C’est une courte nouvelle qui figure dans le recueil le plus connu de l’écrivain italien : le K. Suicide au parc raconte l’histoire absurde d’une jeune femme qui se transforme en voiture par amour.
Dino Buzzati, l’homme du Désert des tartares et du désir de voitures.
C’était au temps de l’automobile reine. C’était les années 60 italiennes, celles ou les grandes marques transalpines, Ferrari et Maserati, sont entrées dans la légende, quand elles faisaient rêver ceux qui ne pouvaient se les payer, et qu’elles suscitaient l’admiration pour ceux qui parvenaient à les acheter. Cette époque était aussi celle que Dino Buzzati scrutait en fin observateur. L’écrivain du Désert des tartares publia, en 1966, Le K, un recueil d’une cinquantaine de très courtes nouvelles, à la manière des Microfictions de Régis Jauffret.
Le vernis avait la même odeur que son parfum préféré
la Ferrari 330. L’un des rêves de Stefano.
À son volant, Stefano passe des heures exquises mais, les années passant, la voiture connaît des ratés. Les pannes s’accumulent et surtout, les passants ne se retournent plus sur elle dans la rue. Alors le publicitaire décide de s’en séparer. Rendez-vous est pris chez un revendeur mais en chemin, son propriétaire s’arrête pour prendre un café.
À peine est-il descendu de la voiture, que celle-ci part, seule, sans lui à son volant. Quelques rues plus loin, elle traverse un parc et va se jeter dans le mur du mur du château des Sforza, l’un des grands monuments milanais. Faustina s’est suicidée. Par amour pour Stefano, et par dépit parce qu’il voulait se séparer d’elle dans ce conte de fées moderne.
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