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Le père d'une victime du drame de Millas demande des sanctions dissuasives contre les auteurs d'accidents de la route

le père d'une victime du drame de millas demande des sanctions dissuasives contre les auteurs d'accidents de la route

Fabien Bourgeonnier, père de Loïc, victime de l'accident de Millas. – BFMTV

Le texte sur la création d’un homicide routier a été discuté lundi à l’Assemblée nationale. Pour Fabien Bourgeonnier, président de l’association “À la mémoire de nos anges”, qui a perdu son fils dans l’accident de car de Millas, l’urgence est avant tout d’appliquer réellement les sanctions.

“Ce qui me choque, c’est que tous les jours, il y a un drame sur les routes.” Fabien Bourgeonnier évoque une “urgence” à se saisir du problème de l’homicide routier et des sanctions à prendre pour y répondre. Le 14 décembre 2017, ce père de famille a perdu son fils Loïc dans la collision entre un bus scolaire et un TER à Millas (Pyrénées-Orientales). Aujourd’hui, il regrette que proposition de loi créant l’homicide routier, qui a été examinée lundi par l’Assemblée nationale, ne corresponde qu’à un “simple changement de nom”.

“Tant qu’il n’y a pas de réelles sanctions et une véritable prise de conscience, ça ne sert à rien”, tranche Fabien Bourgeonnier.

Au mois de décembre dernier, le père de famille a adressé un courrier au ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti, qu’il souhaite rencontrer. “L’homicide involontaire, tout le monde en parle parce que ça concerne tout le monde”, explique-t-il à BFMTV.com. “C’est un drame qui peut arriver à tout le monde, j’étais loin d’imaginer que je perdrais mon fils le 14 décembre 2017.” Pourtant, pour lui, aujourd’hui “on juge mais on ne sanctionne pas”.

Double peine

Le 18 novembre 2022, Nadine Oliveira, 53 ans, a été condamnée à cinq ans de prison, dont quatre avec sursis, pour homicides et blessures involontaires. Le tribunal correctionnel de Marseille a considéré qu’elle avait fait une faute, qu’elle avait eu “un comportement inadapté” en engageant le bus scolaire qu’elle conduisait sur le passage à niveau. Sept enfants sont morts et 17 autres blessés.

La quinquagénaire a fait appel, elle est aujourd’hui présumée innocente. L’aménagement de sa peine de prison ferme sous bracelet électronique est donc suspendu dans l’attente de ce nouveau procès.

“Cette femme est chez elle, mon fils est lui entre quatre planches”, réagit Fabien Bourgeonnier.

Des sanctions dissuasives

Loin de réclamer “la prison à vie”, le père de famille demande “à ce que la loi soit a minima appliquée”. La peine de prison encourue pour un homicide involontaire est de cinq ans de prison.

“J’ai beaucoup parlé avec des magistrats, pour les homicides routiers, il est demandé à ce que les prévenus n’aillent pas en prison, je suis conscient du manque de places en prison, mais le problème, c’est pas qu’ils n’aillent pas en prison, c’est qu’au final ils n’ont rien. Nous parents, nous avons pris la peine maximale.”

“Il faut que ça s’arrête”, insiste le président de l’association “A la mémoire de nos anges”.

Fabien Bourgeonnier estime que les sanctions prononcées par la justice ne sont pas dissuasives. Il cite comme exemple ce jeune homme qui au retour de boîte de nuit, alcoolisé, tue un ami dans un accident de la route.

“Ce n’était pas la première fois qu’il se faisait retirer son permis”, soupire le père de famille. “Peu de temps avant son procès, il se filme sur une autoroute, à une vitesse excessive, une bouteille à la main. S’ils n’ont pas une épée de Damoclès au dessus de la tête, les délinquants se fichent des sanctions.”

“Il faut trouver des solutions, il faut avoir un dialogue pour qu’il y ait des sanctions applicables. Si le conducteur savait qu’il y avait un véritable risque réel de sanction de la justice, il ferait peut-être plus attention”, conclut Fabien Bourgeonnier qui demande à être reçu par Éric Dupond-Moretti.

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