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Subaru Outback

ESSAI – Subaru Outback (2023) : trop pragmatique pour un monde devenu fou

La Subaru Outback est tellement discrète qu’on oublierait presque qu’elle est toujours vivante. Lancée chez nous en 2020 et légèrement remaniée l’an dernier, l’actuelle génération de l’atypique japonaise reste un break de niche. Hélas ! A force de relayer une actualité obsédée par l’électrification à tous les étages, la presse contribue elle-même à façonner le paysage automobile. Voici notre mea culpa, avec une vraie machine à casser les idées reçues.

L’Outback reste donc cantonnée à un rôle de curiosité roulante. Le look, sans recherche particulière et uniquement dicté par des contraintes fonctionnelles, n’aide pas. Ironie du sort : à l’heure où tout le monde se rue sur des SUV pour leur look de pseudo-baroudeur, une Subaru Outback est capable d’en faire bien davantage dès que le bitume disparait ! Rappelons d’ailleurs qu’elle est la véritable pionnière des breaks tout-chemin : elle est née Legacy Outback en 1994 (elle était la version rehaussée de la familiale Subaru Legacy), soit respectivement 3 ans et 5 ans avant les Volvo V70 Cross Country et Audi A6 Allroad Quattro… souvent présentés comme les inventeurs du genre. Première clarification nécessaire.

Authentique familiale tout-terrain

L’accastillage de carrosserie ne se limite pas à quelques tours de manches cosmétiques. Les gros sabots de protection en plastique autour des passages de roues sont bien épais et robustes, les plaques de renforts sous les boucliers s’avancent loin sous les soubassements et les bas de caisse sont bien protégés par un épais carénage en plastique. Par ailleurs, la garde au sol est assez haut perchée (21,3 cm) et le débattement de suspension généreux pour un dérivé de break civilisé.

breaks, subaru, outback, essai – subaru outback (2023) : trop pragmatique pour un monde devenu fou L’Outback se distingue par son comportement efficace et son confort, royal même hors bitume. Aucun problème : tradition Subaru, la transmission intégrale est redoutable. Les protections de carrosserie et soubassements, robustes, n’ont rien de factice.

Bon à savoir : anticiper l’achat et la revente.

Il est possible de connaitre la valeur de revente ou de reprise de votre véhicule grâce à la cote auto Turbo de votre Subaru Outback, l’alternative à la côte Argus.

Dissipons tout malentendu, nous sommes loin du caractère fou furieux des Impreza WRX STI. L’esprit rallye n’est pas vraiment au programme pour ce gros break de gabarit costaud (4,87 m de long) et loin d’être un monstre de puissance. Le 4 cylindres à plat “Boxer” semble n’avoir pas évolué depuis des lustres ! Ou plutôt, les optimisations visaient au fil des ans à le rendre indestructible (un moteur increvable est-il moins vertueux que des stocks de batteries ? Vous avez 2 heures, et c’est plus qu’il n’en faut). Il cube 2,5 l, se passe de turbo ou d’électrification, revendique modestement 169 ch et 252 Nm perchés à 3800 trs/mn. Heureusement, l’Outback n’est pas si pesant (1.720 kg annoncés à vide).

Autant dire qu’il ne se passe rien de bien fulgurant en enfonçant le pied droit. Ce moteur est pourtant loin d’être ridicule : 10,2 s de 0 à 100 km/h, convenable pour un usage courant. Et la sonorité rauque typiquement “Boxer”, avec ses montées en régime grondantes, dégage un certain charisme à défaut d’affoler le chrono. Dommage qu’il soit uniquement associé à une boite CVT, autre spécialité japonaise, qui n’apprécie pas beaucoup la brutalité (en plus d’entraver la puissance déjà modeste). Toujours cette désagréable sensation d’emballement en collant le pied au plancher. En restant plus sage, tout s’arrange. Discrétion et douceur de marche sont appréciables, les kilomètres s’égrènent paisiblement et la consommation reste à un niveau relativement contenu… toutes proportions gardées ! Presque 10 l / 100 km relevés sur notre essai (sans précaution certes), c’est énorme comparé à des moteurs modernes plus performants mais pas si catastrophique au vu de la fiche technique, avec une transmission intégrale à emmener… On pouvait s’attendre à pire.

breaks, subaru, outback, essai – subaru outback (2023) : trop pragmatique pour un monde devenu fou Le 4 cylindres Boxer est sympathique, mais placide. La transmission CVT n’invite pas à faire des folies mais simule toutefois des passages de rapports « fictifs », atténuant ainsi un travers fréquent : l’impression d’emballement est plutôt gommée.

