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Présidentielle en Indonésie : un ancien général controversé largement en tête, selon des projections

présidentielle en indonésie : un ancien général controversé largement en tête, selon des projections

Le candidat à la présidence indonésienne Prabowo Subianto dépose son bulletin de vote dans un bureau de vote lors de l’élection à Bojong Koneng en Indonésie, le 14 février 2024.

Les bureaux de vote pour les élections présidentielle, législatives et locales ont fermé mercredi en Indonésie où l’actuel ministre de la Défense Prabowo Subianto, figure controversée de la dictature de Suharto à la fin des années 1990, pourrait l’emporter dès le premier tour.

La première économie d’Asie du Sud-Est est à l’heure d’un choix déterminant : près de 205 millions d’Indonésiens élisent mercredi 14 février leur prochain président. L’actuel ministre de la Défense Prabowo Subianto, au passé militaire controversé, fait figure de favori.

Selon les premières projections de deux instituts de sondage, cet ancien militaire est largement en tête avec 55 % des suffrages. Bien qu’accusé d’atteintes aux droits humains sous la dictature de Suharto, à la fin des années 1990, l’ex-général âgé de 72 ans pourrait l’emporter dès le premier tour.

Il devance ainsi largement Anies Baswedan, l’ancien gouverneur de Jakarta, et Ganjar Pranowo, ex-gouverneur de Java centre, au coude-à-coude pour la deuxième place.

“Mon espoir est de vaincre”, a déclaré Prabowo Subianto, avant de voter à Bogor, sur la grande île de Java, puis de lancer un appel aux électeurs : “Faites votre travail de citoyen, votez selon votre conscience !”.

Si une partie de la population est sensible à son discours nationaliste, la probabilité croissante de l’accession de Prabowo Prabowo à la présidence ne manque pas de susciter des inquiétudes quant à un éventuel recul des acquis démocratiques.

“Je veux avoir un leader qui perpétuera la démocratie”, lance Debbie Sianturi, consultante, avant de voter à Jakarta.

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Les 800 000 bureaux de vote, restés ouverts durant seulement six heures, ont fermé à 13 H (06 H GMT), même si à Jakarta notamment, certains bureaux n’ont pu ouvrir à temps en raison de très fortes pluies nocturnes qui ont provoqué des inondations.

Idham Kholik, membre de la commission électorale, a indiqué à l’AFP que tous les électeurs devraient être autorisés à voter si de longues files d’attente subsistaient à la fermeture des bureaux de vote.

Outre son président, l’Indonésie, vaste archipel de 17 000 îles, doit élire en une seule journée 580 députés et 20 000 représentants régionaux et locaux, soit l’un des plus grands scrutins au monde sur une seule journée.

Une image adoucie

Candidat pour la troisième fois, Prabowo Prabowo a développé une rhétorique nationaliste et populiste et s’est engagé à poursuivre la politique du président sortant, surnommé Jokowi, lequel est soupçonné d’avoir utilisé les ressources de l’État pour tenter d’influencer l’élection en faveur de son ministre.

En tant que chef des forces spéciales, Prabowo Prabowo a été accusé par des ONG d’avoir ordonné l’enlèvement de militants pro-démocratie dans les années 1990, vers la fin du régime de Suharto. Il a rejeté ces accusations et n’a jamais été poursuivi.

Pour ces allégations, l’ex-militaire a été longtemps privé de visa par les États-Unis et l’Australie.

Mais grâce à une large présence sur les réseaux sociaux, l’homme a adouci son image auprès des jeunes Indonésiens qui ignorent souvent les accusations portées contre lui et apprécient son engagement à poursuivre la politique du très populaire Jokowi.

“Nous avons toujours été inquiets de son vrai attachement à la démocratie”, indique Yoes Kenawas, chercheur à l’université catholique Atma Jaya de Jakarta. “S’il est élu, ces questions resteront en suspens”.

Prabowo Prabowo a décollé dans les sondages avec la désignation à ses côtés pour le poste de vice-président de Gibran Rakabuming Raka, 36 ans, fils aîné de Jokowi.

Théoriquement trop jeune, Gibran Rakabuming Raka n’a pu se présenter qu’à la suite d’une décision controversée de la Cour constitutionnelle, adoptée grâce au vote décisif du président de la cour, Anwar Usman, beau-frère de Joko Widodo.

Après 10 ans au pouvoir, ce dernier laissera à son successeur un pays qui connaît une croissance constante, qui s’est élevée à 5,05 % en 2023.

Longtemps en retard, Anies Baswedan fait désormais figure de finaliste probable en cas de second tour, grâce à une posture d’opposant.

Un temps considéré comme favori, le troisième candidat, Ganjar Pranowo, est aujourd’hui distancé mais selon les analystes, il pourrait encore jouer un rôle de faiseur de roi.

Des estimations sortie des urnes devraient donner une indication fiable du résultat le soir même. Les décomptes officiels ne sont pas attendus avant mars.

Avec AFP

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