Le constructeur chinois BYD affirme ne voir aucun intérêt à la conduite autonome, au contraire de son rival, Tesla. Pourtant, le constructeur, actuellement numéro 2 mondial sur la voiture électrique, travaille tout de même sur le développement de cette technologie. Cette défiance affichée masque-t-elle tout simplement quelques lacunes dans le domaine ?
Si la voiture capable de nous emmener sur notre lieu de travail pendant que l’on termine notre nuit n’existe pas encore, les constructeurs travaillent activement au développement de leurs solutions de conduite autonome, basées sur les aides à la conduite. On pense bien évidemment à Tesla avec son Autopilot et son FSD, qui ne sont toutefois pas encore irréprochables. D’autres constructeurs sont également très avancés dans ce domaine, comme Mercedes et Ford, dont le système serait le meilleur au monde selon cette étude américaine.
BYD n’y croit pas
Relayé par le site de la CNBC, l’un des porte-paroles de la marque qui travaille également au lancement de ses Seal et Dolphin en Europe ne mâche pas ses mots. Li Yunfei affirme en effet que « nous pensons que la technologie autonome qui est complètement séparée de l’humain est très, très loin et fondamentalement impossible« . Voilà qui a le mérite d’être clair.
Une vitesse qui est plus élevée que ce que la technologie permet, puisque le Drive Pilot de Mercedes est actuellement limité à 60 km/h. Cela pourrait bientôt changer. Mais tout cela n’a pas d’intérêt pour BYD, qui affirme que de nombreuses entreprises investissent dans la conduite autonome avant de se rendre compte que cela ne mène nulle part.
Un léger retard ?
Selon le porte-parole de l’entreprise, l’automatisation serait plus pertinente dans le domaine de l’industrie et dans les usines. Pour lui, il serait judicieux et plus économique de remplacer les employés par des machines entièrement autonomes, qui n’ont « pas besoin de manger ou de dormir« . Mais cette opposition à la conduite sans les mains ne cache-t-elle pas autre chose ?
Dans un communiqué publié en mars dernier, l’entreprise Nvidia spécialisée dans les puces électroniques annonçait en effet avoir signé un partenariat avec BYD. Si rien n’a été confirmé, cette alliance pourrait concerner le développement de la conduite autonome, en plus de l’implantation du système de cloud gaming GeForce NOW. Mais ce n’est pas tout, car BYD s’est également associé avec l’entreprise Horizon Robotics pour équiper ses voitures d’un processeur Journey 5 selon le site It Home.
Celui-ci, présenté lors du salon de Shanghai est justement conçu pour la conduite autonome et peut fonctionner avec des radars à ondes millimétriques et autres LiDAR. Ce qui devrait permettre à BYD de revenir dans la course face à Mercedes, mais également à Tesla, qui pourrait faire revenir les capteurs, actuellement remplacés par des caméras sur ses voitures.
Tesla vs BYD
Du côté de Tesla, son FSD (qui est techniquement l’équivalent d’une conduite autonome de niveau 3 voire 4) est encore à l’état de bêta-test aux États-Unis. Elon Musk a annoncé, lors des résultats financiers du premier trimestre 2023, que la conduite autonome serait disponible d’ici la fin de l’année. Mais attention, cette promesse est faite depuis… 2014 !