Rétrospective : à quoi ressemblait la gamme Citroën il y a vingt ans ?

En vingt ans, le paysage automobile a énormément évolué. Pour vous le prouver, L’Automobile Magazine vous propose de redécouvrir la gamme Citroën de 2004. À cette époque, il n’y avait pas encore de SUV ou d’électrique, mais deux monospaces, un cabriolet ou encore une familiale à moteur V6.

Jour après jour, L’Automobile Magazine s’efforce de vous décrypter les tendances du présent ou de vous informer sur les nouveautés à venir. Mais de temps en temps, un coup d’œil dans le rétroviseur peut aussi se montrer intéressant. Dans cet article, nous allons donc peut-être éveiller chez vous quelques souvenirs en revenant sur la gamme Citroën il y a vingt ans. Vous verrez que les modèles et les moteurs proposés alors n’ont pas grand-chose à voir avec l’offre actuelle… Faut-il en déduire que c’était mieux avant ? Pas forcément, mais nous vous laissons en juger. Accrochez vos ceintures : le voyage dans le temps démarre.

La Citroën C4 renvoie la Xsara aux oubliettes

Cette année-là, l’actualité de la marque aux chevrons a été marquée par le retour de l’appellation C4, qui n’avait plus été utilisée depuis 1932. Le nom désignait cette fois une compacte présentée fin 2004, à l’occasion du Mondial de Paris. Elle venait remplacer la vieillissante Xsara, avec un parti pris esthétique résolument opposé. Fini les lignes et la planche de bord anonymes. Citroën renouait avec une certaine audace longtemps inscrite dans ses gènes, y compris dans l’habitacle, avec un drôle de volant à moyeu fixe. Le look paraissait encore plus original sur la version trois-portes. Baptisée Coupé, cette dernière s’offrait une poupe spécifique, beaucoup plus anguleuse que celle de la berline avec une lunette arrière en deux parties. La C4 n’a toutefois débuté sa carrière qu’en toute fin d’année, et la Xsara n’a pas été envoyée tout de suite à la retraite. Elle a notamment poursuivi sa route en version break, qui n’a jamais eu de succession.

Deux monospaces et un ludospace, à défaut de SUV

En 2004, le Xsara Picasso ne pouvait masquer son âge, mais il restera au catalogue jusqu’à l’arrivé du C4 Picasso 2006.© DR

Modèle à part entière, le monospace Xsara Picasso est, lui, resté commercialisé jusqu’à l’arrivée du C4 Picasso, fin 2006. Il nous rappelle qu’à cette période, les SUV n’avaient pas encore conquis les familles. La gamme ne comportait d’ailleurs aucun véhicule de ce type à ce moment-là. Le premier d’entre eux, le C-Crosser, n’est arrivé qu’en 2007, et il s’agissait d’un simple Mitsubishi Outlander légèrement redessiné. En revanche, en 2004, on trouvait un autre monospace bien plus imposant que le Xsara Picasso et disponible en sept-places, le C8. Proche cousin des Peugeot 807, Fiat Ulysse 2 et Lancia Phedra, en vertu d’un partenariat bien antérieur à la création du groupe Stellantis, cet imposant vaisseau de 4,73 m de long était même disponible avec un V6 3.0 essence de 208 ch ! Mais les ménages moins aisés pouvaient aussi opter pour le premier Berlingo, un ludospace apparu en 1996 et doté d’un tout nouveau visage depuis 2002.

La C3 joue les baroudeuses… ou les transformistes

Alors que la mode des coupés-cabriolets battait son plein, la Citroën C3 Pluriel a préféré opter pour un couvre-chef très original.© Citroën

La citadine Citroën proposait également une autre variante insolite. Il s’agissait de la C3 Pluriel, un cabriolet au couvre-chef très original. Il permettait en effet de proposer quatre véhicules en un. Grâce à une capote en toile, à deux arches démontables et à une ridelle au niveau du coffre, la “berline” pouvait devenir une découvrable, un spider ou même un pick-up. Hélas, cela obligeait à des manipulations parfois fastidieuses, sans parler de la problématique du rangement des arches. Les ventes seront donc environ trois fois moins bonnes que pour la cousine Peugeot 206 CC à toit rigide rétractable, même si la production – supérieure à 115 000 exemplaires – n’a rien de ridicule.

