Une machine routière exceptionnelle de Gordon Murray qui devint une légende de la compétition automobile.
Il était peut-être inévitable, compte tenu non seulement de la raison d’être de McLaren mais aussi de l’expérience professionnelle et de l’expertise de Gordon Murray, que la McLaren F1, conçue comme une voiture routière, finisse par rouler sur circuit, même si Ron Dennis avait expressément rejeté cette possibilité lors du lancement de celle-ci !
Très vite, cependant, les clients ont demandé une version de course et, à l’approche de la saison GT 1995, le nombre de demandes a commencé à augmenter. À force de persuasion, Murray accepta de produire neuf châssis, dont certains à temps pour l’édition 1995 des fameuses 24 Heures du Mans.
Une version de course…moins puissante que la routière !
Les F1 GTR devaient également être équipées d’arceaux de sécurité en acier, les rapports de la crémaillère de direction étaient plus rapides et la douille en caoutchouc de la suspension avait été supprimée. Le développement de l’aéro avait été supervisé en soufflerie par Gordon Murray pendant…une unique journée, tandis que les roues OZ Racing cachaient des disques et des étriers plus grands que sur la version routière.
La F1 GTR a rapidement inscrit son nom dans le livre des records, avec une victoire lors de l’édition 1995 des 24 heures du Mans face à des prototypes plus rapides et surtout, construits à cet effet.
La victoire au Mans dès sa première participation
Cette victoire a marqué des premières très importantes dans le domaine du sport automobile : McLaren a remporté Le Mans dès sa première tentative ; la F1 GTR a gagné l’épreuve dès sa première année de production, ce que même Ferrari n’avait pas réussi à faire ; c’était aussi la première victoire au Mans d’un pilote finlandais et d’un pilote japonais, ainsi qu’une première pour la motorisation BMW embarquée. Comme si cela ne suffisait pas, la F1 GTR a également remporté le Global GT Championship en 1995. Les voitures n’étaient pas seulement rapides, elles étaient aussi constantes. La voiture de Thomas Bscher et John Nielsen qui a remporté le championnat n’a gagné que deux courses cette année-là, mais elle a été suffisamment fiable tout au long de la saison pour accumuler les points nécessaires à l’obtention du titre.
La plus grande supercar de sa génération s’est ainsi transformée en la voiture de sport britannique la plus performante des temps modernes…