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ZFE : des voitures radar bientôt interdites de circuler ?

Tous les véhicules équipés de radar capable de flasher dans le flot de la circulation, que leur conduite soit toujours assurée ou non par des policiers et des gendarmes, roulent au gazole. Des véhicules suffisamment récents pour disposer d'une vignette Crit'Air 2, pour l'heure non concernée par les restrictions de circulation. Mais pour combien de temps encore ? L'électrique pour ces engins n'est en tout cas point compatible, a récemment fait savoir le ministère de l'Intérieur.

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Pour flasher les excès de vitesse, il n’y a pour l’instant rien de mieux que le Diesel !

À la question d’un parlementaire qui demandait si le parc de voitures radar allait bientôt passer à l’électrique, « dans le cadre de la réduction des émissions de CO2 », la réponse du ministère de l’Intérieur peut surprendre, car il n’en est nullement d’actualité.

Techniquement, cela ne serait tout simplement pas possible.

Les 400 voitures radars programmées pour circuler en 2023, dont 223 sont conduites, selon cette même réponse, par des opérateurs privés, devront pour un bout de temps encore rester équipées d’un moteur thermique, et en l’occurrence Diesel.

Le problème ne paraît pas tant le kilométrage effectué par ces véhicules : « En moyenne, une voiture radar à conduite externalisée [a priori, ce sont ces voitures radars confiées au privé qui roulent le plus, NDLR] parcourt 250 km par jour », dixit la réponse de Beauvau transmise à l’Assemblée nationale le 28 mars.

En théorie, il semblerait donc tout à fait envisageable de convertir ce parc à l’électrique, maintenant que plusieurs modèles affichent une autonomie de l’ordre d’au moins 400 kilomètres.

Seulement voilà, l’utilisation – automatisée ou non – de l’instrument de mesure à l’intérieur de ces véhicules serait bien trop énergivore pour y songer.

Un parc 100 % Diesel bientôt aussi alimenté par essence

C’est du moins ce que l’on peut comprendre des éléments de réponse donnés au député (Les Républicains) Jérôme Nury, élu de l’Orne, l’un des départements de Normandie où la privatisation de la conduite des voitures radar a commencé à se déployer en 2018.

«Â Les voitures radars sont des modèles récents de type compacte ou berline mais qui exigent une motorisation Diesel (vignette Crit’Air 2) dans la mesure où l’équipement intégré dans le véhicule nécessite une puissance minimale de moteur », justifie le ministère.

«Â Des adaptations sont actuellement réalisées sur les équipements afin de les rendre fonctionnels avec des véhicules en motorisation Essence », poursuit-il. Des voitures Essence qui disposeraient alors de la vignette Crit’Air 1.

Et pour ce qui est de l’électrique, les évolutions techniques ne seraint que « prochainement lancées », sans autre précision de délai. Autant dire que le vrai changement, ce n’est pas pour maintenant.

À l’heure où le gouvernement multiplie les appels en faveur de l’électrique, qui serait « essentiel » et « indispensable » pour décarboner les transports, c’est un nouvel exemple des difficultés qui s’annoncent pour mettre en place cette conversion.

Avec les restrictions de circulation qui sont surtout vouées à se propager un peu partout, on peut se demander si ces voitures radar Diesel ne seront pas bientôt remisées au garage.

Les voitures flasheuses bientôt flashées ?

En théorie, les 43 agglomérations de plus de 150 000 habitants de la France métropolitaine doivent pour rappel avoir mis en place, d’ici le 31 décembre 2024, des Zones à faibles émission-mobilité (ZFE-m) pour limiter l’accès aux véhicules dits polluants.

Théoriquement toujours, ce sont les véhicules dotés de vignettes Crit’Air 3 et au-delà qui sont les premiers touchés.

Mais dans certaines métropoles, le calendrier programme d’ores et déjà une extension des interdictions aux vignettes Crit’Air 2, soit tous les Diesel, y compris les plus récents !

C’est par exemple le cas du Grand Paris, où une ZFE est déployée depuis 2019, et qui le prévoit pour 2024. En 2030, la grande agglo compte même accepter uniquement les véhicules électriques.

En 2024, c’est aussi normalement l’année de l’instauration du contrôle automatisé pour sanctionner ceux qui ne respecteraient pas ces restrictions de circulation.

L’amende encourue en cas de déplacement dans une ZFE avec un véhicule non autorisé ou sans vignette Crit’Air est alors de 68 euros. Elle est même de 135 euros pour les poids lourds, les bus et les autocars.

En 2021 (faute de données en 2022), cela n’aurait représenté qu’un millier de contraventions, si l’on en croit le bilan le plus récent de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR).

Le plus surprenant, c’est que ce nombre de PV serait en baisse de 44 % par rapport à 2020.

Toujours est-il que le risque de se faire verbaliser, tant que lesdits PV sont dressés à la main par les agents, reste réputé être assez limité.

Le contrôle sanction automatisé est attendu à compter du « second semestre 2024 », a annoncé fin 2023 le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.

Il s’agira d’un système « par lecture de plaques d’immatriculation », a précisé Christophe Béchu, ce qui « permettra d’y intégrer des dérogations », du genre « véhicule d’urgence, personnes en situation de handicap »… Et voitures radar toujours alimentées au gazole ?

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