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Plus de 400 modèles, 50 constructeurs… Le Salon de l’auto 2024 ouvre à Paris sous le signe du renouveau

Notre dossier « Salon de l’auto de Paris »

  • Un Mondial de l’auto sous le signe du renouveau

Rideau sur les salons ? Certains prédisaient leur disparition, dans le contexte déprimé du Covid-19, de fuite des clients sur Internet, et de flop de certains grands raouts d’antan, comme celui de Genève l’an passé, qui n’a d’ailleurs pas survécu. Les amoureux de voitures, à écouter les mêmes, avaient disparu, ceux qui restaient faisaient figure d’anachronisme, pour ne pas dire pire, d’espèce en voie de disparition. « Les jeunes d’aujourd’hui, d’ailleurs, ne passent même plus le permis », concluaient les oiseaux de mauvais augure.

Et pourtant… Le rideau qui va s’ouvrir, ce lundi 14 octobre (mardi pour le public), sur le Mondial de l’auto à Paris (jusqu’au dimanche 20 octobre), à Paris Expo Porte de Versailles (XVe), dévoilera un lustre et une profusion d’invités dont les organisateurs n’auraient pas osé rêver il y a deux ans.

Les chiffres en témoignent : six halls, 70 000 m2 indoor, 15 000 m2 outdoor, soit 50 % de surface supplémentaire par rapport à l’édition 2022. Le Salon de Paris revendique d’être « une fête », insiste Serge Gachot, le sémillant directeur de l’évènement. « Une fête de l’automobile et de la liberté de mouvement », poursuit-il. LET’S CELEBRATE !, enjoint donc — en majuscules et en anglais — l’affiche de l’édition 2024.

Les constructeurs français sur leur trente-et-un

Les constructeurs français, hôtes de l’événement, ont sans surprise prévu de sortir le grand jeu. Renault Group sera présent avec l’ensemble de ses marques et cinq stands : Dacia, Renault, Alpine, Mobilize (la marque dédiée aux mobilités), et Renault Pro + (véhicules professionnels).

Peugeot, qui a lancé en 2024 ses nouveaux 3008 et 5008, mettra les deux voitures en vedette. Citroën, enfin, présentera une gamme entièrement renouvelée. Sans oublier les voiturettes, riquiquis mais costaudes en termes de parts de marché.

Les constructeurs allemands, dont l’industrie auto chancelle, enverront les marques Volkswagen et Audi (groupe Volkswagen), ainsi que BMW. Les Américains miseront sur Tesla, présent avec son Cybertruck, un pick-up futuriste. La firme d’Elon Musk ne s’était pas rendue au Mondial parisien depuis 2018.

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Ford aussi effectuera son grand retour, après dix ans d’absence. Cadillac enfin, la célèbre marque du géant General Motors, retrouvera les allées du salon. Elle présentera le Lyriq, un SUV électrique XXL, 5 m de long, 2,7 tonnes.

Les constructeurs asiatiques ne seront pas en reste. Le géant chinois BYD en tête, qui promet de mettre « les petits plats dans les grands », sur un stand de 500 m2, en dévoilant une nouvelle voiture européenne, inconnue du public. Un virage au frein à main, car BYD a été rattrapé in extremis au printemps dernier.

Déçu par les retombées du salon de Genève, froissé par la réforme du bonus écologique, en France, et l’augmentation des droits de douane en Europe, le constructeur avait dit stop — tant pis pour l’acompte versé. Ce sont les tribulations de Serge Gachot en Chine, jusqu’au siège monde à Shenzhen, qui l’ont fait changer d’avis. Effet waouh garanti avec l’énorme SUV U8, de sa marque de luxe YangWang. Un monstre de 3,5 tonnes capable d’avancer sur l’eau pendant trente minutes.

D’autres marques chinoises profiteront du Mondial pour développer leur notoriété. XPeng par exemple, dont le slogan, « Enchanté, Paris ! », assume complètement la nécessité de se faire connaître. Ou encore Leapmotor, la quinzième marque de… Stellantis. MG, en revanche, propriété de Shanghai SAIC, n’aura pas de stand en propre.

