Route de nuit

Le génie humain, nom de Zeus!

Cet ouvrage retrace l’histoire de 230 ans de dépôt de brevets en France, et fait la part belle aux transports.

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Le 25 février 1899, l’ignoble Landru déposait un brevet de bicylette à moteur.

« J’ai refait tous les calculs, ils confirment l’opinion des spécialistes : notre idée est irréalisable. Il ne nous reste qu’une chose à faire : la réaliser ». Cette citation du pionnier de l’aviation Pierre-Georges Latécoère, placée en exergue de cet ouvrage consacré au génie humain traité sous le prisme des inventions, regroupe de très nombreuses pépites issues des archives de l’Institut national de la propriété industrielle (INPI).

Les moyens de locomotion y occupent une large place, sur terre, en mer et dans les airs. D’une plume alerte, qu’accompagne une mise en page dynamique et aérée, l’auteur Bruno Fuligni, fait revivre l’histoire de toutes ces inventions qui ont jeté les bases du monde moderne.

On y apprend notamment que Landru, le célèbre médecin-tueur en série, avait eu l’idée de motoriser les bicyclettes et déposé  dès 1899 un brevet de « Bicyclette à moteur transformable en tricycle ». De fait, c’est en cherchant à obtenir des financements pour son projet qu’il « découvrit son pouvoir de persuasion sur des femmes mûres disposant d’un petit capital » (Fuligni dixit), ce qui lui donna les sinistres idées que l’on connaît pour la suite.

On découvre aussi que les véhicules deux-roues doivent beaucoup à une éruption volcanique sur l’île indonésienne de Sumbawa, en 1816. Le nuage volcanique alors créé avait déréglé le climat dans le monde entier et nui aux récoltes, créant une pénurie de fourrage et d’avoine préjudiciable aux chevaux.

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Dépôt de brevet du Vélocipède de Louis-Joseph Dîneur, en 1818

En Allemagne, le baron de Drais a alors l’idée de créer un engin capable de remplacer les équidés, et qui avancerait en posant les talons au sol. La brevet de la draisienne est déposé en 1817, et l’idée est reprise en France en 1818 par Louis-Joseph Dîneur qui dépose en France celui du Vélocipède, lequel sera perfectionné en 1853 grâce à un certain Jules Sourisseau qui invente la « manivelle pédiforce », ou pédalier.

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Le “casque à visage plein”, destiné aux mécaniciens et chauffeurs des chemins de fer, en 1857. Son dessin évoque le casque intégral moto tel qu’on le connaît aujourd’hui.

Quant au vélo électrique, il apparaît en 1869 grâce à Joseph Marié, qui crée un « vélocipède magnéto-électrique » : « la roue de derrière du Vélocipède sert de producteur, la roue de devant est le moteur. »

Et l’automobile, dans tout cela ? En France, on en trouve de premières ébauches grâce au moteur à vapeur, qui équipe le quadricycle d’Amédée Bollet en 1873. L’ouvrage cite aussi Etienne Lenoir, qui dix ans plus tard crée un véhicule alimenté au pétrole, lequel parvient à relier Paris à Joinville-le-Pont. Sans oublier le Comte de Dion qui en 1899 « se fait couper les vivres par son père pour s’être associé au fabricant de jouet Georges Bouton en vue de produire une voiturette automobile.»

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Brevet la “voiture à roues indépendantes” déposé par la Société anonyme André Citroën le 24 septembre 1937. Ce croquis est celui de la TPV, ou Très petite voiture, qui annonce la future 2CV.

Ainsi va l’histoire de 230 années d’inventions, retracée avec brio et légèreté au fil des 220 pages de cet ouvrage que nous recommandons chaudement à quiconque s’intéresse de près ou de loin à la technologie et à l’histoire des transports.

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Le génie humain, par Bruno Fuligni, ed. Gründ, 34,95 €

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