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Alpine ramené "sur terre" par les progrès d'Aston, selon Rossi

Les progrès fulgurant d’Aston Martin ont d’ores et déjà obligé Alpine F1 à remettre en question ses méthodes.

Pierre Gasly, Alpine A523, Lance Stroll, Aston Martin AMR23, Kevin Magnussen, Haas VF-23

Avec l’arrivée soudaine d’Aston Martin au premier plan en Formule 1 en ce début de saison 2023, un certain nombre d’acteurs de la discipline ont été bousculés. Si Red Bull peut se targuer d’être assez loin au-dessus de la mêlée pour ne pas avoir à véritablement se soucier de l’identité de son principal rival, l’écurie de Silverstone s’est imposée comme une seconde force du plateau, même si Lance Stroll peine à concrétiser et permet à Mercedes d’avoir l’avantage aux points.

Toutefois, il est clair que la structure dirigée par Lawrence Stroll s’est propulsée comme un locataire potentiel du podium à chaque course en moins d’une année, quand Alpine n’est monté sur la “boîte” que trois fois depuis son entrée officielle dans la discipline, en 2021. Aujourd’hui, Enstone figure à la cinquième place du classement constructeurs après le premier tiers de la saison 2023, ce qui, au mieux, symbolise une stagnation dans la hiérarchie.

Pour Laurent Rossi, le PDG de la marque, il est clair que le parcours d’Aston Martin sonne comme un signal d’alarme pour Alpine, mais pas seulement : “C’est un retour sur terre pour Mercedes, Ferrari et nous-mêmes. Nous nous sentions à l’aise en pensant que nous étions en pleine ascension, comme tous les autres, et soudain, il y a quelqu’un qui nous dépasse tous”, a-t-il déclaré, cité par la BBC.

L’objectif de demeurer la quatrième force du plateau après 2022 semble d’ores et déjà compromis. Et d’aucuns doutent que le fameux plan des 100 courses établi au moment de la transformation de Renault en Alpine, posant donc les bases d’un retour du groupe aux avant-postes à l’horizon fin 2024-début 2025, puisse être réalisé.

Nous essayons de changer les choses ici. Mais pour cela, il faut se mettre dans une situation un peu délicate, une situation inconfortable.

Laurent Rossi, PDG d’Alpine

Mais avec les résultats spectaculaires d’Aston, et les récentes sorties remarquées de Rossi lui-même, la remise en question a déjà commencé : “C’est un secteur qui fait plus ou moins la même chose depuis si longtemps qu’il est devenu normal qu’il faille autant de temps pour y arriver”, a expliqué le responsable français pour justifier une certaine inertie. “C’est vrai pour tout. C’est vrai pour les voitures de route.”

“Nous essayons de changer les choses ici. Mais pour cela, il faut se mettre dans une situation un peu délicate, une situation inconfortable. Si vous faites cela, ça marche. Je pense qu’ils [Aston Martin] l’ont fait d’une manière plus radicale, en se mettant dans une situation plus inconfortable, pour briser certaines barrières, pour changer un peu leur façon de faire.”

Chez Alpine, l’impact concret s’est en premier lieu fait sentir sur la réflexion sur le temps pris par certaines tâches, notamment dans la conception, le développement et la fabrication des pièces montées sur les F1. “Nous pouvons probablement accélérer des tâches qui nous semblaient devoir prendre sept semaines ou trois mois. Aujourd’hui, nous nous disons : ‘Sept semaines, ça peut peut-être devenir quatre ; trois mois, ça peut peut-être devenir deux’.”

“À quoi devons-nous croire pour y arriver ? Les gens commencent à se gratter la tête en se disant : ‘Peut-être qu’on est un peu trop conservateurs, peut-être qu’on fait trop de validations, peut-être qu’on peut raccourcir le processus ici et là’.”

“Vous vous rendez compte qu’au fil du temps, vous avez mis en place beaucoup d’étapes de prudence supplémentaires parce que vous avez résolu un problème un jour et que vous vous êtes dit : ‘OK, pour les prochaines fois, nous ferons tout cela tout le temps’. Et maintenant, vous y réfléchissez et vous vous dites, avec le recul, que ce n’est peut-être plus nécessaire.”

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