Peu d’absents majeurs, au final. Si ce n’est… le numéro mondial de l’auto, Toyota. Top sponsor des Jeux olympiques et paralympiques, le géant japonais a décliné en faisant savoir qu’il ne pouvait pas être sur tous les fronts. Mercedes aussi manquera à l’appel.

La liste des protagonistes fait saliver, et l’argent permet à nouveau de « bien recevoir », lâche le représentant d’un constructeur français. En 2022, l’édition post-Covid de tous les dangers, « le sol avait été laissé brut, budget très limité oblige », pointe Mathieu Flonneau, spécialiste d’histoire sociale et culturelle de la mobilité.

« Il n’y aura pas de moquette au sol en 2024 », prévient Serge Gachot, le patron du Mondial, mais pour d’autres motifs. Hopscotch, l’un des organisateurs, s’y oppose pour des raisons de développement durable.

Objectif : 500 000 visiteurs

Les Mondiaux parisiens 2016 et 2018, tous deux « millionnaires » en visiteurs (mais sur trois week-ends d’ouverture au public, contre un seul cette année), demeurent les références récentes. La moquette, encore. « En 2016, celle-ci avait dû être changée deux fois en quinze jours, élimée par l’afflux de monde », se souvient Mathieu Flonneau.

plus de 400 modèles, 50 constructeurs… le salon de l’auto 2024 ouvre à paris sous le signe du renouveau

Objectif 2024 : 500 000 visiteurs au compteur, et 5 000 journalistes du monde entier. Emmanuel Macron, le président de la République, est attendu en début de semaine. Côté tarif, le billet semaine (du mardi au vendredi, sans créneau horaire) est à 18 euros pour les adultes, 10 euros pour les enfants ; le billet week-end (samedi et dimanche, avec choix d’un créneau, matin ou après-midi) à 22 euros.

« Le Mondial ne se tient pas à Paris par hasard, insiste Mathieu Flonneau. Les gens l’ont oublié, mais il a pour soubassement une industrie automobile qui était florissante en région parisienne. » Les autres salons ? Genève a coupé le contact, la Grande-Bretagne passe son tour depuis qu’elle n’a plus d’industrie automobile souveraine, et l’Allemagne — qui l’eut cru ? — vit une crise sans précédent du secteur. D’ailleurs, le salon de Munich ne met plus en vedette les grosses berlines domestiques, mais les mobilités en général.

« Paris a un boulevard pour se positionner comme LE grand salon européen », confie un exposant français. Voire comme LE grand salon occidental. « Celui de Detroit, au cÅ“ur de la rusty belt (la ceinture de la rouille), a beaucoup souffert », lâche un habitué des allées américaines.

L’automobile européenne est à un moment charnière de son histoire. Le secteur souffre comme jamais, confronté à la concurrence asiatique. D’un côté, la bataille des chaînes de production. Moult rencontres stratégiques auront lieu dans les coulisses du Mondial. De l’autre, la bataille des cœurs.

Les voitures du salon auront la lourde tâche de séduire un jeune public qui ne vibre plus pour la bagnole. « L’objet voiture a été ringardisé à tort, déplore Mathieu Flonneau. Ce salon est l’occasion de lui rendre son attractivité, que l’écologie politique lui a déniée de façon excessive. » L’engouement pourrait renaître.

Mondial de l’auto 2024, Paris Expo Porte de Versailles, 75015 Paris. Accueil du public du mardi 15 octobre au dimanche 20 octobre 2024 de 9h30 à 20 heures, sauf le dimanche de 9 heures à 18h30. Nocturnes jusqu’à 22 heures, vendredi et samedi (ouverture dès 9 heures ce jour-là). Dernier accès une heure avant la fermeture. Plein tarif à partir de 16 € (selon les jours), tarif réduit à partir de 10 €.

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