A l’usine Tesla de Grünheide, près de Berlin.
En début de matinée, un incendie volontaire a mis hors service un pylône électrique situé à proximité du site de Tesla, au sud de la capitale allemande. L’usine du constructeur américain, la seule de ce type en Europe, a dû stopper sa production en raison de la panne de courant, qui a également affecté les localités environnantes. Tesla «mange de la terre, des ressources, des hommes, de la main-d’œuvre et crache pour cela 6 000 SUV, machines à tuer et monster trucks par semaine», dénonce le message de Vulkan posté sur la plateforme Indymedia. Les activistes accusent l’usine de «polluer la nappe phréatique et [de] consommer pour ses produits d’énormes quantités d’une ressource en eau potable déjà rare». Ce mouvement, connu des renseignements généraux allemands, avait déjà revendiqué un incendie criminel sur un chantier de Tesla en 2021.
Une entreprise géante décriée
Inaugurée en 2022, l’usine de Tesla près de Berlin produit le SUV phare du constructeur américain, le Model Y, à destination des consommateurs du continent. Sa construction dans une zone boisée de la région du Brandebourg, qui entoure Berlin, a suscité l’opposition de groupes de défense de l’environnement. Leurs inquiétudes ont été relancées par le projet de Tesla d’étendre le site pour doubler la capacité de production. D’ailleurs, lors d’un vote consultatif des habitants de la commune concernée en février, une large majorité de voix s’est exprimée contre l’extension.
Objectif de 500 000 voitures construites par an
L’usine allemande du groupe d’Elon Musk fabrique plus de 250 000 voitures électriques par an avec un objectif de 500 000 unités à terme. La production à Grünheide a déjà été perturbée par des problèmes d’acheminement de pièces détachées asiatiques alors que les cargos qui transitent par la mer rouge subissent des attaques de rebelles houthis au Yémen.
En outre, l’entreprise d’Elon Musk est confrontée à l’hostilité des syndicats scandinaves dans ses ateliers et ses stations de rechargement. Le conflit a d’abord éclaté en Suède, où, tout comme en Allemagne, l’Américain refuse de signer une convention collective sectorielle pour protéger ses employés, qui représente la base du modèle social suédois. Le syndicat suédois s’est lancé dans une grève depuis quatre mois, suivi par des salariés danois et norvégiens. Ce climat social détérioré s’ajoute aux défis commerciaux croissants. Le groupe américain voit sa première place sur le podium des fabricants de voitures électriques remise en question par l’émergence de nouveaux concurrents. Au dernier trimestre 2023, le chinois BYD a déjà dépassé l’américain en termes de ventes.