En offrant un exemplaire de la très luxueuse Aurus Senat au leader de Corée du Nord, Vladimir Poutine viole un accord des Nations Unies signé par son pays. Mais c’est peut-être voulu.
L’Aurus Senat, présentée au salon de Moscou 2018.
L’industrie automobile russe n’est plus que l’ombre d’elle-même, anéantie par la guerre en Ukraine et les sanctions internationales qui sont arrivées avec. La Russie essaie tout de même de continuer à fabriquer des autos pour ses citoyens, notamment avec le redémarrage récent des activités d’Avtovaz mais aussi des collaborations avec les marques chinoises (avec même parfois quelques accords « pirates » notamment pour la fabrication de Citroën C5 Aircross sans l’accord du groupe Stellantis).
La dernière fois que nous avons pu approcher l’Aurus Senat, c’était au salon de Genève 2019.
Un cadeau en violation des accords des Nations Unis
Or, il se trouve que la Russie avait signé un accord des Nations Unis bien avant les évènements en Ukraine, interdisant notamment à ses membres de fournir des biens de luxe à l’état de Corée du Nord. Pris dans le cadre des mesures de pression pour inciter la Corée du Nord à reculer sur son programme nucléaire, cet accord interdit logiquement à la Russie d’offrir une limousine d’exception à Kim Jong Un. Mais compte tenu de la situation internationale actuelle, on peut imaginer que le respect de ce genre d’accord ne figure plus exactement au rang des priorités pour l’homme fort de la Russie. Et d’ailleurs, il paraît qu’on trouve toujours des Rolls-Royce et des Bentley neuves en Russie grâce à des procédés d’importation détournés.
Rappelons au passage qu’Aurus voulait initialement commercialiser sa Senat partout dans le monde y compris en Europe. Vu la tournure des évènements, peut-être que le petit constructeur d’exception russe pourra trouver d’autres clients en Corée du Nord ou en Chine ?
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