Cette nouvelle génération change son fusil d'épaule et se rapproche des sportives européennes.
- Comment cela se traduit-il à l’extérieur ?
- Et à l’intérieur ?
- Et le plaisir de conduire dans tout ça ?
- Qu’en est-il du confort ?
- Combien ça coûte au final ?
Qu’est-ce que ça fait d’avoir un moteur en position centrale arrière ? La Chevrolet Corvette se le demande depuis 65 ans, sans jamais avoir pu répondre à la question. La septième génération commençant à souffrir de la concurrence de ses rivales européennes, Chevrolet a donc décidé de franchir le pas et de faire le grand saut vers l’inconnu avec cette Corvette de huitième génération, équipée donc d’un moteur V8 en position centrale arrière.
Le moteur quitte donc son emplacement habituel sous le capot avant pour se déplacer vers le centre. Mais la question est maintenant de savoir si la Corvette devient bel et bien une concurrente directe des références européennes dans le secteur, c’est-à-dire Ferrari, McLaren ou encore Porsche.
Comment cela se traduit-il à l’extérieur ?
Et à l’intérieur ?
L’intérieur est également beau et plutôt convaincant, à tel point qu’il est le meilleur jamais vu sur une Corvette. S’il n’y avait pas le logo sur le volant, entre son mélange de cuir Nappa, de daim et de fibre de carbone, il pourrait facilement être confondu avec celui d’une voiture de sport anglaise ou allemande. Pour moi, c’est tout simplement le meilleur intérieur que j’ai pu voir sur une Corvette.
Au sommet du tableau de bord, au centre, se trouve un écran tactile de huit pouces flanqué d’un autre de 12 pouces derrière le volant. Les deux sont les plus beaux jamais vus sur une voiture siglée Chevrolet et, pour couronner le tout, il ne sont pas “empruntés” à d’autres modèles. Ensuite, selon le niveau de finition (1LT, 2LT ou 3LT), la Corvette embarque différents types de sièges, les plus sportifs étant toujours un peu trop serrés à mon goût.
Et le plaisir de conduire dans tout ça ?
Passons à la partie la plus intéressante, le moteur, à savoir un V8 6,2 litres atmosphérique développant 495 chevaux et 637 Nm de couple. Dans les faits, cela se traduit par une voiture rapide évidemment, avec un 0 à 100 km/h annoncé en trois secondes environ. Le moteur est associé à une inédite boîte à double embrayage à huit rapports, fournie par Tremec, et qui remplace l’ancienne boîte automatique à convertisseur. Malgré la nouvelle architecture en aluminium et des matériaux allégés pour les trains roulants, le poids est en augmentation puisqu’il est annoncé à 1530 kilos à sec, soit certainement plus de 1600 kilos avec les pleins faits.
À l’occasion de notre essai mené du côté de Spring Mountain Raceway, aux États-Unis, nous avons d’abord mis un peu de temps avant de comprendre le tracé, plutôt compliqué et surtout très rapide, donc peu adapté lorsque nous prenons en main une voiture que nous ne connaissons pas. Dans l’ensemble, avec sa direction précise et sa répartition des masses de 40 % à l’avant et 60 % à l’arrière, la Corvette est toujours aussi rapide et agile. Mais tout ce qui brille n’est pas forcément or : le moteur, dans la nouvelle position, allonge légèrement les distances de freinage, et lorsque vous frappez brusquement sur la pédale de frein, l’arrière peut sensiblement se dérober, une sensation nouvelle pour une Corvette.
Qu’en est-il du confort ?
L’intérieur de la nouvelle Corvette est si bien isolé que le son du V8 atmosphérique se fait à peine entendre, même lorsque le sélecteur de mode de conduite est en “Sport”. Seul un violent kick down peut à la rigueur venir troubler la quiétude qui règne à l’intérieur. L’ensemble est clairement typé GT, dommage que l’assise des sièges ne soit pas optimale et que cette console centrale soit beaucoup trop pourvue en commandes physiques.
Combien ça coûte au final ?
Au-delà du moteur, de son emplacement, des sensations de conduite et de tout le reste, la grande différence entre la Corvette et ses rivales européennes restera toujours le prix, surtout au-delà de l’Atlantique. Aux États-Unis, en effet, la voiture est vendue à partir de 59’995 dollars (soit environ 54’000 euros). Moins qu’une BMW Z4 M40i à titre de comparaison. Pour la France, il n’y a toujours pas de prix, mais il y a néanmoins une bonne nouvelle : la Corvette devrait bel et bien traverser l’Atlantique, une page dédiée à la voiture venant d’être mise en ligne sur le site internet français de Chevrolet.
Les prix français, et plus globalement européens, seront plus élevés qu’au pays de l’Oncle Sam. Rappelons que la Corvette est l’une des dernières survivantes de la marque Chevrolet en Europe avec la Camaro. En effet, Chevrolet a quitté le marché européen en 2015, en laissant toutefois le soin au réseau Cadillac de commercialiser l’ancienne génération de la Corvette et la Camaro. Les ambitions de Chevrolet avec la nouvelle Corvette sont internationales, en témoignent les versions configurées avec le volant à droite disponibles aussi à la commande.