Alfa Romeo

En 1924, l’Alfa Romeo P2 s’élevait au rang de légende

Malgré une retraite internationale anticipée, l’Alfa Romeo P2 est devenue une légende de l’automobile, au même titre que la Bugatti Type 35.

    en 1924, l’alfa romeo p2 s’élevait au rang de légende

    Elle est l’œuvre de Vittorio Jano et Luigi Bazzi qui ont été spécialement nommés par Nicola Romeo, le père d’Alfa Romeo, pour concevoir la P2. A cette époque, Enzo Ferrari était pilote de course et pilote d’essai pour le constructeur italien et son travail a eu un rôle important pour convaincre les deux ingénieurs de rejoindre Alfa Romeo. Des années plus tard, ils rejoindront la célèbre Scuderia Ferrari aux côtés d’”il Commendatore”.

    A la base, tout comme son homologue française, la Bugatti Type 35, l’Alfa Romeo a été conçue comme une « vitrine » afin de faire grimper la popularité de l’entreprise et vendre un maximum de voitures. Une pratique toujours d’actualité dans le monde du sport automobile.

    “Écoutez, je ne m’attends pas à ce que vous fassiez une voiture qui battra toutes les autres, mais j’en voudrais une qui nous fasse bien paraître, pour que nous puissions faire une carte d’identité pour cette usine, puis plus tard, quand elle aura un nom, nous fabriquerons la voiture”. – Nicola Romeo

    Des débuts plus que parfait

    La P2 et la Type 35 ont fait leurs débuts en compétition en 1924. Cependant, les débuts de l’Alfa Romeo ont été beaucoup plus réussis que la Bugatti. En effet, après avoir été assemblée pour la première fois le 2 juin 1924 puis testée au Portello, la P2 a fait ses premiers pas sur le circuit de Crémone, en Italie, quelques jours plus tard.

    Avec une vitesse moyenne de 158 km/h, une pointe à 195 km/h et un record du 10 km, le nouveau bolide d’Alfa Romeo, piloté par Antonio Ascari, s’est imposé de manière impressionnante pour sa première sortie.

    Mais l’équipe italienne ne s’est pas arrêtée là. Quelques semaines plus tard, à Lyon, devant plus de 400 000 spectateurs, la P2 a renouvelé l’exploit en s’imposant à nouveau. Cette fois, c’est Giuseppe Campari qui s’est chargé de passer la ligne d’arrivée en premier. Avec le Grand Prix d’Italie plus tard dans l’année, Antonio Ascari a signé la troisième victoire d’Alfa Romeo en 1924.

    Un Constructeur champion mais endeuillé

    La fin de l’année 1924 a marqué le début d’une période de domination pour l’Alfa Romeo P2. L’année suivante, en 1925, était organisé le tout premier championnat du monde automobile, ancêtre de l’actuel championnat du monde de Formule 1. Celui-ci se déroulait sur quatre épreuves : l’Indy 500, le Grand Prix d’Europe en Belgique, le Grand Prix de France et le Grand Prix d’Italie.

    La saison d’Alfa Romeo a véritablement commencer en Belgique, après un premier échec à l’Indy 500, remporté par le constructeur américain Duesenberg. Sur le célèbre circuit de Spa-Francorchamps, Antonio Ascari a remporté la première des deux victoires d’Alfa Romeo cette saison.

    Malheureusement, la saison du constructeur italien a été marquée par le décès de son pilote phare, Antonio Ascari. Lors de la troisième manche au Grand Prix de France, le pilote originaire de la province de Vérone a été victime d’un accident alors qu’il menait la course. En signe de deuil, Nicola Romeo décida de retirer les deux autres P2 engagées.

    A Monza, pour la dernière épreuve, Gastone Brilli-Peri a dominé le reste de la grille pour venir remporter la deuxième victoire d’Alfa Romeo. Grâce aux succès d’Antonio Ascari et Gastone Brilli-Peri en Belgique et en Italie, Alfa Romeo a remporté le premier championnat du monde automobile.

    Une retraite internationale anticipée avant un dernier succès

    Ce qu’Alfa Romeo ignorait, c’était que cette domination allait vite cesser. En effet, dès 1926, le constructeur italien ne prit plus part à la compétition en raison d’un changement de règlementation qui limitait la cylindrée du moteur à 1,5 litre, rendant les P2 obsolètes. Cependant, cela n’a pas empêché l’Alfa Romeo de poursuivre la compétition.

    Les années suivantes, les P2 se sont limitées à des courses mineures, essentiellement en Italie, en étant vendues à des pilotes privés comme Giuseppe Campari qui remporta la coupe Acerbo en 1927 et 1928.

    Les années 1929 et 1930 ont été particulièrement victorieuses pour la P2. En effet, après l’achat de trois exemplaires par Prospero Gianferrari et un redéveloppement complet de l’Alfa Romeo, c’est pas moins de douze victoires qui ont été remportées sur les deux années grâce à Achille Varzi, Gastone Brilli-Peri et Tazio Nuvolari.

    Le plus grand succès de la P2 vieillissante fut la Targa Florio, la plus ancienne course d’endurance, en 1930, remportée par Achille Varzi, malgré le fait que le support de la roue de secours, fixé au réservoir d’essence, provoqua une fuite et un début d’incendie qui fut éteint par le co-pilote pendant la course en utilisant les coussins du siège.

    La glorieuse P2 participa pour la dernière fois à une course à Brno le 28 septembre 1930. Elle entra alors dans la légende, au même titre que la Bugatti Type 35. Ces deux bolides mythiques ont couru en même temps mais n’ont jamais été vraiment rivaux. En effet, lors de la domination d’Alfa Romeo en 1924 et 1925, la Bugatti n’était pas encore au niveau pour rivaliser, avant de prendre le pouvoir en 1926 et cela pour une dizaine d’année.

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