Le porte-parole du parti indien du Congrès, Ajay Maken, lors d’une conférence de presse au siège du All India Congress Committee (AICC) à New Delhi, le 16 février 2024.
Dans les faits, le parti du Congrès devait fournir au fisc des déclarations de revenus sur la période 2018-2019 dans le cadre d’une enquête. La formation d’opposition a respecté la demande, mais a fourni les déclarations avec 45 jours de retard. Les services des impôts lui réclament aujourd’hui le paiement de 2,1 milliards de roupies (plus de 23 millions d’euros). Une pénalité totalement injustifiée pour le parti d’opposition, dont les comptes bancaires sont désormais gelés.
Le parti du Congrès a annoncé faire appel, son porte-parole Ajay Maken estimant que cette action visait à mettre le mouvement de Rahul Gandhi en difficulté avant les élections, lors desquelles le Premier ministre nationaliste hindou Narendra Modi briguera selon toute vraisemblance un troisième mandat.
La nouvelle tombe au plus mal pour le parti d’opposition, car dans à peine deux semaines on devrait connaître les dates des élections nationales.
Accusations d’instrumentalisation de la justice
Le gouvernement de Narendra Modi est régulièrement accusé par l’opposition d’utiliser les institutions pour cibler ses ennemis politiques. Et le blocage des comptes du parti de Rahul Gandhi n”est qu’un exemple parmi tant d’autres : sont visés par des enquêtes au moins quatre ministres en chef, qui dirigent des États indiens, tous issus de partis d’opposition.
Sa peine de deux ans de prison l’a disqualifié du Parlement, jusqu’à ce que le verdict soit suspendu en appel. Cet épisode a soulevé des inquiétudes quant au respect des normes démocratiques dans le pays le plus peuplé du monde.
Autrefois force politique dominante de l’Inde, le parti du Congrès a perdu les deux dernières élections nationales, en 2014 et 2019, face au BJP. Il concourt aux prochaines élections au sein d’une alliance disparate.
Avec cette nouvelle mesure, la période pré-électorale s’annonce mouvementée. Jeudi 15 février, la Cour suprême a invalidé un système de financement anonyme des partis politiques. Cela était une demande de l’opposition car ce système avantageait le parti au pouvoir, selon les observateurs.