Il y a 3 ans, Stellantis présentait ses nouvelles architectures électriques. La plus grande était désignée STLA Large, et elle était destinée aux plus beaux modèles du groupe. Les grandes voitures américaines comme la Dodge Charger, un futur crossover chez Alfa Romeo, une limousine de luxe chez Maserati… Cette limousine, ce devait être une nouvelle Quattroporte. L’ancienne, avec des V6 et V8 essence, ayant cessé sa production fin 2023. On attendait une nouvelle Quattroporte électrique pour 2025, et elle aurait même déjà dûe être dévoilée, si en tout début d’année, le projet n’avait été gelé. S’il y a plusieurs raisons à ce retournement, la principale serait que la plateforme STLA Large ne serait pas assez performante, pas assez sophistiquée, pour les besoins de Maserati.Il serait alors question de reprendre la plateforme de la GranTurismo Folgore, le nouveau coupé électrique de Maserati, sauf que cette solution ne paraît pas idéale, puisque cette auto a été conçue pour recevoir des motorisations multiples, essence ou électrique, alors que la future Quattroporte sera uniquement électrique. De plus, Maserati a fait savoir que sa future Quattroporte ne serait pas simplement retardé de quelques mois, mais plutôt de 3 ans ! Ou plus qu’il n’en faut pour modifier une plateforme existante. C’est le temps pour concevoir entièrement un nouveau modèle. Les chinois le font même en encore moins de temps que cela.
Ce qu’il faut comprendre ici, est qu’il y a peu, et qu’il y aura de moins en moins de pièces communes entre les voitures de prestige Maserati, et les autos des autres marques de Stellantis. On regrettera toujours les années 1970 où la Citroën SM avait un moteur Maserati, mais on oubliera vite la Maserait Grecale, cette vilaine resucée de l’Alfa-Romeo Stelvio. Par ailleurs, lors d’une conférence des investisseurs Stellantis le 13 juin dernier, l’avenir de toutes les marques du groupe a été évoqué, sauf celui de Maserati. Et quand Stellantis ne détaille pas le résultat de ses 14 marques, il le fait pourtant pour Maserati.La marque au trident, qui est en plein essor après le lancement des nouvelles GranTurismo et GranCabrio (même si les clients regretteront toujours la musicalité de l’ancien V8), et même d’un bateau électrique (illustration), fait-elle toujours partie de Stellantis ? La réponse est oui, mais il est de plus en plus probable que ce ne sera plus le cas demain, parce que Maserati deviendra une société indépendante, avec son propre capital et sa propre cotation en bourse. Comme Ferrari a naguère donné l’exemple, pour le plus grand bénéfice de la société Exor, premier actionnaire de Ferrari, et de Stellantis.Laurent J. Masson