Citroën C2 et C5, le grand écart esthétique et technique

La C3 n’était pas la seule citadine Citroën en 2004. Depuis l’automne 2003, elle avait reçu le renfort d’une petite sœur à trois-portes, la C2. Même si les deux petites aux chevrons partageaient leur base et leur planche de bord, elles ne jouaient pas la même partition. Plus courte, plus ferme de suspension, la C2 avait aussi opté pour une carrosserie bien plus anguleuse et râblée que celle de sa frangine. Elle se voulait ainsi plus dynamique que la C3. Elle se réservait même l’exclusivité d’une version (gentiment) sportive, la VTS, animée par un 1.6 de 125 ch hérité de l’ancienne Saxo. Cela ne l’empêchait pas de vouloir conserver une certaine praticité en s’offrant une banquette coulissante, à l’image de sa grande rivale Renault Twingo. Hélas, la recette n’a pas vraiment fonctionné, d’autant que la C1, moins chère et développée par Toyota, est venue mener une rude concurrence interne dès 2005.

À l’autre extrémité du catalogue, la première génération de C5, lancée en 2001, n’a pas vraiment connu la réussite non plus. La faute, notamment, à une esthétique mollassonne, qu’un important restylage tentera justement de corriger à l’automne 2004. L’arrivée d’un visage façon C4 ou de feux arrière en boomerang sur la variante berline ne suffira pas à faire revenir les acheteurs en masse. Surtout que la réputation du modèle avait été entachée par d’importants problèmes de fiabilité. La C5 n’était pas une mauvaise voiture pour autant. Elle se posait même en garante de la tradition Citroën, avec sa suspension hydropneumatique moelleuse à souhait ou sa version break très logeable. En attendant l’arrivée de la C6, en 2005, elle a ainsi pu jouer les porte-drapeau de transition, tout particulièrement avec le V6 essence de 210 ch. Mais ce sont bien les diesels HDi qui avaient alors la faveur des acheteurs.

À l’automne 2004, la C5 s’est offert un des restylages les plus spectaculaires de l’histoire de Citroën.© Citroën

À quoi ressemble la gamme Citroën en 2024 ?

Vingt ans plus tard, la situation a bien changé. Le gazole ne cesse de perdre de la vitesse et pourrait bien disparaître à court terme de la gamme Citroën dédiée aux particuliers. Les Chevrons l’ont remplacé, avec plus ou moins de pertinence, par des motorisations 100% électriques, hybrides rechargeables ou micro-hybrides, totalement absentes en 2004. Elles cohabitent avec le sulfureux 1.2 Puretech, ce trois-cylindres essence encensé par la critique à ses débuts en 2012… avant de devenir synonyme de gros problèmes de fiabilité et d’action collective en justice. Mais la plupart des modèles font désormais appel à une nouvelle version de ce moteur, qui laisse espérer davantage de sérénité notamment grâce à sa chaîne de distribution.

Le positionnement du constructeur a également été revu depuis son intégration au gigantesque groupe Stellantis. Citroën se veut désormais beaucoup plus populaire et n’hésite pas à s’attaquer frontalement à Dacia. Cette offensive a débuté avec le quadricycle Ami, puis la troisième génération de C3, qui arbore désormais un look baroudeur et cubique associé à des tarifs très agressifs. Cette dernière est désormais la seule vraie citadine de la gamme, faute de descendance pour les C2 et C1. Elle sera bientôt épaulée par a deuxième mouture du petit SUV C3 Aircross, disponible en cinq ou sept places. Désormais en fin de carrière, le C5 Aircross se pose, lui, en successeur indirect du monospace Xsara Picasso, avec son habitacle très modulable.

Après l’intermède assuré par le C4 Cactus, la C4 est pour sa part revenue avec un style de crossover et un dérivé quatre-portes baptisé C4 X. Comme un clin d’œil, son restylage sera présenté au prochain Mondial de Paris, 20 ans après l’arrivée de la première génération. Quant à la C5, elle a tenté sans succès une nouvelle approche en se rebaptisant C5 X, avec une carrosserie atypique, située entre la berline cinq-portes et le break rehaussé. Dans ce paysage bouleversé, c’est donc le Berlingo qui peut donner l’impression d’avoir le moins évolué. Ce serait toutefois oublier un peu vite qu’il mesure 26 cm de plus que son ancêtre de 2004, se révèle bien plus cossu, existe désormais en version rallongée… et vient de renoncer au diesel après l’avoir brièvement invité à nouveau sous son capot. Seul l’électrique, peu convaincant dans ce type de carrosserie, figure donc encore en menu pour les particuliers.

Notez cet article 4.9/5 ( 8 votes) Mis à jour le 06/10/2024 à 10:49 Véhicules d’occasion