Actualité

Actualité à la Une

Actualité RDC

Monde

RDC: deux soldats sud-africains tués en mission

rdc: deux soldats sud-africains tués en mission

Des soldats à bord d’un véhicule de la Force de défense nationale sud-africaine (SANDF), déployés dans le cadre cadre d’une force régionale d’Afrique australe (SADC), sur une route près de Sake, le 7 février 2024, en RDC

Deux morts, trois blessés: l’Afrique du Sud a déploré jeudi ses premières victimes depuis le déploiement de troupes dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) miné par une rébellion armée.

“Une bombe tirée au mortier a atterri dans l’une des bases du contingent militaire sud-africain et a fait des victimes et des blessés parmi les soldats” de l’armée sud-africaine (SANDF), a-t-elle déclaré dans un communiqué.

“A la suite de ces tirs indirects, la SANDF déplore deux décès et les blessures graves de trois éléments. Les blessés ont été transportés à l’hôpital le plus proche de Goma (chef-lieu de la province du Nord-Kivu) pour y recevoir des soins médicaux”, a-t-elle ajouté.

Les détails de l’attaque survenue mercredi sont “sommaires”, a-t-elle encore indiqué, précisant qu’une enquête serait menée pour déterminer ce qui s’est passé.

Dans la soirée, le gouvernement congolais a dit avoir “appris avec regret” la mort des deux militaires, en accusant “l’armée rwandaise et le M23” qui, selon lui, ont pilonné le camp sud-africain à Mubambiro, en territoire de Masisi.

Dans un communiqué, il a présenté ses condoléances et salué “l’engagement sans équivoque des pays membres de la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe) qui appuient ses efforts visant à restaurer la paix” dans la région.

rdc: deux soldats sud-africains tués en mission

Carte de l’est de la République démocratique du Congo (RDC) montrant les villes de Goma et Sake

Il s’agit des premiers décès de l’Afrique du Sud depuis qu’elle a commencé à déployer 2.900 soldats dans l’est de la RDC à la mi-décembre.

Ces troupes y ont été envoyées dans le cadre d’une force de la SADC comprenant également des militaires du Malawi et de la Tanzanie, chargée d’aider les forces gouvernementales de la RDC à lutter contre les rebelles du M23 (Mouvement du 23 mars).

Le Nord-Kivu est en proie depuis fin 2021 à un conflit qui oppose le M23, appuyé, selon de nombreuses sources, par des unités de l’armée rwandaise, à l’armée congolaise associée notamment à des groupes armés dits “patriotes”. Tous les efforts diplomatiques sont pour l’heure demeurés vains.

rdc: deux soldats sud-africains tués en mission

Ce conflit a aggravé une crise humanitaire chronique dans la région, en proie aux violences armées récurrentes depuis trois décennies.

Ces derniers jours, les affrontements se sont intensifiés vers Sake, ville située à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Goma et considérée comme un verrou stratégique sur la route de la capitale provinciale.

– “Escalade” –

La RDC accuse le Rwanda de soutenir les rebelles dans le but de contrôler les vastes ressources minérales de la région, ce que Kigali nie.

Selon un document de l’ONU consulté lundi par l’AFP, l’armée rwandaise utilise des armements sophistiqués tels que des missiles sol-air dans son soutien au M23.

Rébellion majoritairement tutsi, le M23 est apparu en 2012 et, cette année-là, avait brièvement occupé Goma, avant d’être vaincu militairement l’année suivante.

Il est réapparu en novembre 2021, en reprochant au gouvernement de ne pas avoir respecté des accords sur la réinsertion de ses combattants. Depuis lors, il s’est emparé de vastes pans de territoire du Nord-Kivu.

Lundi, le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné l'”offensive” du M23 lancée le 7 février près de Goma et s’est inquiété d’une “escalade de la violence et la tension continue dans la région”. Il a appelé “tous les acteurs” à reprendre le dialogue pour parvenir à un cessez-le-feu.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a réagi jeudi en défendant la mission et en rappelant que l’Afrique du Sud, en tant que membre de la SADC, avait le devoir de fournir des troupes.

“Bien sûr, dans toute situation de conflit, il y en a qui tombent”, a-t-il également déclaré lors d’un discours devant le parlement.

“Nous nous inclinons devant ceux qui sont blessés et ceux qui ont pu tomber”, a-t-il ajouté face aux parlementaires, faisant l’éloge du personnel militaire qui a bravé “de grands dangers pour faire de l’Afrique un continent plus pacifique et plus stable”.

La décision du gouvernement de Pretoria de déployer des troupes en RDC avait suscité la controverse.

“Cette guerre et ce conflit n’ont que peu ou pas d’importance pour notre sécurité nationale. Le gouvernement, le commandant en chef et le ministre qui ont autorisé cela doivent en assumer les conséquences”, a déclaré à l’AFP Kobus Marais, référent défense de l’Alliance démocratique (DA), le principal parti d’opposition sud-africain.

L’opposition a par ailleurs estimé que les troupes sud-africaines avaient manqué de soutien aérien.

ub-zam-at/fjb

TOP STORIES

Top List in the World