Le comportement est du même registre. Pas très vif, mais remarquablement filtré et suspendu. Très peu de mouvements de caisse, même en changements d’appui à bon rythme. Au-delà de ce tempérament tout à fait rassurant sur route, l’Outback fait surtout preuve de ses qualités hors bitume. Surprise : même sur piste très dégradée, l’auto reste idéalement tenue et stable. Typée souple, mais sans excès. Enfin, la gestion des 4 roues motrices donne le choix entre deux modes (boue ou sable), et bénéficie d’un contrôle de motricité en descente très efficace. En lui greffant des gommes hiver, voilà l’outil absolu pour les montées en station enneigées.

Vie à bord : sans fantaisie, ni fausse note

Toute l’auto semble avoir été conçue dans le moule le plus rationnel possible. Chez Subaru, on semble hermétique à certains effets de mode qui font fureur depuis quelques années ! C’est heureux : ici, pas de ceinture de caisse démesurément haute et de meurtrières en guise de fenêtres. La surface vitrée importante ménage une bonne visibilité. Pas de luxe particulier, mais matériaux et finitions semblent avoir été conçus pour tenir des années sans bouger. Le mobilier présente bien, cela dit, sur notre version d’essai Touring Exclusive, avec le cuir étendu. Pas question non plus de surenchère numérique à tout-va : l’instrumentation est dévolue à de simples compteurs analogiques (sans fioritures et bien lisibles). On trouve bien un large écran central tactile, assez sommaire dans sa présentation, mais l’interface est plutôt simple à aborder.

breaks, subaru, outback, essai – subaru outback (2023) : trop pragmatique pour un monde devenu fou Le dessin et l'agencement de l'habitacle restent à l'écart des effets de mode numériques. On trouve bien un écran tactle, mais ce qui frappe est surtout l'extrême soin porté au mobilier : matériaux et assemblages semblent indestructibles.

La technologie embarquée n’est pas à la traine pour autant. Phares Led adaptatifs, maintien de voie, alerte d’angle mort, régulateur adaptatif et autres aides à la conduite désormais courantes sont présentes de série dès l’entrée de gamme. Même chose pour la caméra de recul et le GPS, présents d’office. L’équipement de confort est aussi très complet, avec sièges électriques et chauffants av/ar. Pas de doute, un Outback sait recevoir. Cela vaut aussi pour l’espace à bord, tant pour les passagers arrière (l’espace aux jambes est vaste) que les bagages. Le coffre fait office de véritable soute : 559 l, jusqu’à 1.850 l banquette rabattue.

Tarifs : comment couper au malus ?

Le prix d’appel de l’Outback, fixé à 49.990 €, n’est déjà pas donné. C’est toujours moins cher que les Audi A4 Allroad et Volkswagen Passat Alltrack, moins richement équipées et moins douées en tout-chemin, mais le malus fait vite tourner le jeu en défaveur de la japonaise : 193 g, donc 16.810 € de pénalité. Même l’onéreuse Mercedes Classe C All-Terrain (58.850 € en 220d, 210 € de malus) reste en-deçà de la facture totale Subaru. Notre version d’essai à 54.990 € prix catalogue dépasse ainsi, clef en main, les 70.000 €.

breaks, subaru, outback, essai – subaru outback (2023) : trop pragmatique pour un monde devenu fou Le coffre est vaste (559 l sous la tablette), les contours bien rectilignes et l'ouverture large. Banquette rabattue, le plancher plat permet de jouer les déménageurs. On dispose au maximum de 1.850 l.

Il existe cependant quelques parades. Avis aux familles nombreuses, trois enfants permettent un abattement de 60 g qui efface quasiment la taxe CO2… 260 € seulement de pénalité ! Pour les autres, on se dit que Subaru serait bien inspiré de prendre modèle sur Ford ou Renault et s’inspirer de leurs “formules magiques” respectives, E85 et GPL. En France, ces deux carburants permettent littéralement de sauver la carrière d’un modèle essence.

Caractéristiques techniques Subaru Outback (2023)

Fiche Technique Subaru Outback
Modèle essayé : Subaru Outback Touring Exclusive
Dimensions L x l x h 4,870 / 1,875 / 1,675 m
Empattement 2,745 m
Volume coffre mini / maxi 559 / 18.50 l
Poids à vide 1.720 kg
Cylindrée du moteur 4 cylindres Boxer essence, atmosphérique – 2.498 cm3
Puissance maximale 169 ch à 5.000 trs/mn
Couple maximal 252 Nm à 3.800 trs/mn
0 à 100 km/h 10,2 s
Vitesse max 198 km/h
Taux de CO2 193 g/km (WLTP)
Consommation annoncée (mixte WLTP) – relevée 8,7 l / 100 km – 10 l / 100 km
Malus 2023 16.810 €
Tarifs à partir de 49.990 € (modèle essayé : 54.990 €)

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