Les militaires ont reçu cette semaine les premiers Serval.
Produits par les entreprises Nexter et Texelis, 119 Serval devraient être livrés en 2023. Un total de 364 exemplaires a été commandé pour être fournis d’ici à 2025, a expliqué le ministère des armées cette semaine. En 2030, les armées espèrent en avoir reçu 978 exemplaires, si les objectifs fixés sont respectés.
La précédente loi de programmation militaire 2019-2025, qui va bientôt être remplacée, prévoyait 3000 véhicules blindés « médians »: Griffon, Jaguar, Serval et MEPAC (mortier embarqué). Les Griffon sont en cours de livraison depuis 2019. 450 ont déjà été livrés. L’objectif est de 1872 exemplaires. Griffon et Serval remplaceront le parc de quelque 2700 VAB. À terme, l’armée de terre devrait recevoir 300 Jaguar. Une quarantaine a été livrée.
Une étape importante
L’arrivée de ces nouveaux matériels marque une étape importante pour le projet « Scorpion » lancé en 2010. Avec Scorpion, et notamment son système de communication SICS, l’armée veut s’emparer du concept du combat « collaboratif ». Il s’agit de permettre à chaque unité sur le champ de bataille de communiquer entre elles pour partager une même « appréciation de situation » et se répartir les rôles plus efficacement. Concrètement un Serval pourrait détecter une cible qui serait détruite par un Jaguar, même si celui-ci ne l’avait pas identifiée aussi vite.
Le projet est ambitieux. « On en voit les prémices dans la façon dont les Ukrainiens se battent, notamment en utilisant leurs drones pour cibler leurs adversaires », explique-t-on au sein de l’armée. Les militaires espèrent pouvoir convaincre d’autres alliés de rejoindre « le club Scorpion ». Mais pour l’instant, seule la Belgique a franchi le pas avec le partenariat Camo, qui prévoit de partager les mêmes armements. Scorpion devra parvenir à trouver sa place dans la logique d’une coalition de l’OTAN, dominée par d’autres matériels.