Les ventes cumulées au Japon de ces trois modèles produits par Daihatsu n’étaient pas très conséquentes, de l’ordre de 7.000 à 8.000 unités par an au total.
L’impact de ce retrait de certification devrait toutefois être limité. Car les ventes cumulées au Japon de ce constructeur n’étaient pas très conséquentes : de l’ordre de 7.000 à 8.000 unités par an au total, selon un porte-parole de l’entreprise interrogé par l’AFP. La marque, qui réalise l’essentiel de ses ventes dans l’archipel et en Asie du Sud-Est, a produit plus de 1,7 million de véhicules dans le monde sur l’exercice 2022/23 terminé fin mars dernier, dont environ la moitié au Japon.
En parallèle, le ministre des Transports, Tetsuo Saito, devait remettre à Daihatsu ce mardi une directive pour « réviser l’organisation de la société pour éviter qu’une telle fraude ne se répète », a expliqué à l’AFP un responsable du ministère. Des responsables de Daihatsu doivent, par ailleurs, être auditionnés mardi prochain par le ministère des Transports. Et pour cause, ce dernier a lancé fin décembre sa propre inspection sur l’entreprise.
Des conséquences inconnues
Ce qui devrait coûter cher à Daihatsu, c’est la suspension de sa production au Japon. L’entreprise l’a décidée quelques jours après la révélation de l’affaire, dans la foulée de la suspension de l’ensemble de ses expéditions au Japon et à l’étranger. L’interruption de la production dans ses quatre usines du pays court au moins jusqu’au 31 janvier prochain. Ce qui devrait avoir des conséquences majeures sur ses fournisseurs de Daihatsu. Selon les chiffres du cabinet d’études Teikoku Databank publiés fin décembre, plus de 8.100 entreprises au Japon lui fournissant des produits ou services lui doivent au moins 1% de leur chiffre d’affaires.
Selon Tatsuo Yoshida, analyste de Bloomberg Intelligence spécialisé sur le secteur automobile, corriger l’ampleur des défaillances dans la certification des tests de sécurité pourrait prendre « un temps considérable ». Sa réputation entachée et la pénurie de ses véhicules pourraient ainsi bénéficier à d’autres constructeurs comme Suzuki, son principal concurrent sur le marché des mini-véhicules.
Toyota dans l’embarras
« Pour éviter que cela ne se reproduise (…), une réforme fondamentale est nécessaire pour revitaliser Daihatsu en tant qu’entreprise », et il faudra « non seulement revoir la gestion et les opérations commerciales, mais aussi l’organisation et la structure » de l’entreprise, avait-il assuré.
Toyota sait qu’il « ne pourra pas être exempté de sa responsabilité de surveillance » de sa filiale, avait expliqué en décembre à l’AFP Tatsuo Yoshida.
Cette affaire tombe en plus mal pour le constructeur, qui a déjà essuyé en 2022 un premier scandale de tests inappropriés sur les moteurs du fabricant de camions Hino, dont il est actionnaire majoritaire. Et en décembre, il a dû rappeler aux États-Unis un million de véhicules à cause d’un problème d’airbags. Ces scandales « pourraient égratigner la réputation de Toyota », selon Tatsuo Yoshida, mais ne devraient néanmoins pas nuire à long terme au géant en raison de sa stature.
(Avec AFP)