Auto

Camping-cars : ils ont une dérogation pour circuler dans les ZFE depuis l'instauration de ces zones

Une autorisation particulière permet aux vans, comme aux grands camping-cars, quelque soit leur vignette Crit'Air, de circuler dans les zones à faibles émissions depuis leur mise en place. Pourquoi et comment ? Explications.

Même à Strasbourg, dont la municipalité est pourtant écologiste, les camping-cars peuvent bénéficier d'une dérogation.

Même à Strasbourg, dont la municipalité est pourtant écologiste, les camping-cars peuvent bénéficier d’une dérogation.

On le sait depuis quelques jours : les interdictions de circulation de certaines vieilles autos ont été levées. Ainsi, les diesel d’avant 2010, et les moteurs à essence d’avant 2005 peuvent à nouveau circuler dans les ZFE, hormis celles de Lyon et Paris.

Ce que l’on sait moins, en revanche, c’est que les camping-cars, rappelons-le, motorisés au gazole à 99%, ont obtenu des dérogations de circulation dès la mise en place des zones à faibles émissions en 2021. Du moins dans plusieurs villes de France concernées par le processus. C’est ainsi qu’à Strasbourg, Montpellier, Grenoble, Reims, Toulouse et dans quelques autres des 43 ZFE françaises, les gros camping-cars, comme les fourgons aménagés peuvent circuler librement, quelle que soit leur vignette Crit’Air.

La mention VASP est un laissez-passer

Cette dérogation est liée à un petit ajout sur la carte grise indiquant la mention VASP (véhicule automoteur spécialisé). Elle concerne autant les transports de personnes (au-delà de 5), que les ambulances, et donc les camping-cars qui n’ont pas droit à une mention spéciale “voiture habitable” qui n’existe pas.

Pour autant, de nombreuses villes concernées ont exclu les vanlifers lors de l’élaboration de leur ZFE. Mais c’était sans compter sur l’insistance conjointe de la FFCC (Fédération française des campeurs, camping-caristes et caravanistes) représentant les usagers, et de l’UniVDL, la fédération des véhicules de loisirs qui regroupe les constructeurs. Les deux instances ont mis en avant quelques arguments comme le renouvellement moins rapide des fourgons et capucines, comparés aux voitures légères, ou encore le peu de déplacement quotidien de ces engins, généralement réservés aux loisirs.

Ils ont donc obtenu assez rapidement gain de cause et sont aujourd’hui libres de circuler dans ces ZFE. En cas de contrôle, il suffit de présenter sa carte grise avec la mention VASP et la maréchaussée libérera le suspect.

Abonnement à la Newsletter

Attention néanmoins, car certaines ZFE, comme celle de Strasbourg, exigent que les engins en question exhibent une dérogation en bonne et due forme. Elle est évidemment gracieusement accordée par la municipalité, pour une durée de trois ans.

Cette autorisation de circuler dans les ZFE témoigne évidemment de la force de persuasion des instances chargées des camping-caristes et des fabricants, qui ont aussi demandé, et obtenu à Bruxelles, l’extension du permis B permettant de conduire des véhicules jusqu’à 4,25 tonnes.

Mais elle met également en avant un étonnant paradoxe de la part des municipalités, surtout celles qui ont une vocation touristique. Car d’un côté, elles font tout pour faire fuir les vanlifers de leur ville, en multipliant les barrières à 2 m pour qu’ils n’accèdent pas à leurs parkings de plein air avec leurs gros engins, alors que d’un autre côté, elles les laissent accéder à leurs ZFE. Les camping-cars ont donc le droit de traverser ces villes, mais pas de s’y arrêter.

TOP STORIES

Top List in the World