Vieille voiture américaine stationnée à La Havane.
Le père de la nation cubaine, Jose Marti, est sans nul doute l’ange gardien des «Almendrones», ces vieilles automobiles américaines stationnées autour du Parque central, le cœur vibrant de La Havane. La statue de la figure de l’indépendance de l’île veille sur plusieurs dizaines de Buick, de Cadillac, de Dodge, Chevrolet et de Plymouth, outrageusement rutilantes. C’est de là, mais aussi près des grands hôtels du Vedado, que les voyageurs étrangers se laissent séduire par des chauffeurs pour un tour en décapotable dans la capitale. Difficile de résister tant toutes ces almendrones aux couleurs chatoyantes sont élégantes. Les carrosseries brillent, les pare-chocs en nickel dégagent une impression de force et ces voitures d’avant la Révolution semblent n’avoir jamais subi l’épreuve du temps.
Ce sont dans ces beautés roulantes que les stars hollywoodiennes et les vedettes américaines, de Madonna à Paris Hilton ou Beyoncé, se sont promenées lors de l’éphémère rapprochement entre Cuba et les États-Unis. Les almendrones du Parque central sont un Negocio (commerce) juteux pour leurs propriétaires. Certains, comme Julio et Nidialys, en ont fait leur passion entrepreneuriale, NostalgiCar. Le couple possède plus d’une dizaine de modèles, de la Chevrolet pick-up 1938 à la Buick convertible 1957, en passant par «Lola», une Chevrolet Bel Air rose de 1956. Des «Almendrones» que les plus passionnés peuvent admirer dans le quartier excentré d’Arroyo Naranjo.
D’inusables Américaines presque toujours modifiées
À l’instar des (rares) Cubains propriétaires d’automobiles, les boteros font preuve d’une ingéniosité et d’une inventivité sans pareil pour maintenir leurs voitures en état de rouler. Les Cubains sont les empereurs de la débrouille. Il suffit de se promener dans les quartiers de toutes les villes cubaines pour voir les hommes en prendre soin tous les soirs. « J’achète les pièces de ma Plymouth sur Revolico », conte Yunier, un Havanais. Revolico, c’est le Bon coin cubain, où l’on trouve de tout. C’est sur ce site internet que les conducteurs de l’île dénichent le plus vaste choix de vieilles Américaines ou de Ladas.
Si les modèles les plus recherchés sont ceux avec des pièces originales, presque tous ont été modifiés. À la fin des années 1980, La Havane avait proposé à ses compatriotes d’échanger de vieilles Américaines contre des Ladas neuves. Le bruit avait alors couru que le gouvernement avait revendu ces autos aux États-Unis. Personne n’a jamais su le fin mot de l’histoire.
Quelques adresses pour les aficionados
Nostalgicar (pour les réservations depuis Cuba)
Téléphone : +53 5 295 3842.
De 35 euros pour une heure à 170 euros la balade d’une journée quelle que soit le nombre de personnes (jusqu’à quatre personnes).
Nostalgic Today (le portail de Nostalgicar à l’étranger)
Téléphone : + 31 (0)6 83577433.
Day Experience
Téléphone : 01 84 88 68 86.
Day Experience – 52 rue de Malte, 75011 Paris.
À partir de 74 euros par personne.
Outre les adresses ci-dessus, le plus simple pour réserver un tour en vieille voiture américaine à la dernière minute à La Havane, est de se rendre au Parque central, dans la Vieille Havane, à une centaine de mètres du Capitole de la capitale. Des dizaines de décapotables sont toujours disponibles pour vous emmener faire une balade. Également, d’autres chauffeurs vous attendent près de l’hôtel Capri (Calle 21, Entre N y O) ou de l’hôtel Nacional (Calle 21 y O) dans le quartier du Vedado. Le prix de telles réservations de dernière minute est de l’ordre de 30 à 35 euros pour un tour d’une heure, quel que soit le nombre de passagers. Un dernier conseil : pour ne pas être victime d’une insolation lors de votre périple en décapotable, optez pour une casquette (plutôt qu’un chapeau qui s’envolera).
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