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REPORTAGE. "On est sur l'équivalent de 50 ans de durée de vie" : à quoi ressemblent les premiers cars scolaires "rétrofités" du diesel à l’électrique ?

La société Rétrofleet vient d’homologuer un kit qui permet de transformer un car essence ou diesel en véhicule électrique et lui donner ainsi une seconde vie. Trois cars scolaires équipés rouleront bientôt sur les routes d’Isère.

Dans l’agglomération de Bourgoin-Jallieu, en Isère, des élèves vont bientôt prendre des cars scolaires dont le moteur essence ou diesel a été transformé en moteur électrique. L’opérateur Keolis s’apprête à en mettre trois en circulation dans cette zone. Faire du neuf avec du vieux, c’est le principe du “rétrofit” qui fonctionne déjà de manière marginale sur quelques anciens modèles de véhicules en France. Pour la première fois, un kit électrique vient d’être homologué par la société Rétrofleet pour équiper, donc, un car scolaire.

Le gouvernement va ajouter 200 millions d’euros pour accélérer le déploiement des bornes électriques, annonce le ministre Clément Beaunehttps://www.francetvinfo.fr/economie/automobile/le-gouvernement-va-ajouter-200-millions-d-euros-pour-accelerer-le-deploiement-des-bornes-electriques-annonce-le-ministre-clement-beaune_6147633.html

La société Rétrofleet, créée en 2020 et forte d’une trentaine de salariés, construit le kit électrique sur son site de production près de Chambéry et elle le fait installer par un partenaire, le carrossier Besset, à côté de Lyon. L’opération est assez simple selon Emmanuel Flahaut, fondateur et président de Rétrofleet : “Le moteur électrique fait 200 kilos, il fait 50 cm de long, il se met à l’intérieur, complètement sur le pont arrière et il libère tout cet espace-là. On va rajouter des batteries dans une des soutes, à l’avant. Et voilà, le véhicule est prêt à repartir en électrique. C’est à peu près une semaine de démontage et d’évacuation des composants et une semaine d’installation”.

Après ces deux semaines, le car peut repartir pour très longtemps. “On est sur des moteurs qui ont des durées de vie très longues. On parle de 50 000 heures, donc on est sur l’équivalent de 50 ans de durée de vie dans ce type d’usage de véhicules, sans maintenance”, précise le président de Rétrofleet. Le kit concerne pour l’instant le modèle de car Iveco Crossway et bientôt aussi le Mercedes Intouro, qui représentent à eux deux, 80% du marché.

Deux fois moins cher qu’un véhicule électrique neuf

Les modèles transformés doivent avoir au moins cinq ans et le coût de l’opération reste avantageux pour leurs propriétaires. “C’est presque une règle qu’on se fixe dans le rétrofit, assure Emmanuel Flahaut. C’est qu’on a toujours un facteur ‘deux’. C’est toujours à peu près 2 à 2,5 fois moins cher que la solution électrique neuve”. Un car électrique neuf coûte en effet très cher, autour de 500 000 euros.

Rétrofleet promet une autonomie d’environ 150 kilomètres après installation du kit, ce qui est donc idéal pour l’usage d’un car scolaire. Des tests poussés ont tout de même été effectués depuis l’été. “On a fait des essais grandeur nature. On a identifié différents parcours sur autoroutes, départementales, et même sur terrain montagneux, pour justement voir l’efficacité du véhicule dans différentes conditions d’exploitation qu’on peut nous avoir, chez Keolis, quand on fait du transport scolaire”, indique Saïd Darraz, référent technique pour l’opérateur sur le secteur Dauphiné-Savoie.

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Ces tests ont mené à la conclusion que ces bus transformés ont un meilleur agrément de conduite pour les chauffeurs et que le moteur ne fait pas de bruit, contrairement à un diesel par exemple. Rétrofleet espère dépasser la centaine de commandes en 2024, en attendant d’homologuer son kit sur des modèles de camions poids-lourds, un marché potentiellement colossal.

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