Dans cette nouvelle livrée, le SUV premium français est capable de résister à des tirs de 357 Magnum, puisque le DS7 Vauban est blindé. C'est certes un coffre-fort, mais il n’est alourdi que de 164 kg, une performance au rayon de ces chars d'assaut qui dépassent généralement les 3,5 tonnes
Un coffre-fort aux armes de DS.
C’est une espèce de must pour tout constructeur premium qui se respecte. De BMW à Mercedes en passant par Audi et même Volvo, tous disposent de modèles blindés, histoire de voir leur marque s’afficher dans des cortèges officiels, évidemment. Mais ces engins qui mettent les granDs de ce monde à l’abri, constituent également une micro-niche plutôt juteuse, vu le prix affiché par ces coffres-forts roulants à même d’intéresser ces VIP privés que sont les grands patrons qui souhaitent se mettre à l’abri de grognes sociales violentes ou les stars internationales en proie à des fans un tantinet psychopathes.
Alors, comme ses copains, DS se devait donc d’avoir son auto blindée. Une idée que, sans le vouloir, Emmanuel Macron a suggéré à la marque du groupe Stellantis. Car elle a fait réaliser sur mesure la DS7 « limousine » blindée qu’utilise le président de la République, ce qui a donné des idées à quelques clients. Pourquoi ne pas en faire profiter (presque) tout le monde ? Aussitôt dit, aussitôt presque fait, et voilà la série Vauban en bonne place dans le catalogue DS. Elle emprunte évidemment le nom du maréchal de Louis XIV qui avait une marotte : la construction de forteresses.
La carosserie résiste à un arsenal d’armes de poing
Les vitres atteignent 22mm d’épaisseur au lieu des 4mm de la version standard.
Un blindage low cost ? Pas vraiment. Et le boss de Welp de déployer un drôle de catalogue d’armurerie. On y retrouve un Luger 9 mm, un Magnum 357, un fusil automatique Remington 223 ou une Winchester 308. Cet arsenal, c’est celui des armes auxquelles la DS7 Vauban est capable de résister. Et pour y parvenir, il n’a pas lésiné. L’auto de base est livrée, désossée et caparaçonnée. Aux parties en acier blindé de 4 mm, viennent s’ajouter des plaques de HPPE. Ce polymère de très haute densité est plus léger que le Kevlar et deux fois plus résistant aux impacts. Le pare-brise et les vitres ne sont pas oubliés, et celles de 4 mm sur le DS7 de base sont remplacées par un verre blindé de 22 mm qu’un coup de massue, ou une balle de 9 mm, ne saurait briser.
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Sur la console, de boutons supplémentaires apparaissent. Ils permettent de rendre la DS7 Vauban étanche à l’air extérieur notamment.
6 mois de délai sont nécessaires pour blinder la DS7 dans les ateliers Welp.
Le vitrage de 22 mm atténue même les miaulements pas très agréables du 1.6 turbo essence. Pour autant, et sans être un dragster, l’auto est capable de s’arracher d’un guêpier, d’un car-jacking, d’une émeute ou d’une attaque à l’arme de poing avec un 0/100 km/h en 6 secondes, à peine plus que la version standard. Et lorsque l’on ne peut se tirer rapidement d’un traquenard, le catalogue Welp peut venir au secours du VIP coincé, puisqu’il recèle quelques options totalement absentes de la liste d’accessoires d’une marque classique.
Le DS7 Vauban peut ainsi, moyennant quelques euros supplémentaires, se pressuriser. L’air extérieur est vicié ou carrément empoisonné ? Pas de souci, un simple appui sur un bouton et l’habitacle devient totalement étanche. L’intérieur reste malgré tout parfaitement respirable, grâce à l’air comprimé des bouteilles façon plongée sous-marine. Besoin de négocier avec des agresseurs sans pour autant risquer sa peau ? La fonction Intercom et un autre bouton sont là pour ça. Un haut-parleur permet de s’adresser aux personnes à l’extérieur de la voiture et, grâce à des micros dissimulés dans les rétros, on les entend parfaitement dans l’habitacle, même totalement fermé. Des sirènes et des alarmes hurlantes sont également disponibles qui font passer le klaxon d’origine pour un menuet de Boccherini joué en sourdine.
Une auto blindée accessible, ou presque
Mais tous ces éléments sont des options catalogue. Pour tout le reste, Gilles Demaret est totalement ouvert. « On ne dit jamais non, on étudie d’abord », tel est sa devise. Sans pour autant tomber dans des gadgets tout droit sortis de James Bond ou des pistolets laser surgiraient des ailes. Il étudie actuellement des systèmes de pneus increvables avant de les proposer à ses clients. Mais il le répète : le Vauban se veut accessible. Un terme un peu exagéré puisque l’auto coûte tout de même 100 000 euros de plus que le Ds 7 PHEV 300 de base.
L’affaire revient donc à 165 000 euros hors taxes et frôle les 200 000 euros lorsqu’on lui ajoute la TVA. Sauf que la concurrence ne propose pas un tel matériel à un tel tarif et chez les rivaux allemands de DS, il faut plutôt miser sur une addition à 500 000 euros pour être protégé. De plus, la partie mécanique du Vauban, comme ses trains roulants, n’étant pas modifiés, l’auto peut bénéficier d’un entretien courant dans le réseau, même si chez DS on est en train d’agréer quelques stores spécialisés. Enfin, pour être livré de ce coffre-fort « démocratique », il faut compter sur un délai de 6 mois, le temps de le fabriquer, puis de le blinder.