centaines de mètres de mon lieu de vie où je vie en famille avec ma femme et mes enfants.”

“C’est violent”, avait ajouté Thomas Rudigoz en dénonçant des groupuscules “encore plus extrémistes” et “prêts à tout, à menacer, à faire peur”.

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