Match Nissan Qashqai e-Power VS Kia Sportage Hybride
Les raisons d’opter pour le Qashqai…
Sous le logo e-Power se cache une bizarrerie technique. Nissan aime qualifier sa nouvelle version du Qashqai « d’électrique qu’on ne recharge pas ». Certes, mais il faut régulièrement refaire le plein de carburant. Explications. Dans cette chaîne de traction, le train avant est uniquement en prise avec le moteur électrique. Ce dernier déplace donc seul le véhicule, grâce à de l’électricité produite par un moteur thermique. Il s’agit d’un inédit trois-cylindres turbo de 157 ch. Faisant office de générateur, il alimente une batterie de 2,1 kWh. Une fois chargée, ou du moins aux trois-quarts, le japonais se comporte effectivement comme une voiture électrique. Il dévoile alors un agrément de conduite de haute volée. La douceur des évolutions, notamment en ville, est idéale, la gestion de l’accélérateur permet une vraie conduite coulée, et les performances sont plutôt solides. Affichant 190 ch et 330 Nm de couple, le Qashqai e-Power est du genre rapide, et ne souffre absolument pas du déficit de puissance face à son rival du jour (230 ch pour le Sportage Hybride). Rapide pour dépasser, prompt à accélérer à chaque démarrage (même si on note une certaine latence après avoir écrasé la pédale de droite), la mécanique sait par ailleurs rester discrète. L’absence de rapports de transmission fait inévitablement monter le 1.5 en régime, mais l’insonorisation réussie évite l’écueil d’un Honda HR-V, à la technologie similaire, mais autrement moins discret sur la route. Pour couronner le tout, le Qashqai e-Power sait rester sobre, la plupart du temps… Son secret, le taux de compression variable de son bloc thermique. Élevé à bas et moyens régimes, plus faible lors d’un besoin de puissance (le tout compensé par la suralimentation), il permet à ce performant SUV de presque 1,7 tonnes de rester sous barre des 7l/100 km sur un usage urbain et péri-urbain. En revanche, sur autoroute, il souffre de son architecture. Seul le moteur électrique est aux manettes. Il tourne vite et réclame donc un maximum de puissance. Le 1.5 s’emballe et les consommations s’envolent à presque 9l/100 km. Un terrain sur lequel le Sportage Hybride sait, lui, rester sobre. Mission en partie réussie donc. Sur la route, le Qashqai est plutôt habile. Sa plateforme lui permet de démontrer un certain dynamisme et une sensation de légèreté. Pas de roues arrière directrices comme sur l’Austral, mais un équilibre plutôt plaisant. Plus vif que le Sportage, il mériterait une direction plus consistante pour parfaire le tableau. A noter que les jantes de 20 pouces sont vraiment à éviter, tant elles dégradent le confort.
Pour le reste, on retrouve un Qashqai troisième du nom qui profite avantageusement de la nouvelle plateforme CMF-CD de l’Alliance (qu’il partage avec le Renault Austral). Une base technique qui lui permet d’opérer une réelle montée en gamme. Plus imposant tout en gardant un format compact pour la catégorie, il améliore son agencement au profit de l’habitabilité, embarque une technologie de pointe et améliore globalement ses prestations sur la route. Ce nouveau Qashqai présente bien, et accueille dans un habitacle à la fois très bien fini et surtout très ergonomique. Prendre place à son volant, c’est immédiatement trouver ses repères. Les boutons sont à « leur place », les commandes physiques sont encore présentes en nombre et judicieusement placées (à part celles concernant le freinage régénératif, réparties un peu partout…). Nissan impressionne également par le niveau de qualité perçue de son Qashqai. Notre modèle d’essai, en finition Tekna +, revêt un matériau clair façon cuir sur la planche de bord, la console centrale et les contre-portes qui réhaussent le standing. Il s’en dégage une réelle sensation de lumière, renforcée par le toit panoramique fixe ici présent. En face, notre Sportage GT Line Premium, à l’ambiance certes plus moderne, n’offre pas la même luminosité à bord. En revanche, le Qashqai doit s’incliner côté habitabilité. En effet, le Japonais est nettement plus étriqué à l’arrière. L’assise est moins confortable, l’espace est compté pour les jambes et la présence du toit vitré limite la garde au toit. Contrairement à son cousin de chez Renault, il ne propose pas de banquette coulissante. En revanche, sa motorisation hybride originale lui permet de ranger les batteries sous les sièges avant. De quoi préserver un volume de coffre de 504 litres. C’est bien, mais nettement moins généreux que celui de son rival du jour qui pointe à 587 litres.
… ou de choisir le Sportage
Véritable familiale, le Sportage offre un intérieur nettement plus vaste que celui du Qashqai. Ses dimensions plus généreuses y sont forcément pour quelque chose. A l’intérieur, la sensation d’espace se retrouve partout. Aux places avant, l’agencement se veut plus moderne que celui du Qashqai et ne se départi pas d’une certaine ergonomie. Même s’il faut permuter entre les commandes de climatisations et celles du système audio, qui utilisent le même emplacement. La console centrale donne facilement accès à de nombreuses fonctions et le sélecteur rotatif de la boîte de vitesse est plus agréable à utiliser que l’étrange bloc « à glisser » du Qashqai. La double dalle numérique qui fait face au conducteur est de bonne facture, la navigation dans les menus est plutôt intuitive et le système est plutôt réactif. Un environnement high-tech, et plutôt bien pensé. Au deuxième rang, les passagers sont accueillis avec les égards. L’espace est plus généreux sur tous les axes, l’assise est plus confortable (et chauffante) et le dossier inclinable permet de profiter d’une position idéale pour les longs trajets. Côté coffre, sa motorisation hybride le prive d’un double fond, à l’inverse du Qashqai, mais le volume supérieur de presque 80 litres compense cette absence. Plus sympa à vivre, solidement motorisé et doté de prestations d’excellent niveau, le Sportage Hybride ne fait en revanche aucun cadeau côté tarif. Pas plus que son rival d’ailleurs. Dans cette finition haute GT Line Premium, le coréen est affiché à 46 340 €. En face, le Qashqai e-Power Tekna + réclame 46 800 €. L’un comme l’autre a une politique du tout inclus, puisque aucune option n’est à rajouter, hormis la peinture métallisée. Le coréen prendrait un léger ascendant à ce chapitre avec sa garantie 7 ans ou 150 000 km (3 ans ou 100 000 km chez Nissan), mais il se voit imputer un malus de plus de 1300 € dans cette finition suréquipée.
NOTRE VERDICT
Le Kia Sportage remporte cette confrontation, mais de peu. En effet, le Coréen profite de son habitacle plus spacieux et de son coffre plus généreux pour se poser comme une meilleure familiale. Surtout, son hybridation lui permet d’être sobre partout, y compris sur autoroute. En face, le Qashqai peut compter sur ses performances et sa sobriété en ville. Mais sa banquette arrière plus étriquée, sa gourmandise sur autoroute et son confort plus ferme lui ont coûté les points de la victoire.