Pour commencer, une mauvaise nouvelle : seuls 33 exemplaires de la voiture que vous avez sous les yeux seront fabriqués, et tous ont déjà trouvé preneur. Mais l’auto contient de merveilleuses promesses pour la marque italienne.
Alejandro Mesonero-Romanos, patron du design Alfa, décrit la 33 Stradale en ces termes : « un véritable manifeste de la beauté essentielle : quelques lignes sensuelles et puissantes à la fois, capables de susciter le désir et des émotions fortes. »
En bref• Coupé biplace homologué pour la route, hommage à un modèle mythique• 33 exemplaires (tous vendus)• Moteur V6 3.0 620 ch (propulsion) ou électrique 750 ch (transmission intégrale)• Châssis aluminium, coque carbone
• 333 km/h
Selon toute probabilité, vous ne faites pas partie des 33 futurs heureux propriétaires de l’Alfa 33 Stradale, officiellement dévoilée ce mercredi dans le cadre du merveilleux musée Alfa Romeo d’Arese.
Pour autant, le simple fait de lire ces lignes signifie que vous vous intéressez à cette marque dont l’aura reste intacte auprès de tout amateur d’automobile normalement constitué.
Réinterprétation moderne d’un modèle mythique, elle aussi baptisée 33 Stradale et présentée au grand public dans le cadre du salon de Turin 1967, cette voiture dûment homologuée pour un usage routier doit être considérée comme un manifeste pour la marque au Biscione, dont la relance est pilotée par Jean-Philippe Imparato (ex-Peugeot) depuis le début de l’année 2021.
Pour animer l’ensemble, Alfa Romeo a retenu comme base le V6 Nettuno Maserati, dont la cylindrée atteint 3.0, le tout suralimenté par deux turbos. Celui-ci est installé en position centrale (et longitudinal).
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Un profil hors normes, avec un point culminant se situant non pas au sommet du pare-brise mais au milieu du toit. L’arrière vertical, ou coda tronca, participe du profil « porté vers l’avant » voulu par Alfa. La valeur de Cx s’établit à 0,375.
Fort de quelques 620 ch, celui-ci permet à l’auto de passer de 0 à 100 km/h en moins de 3 secondes et d’atteindre une vitesse maximale de 333 km/h. Il s’acoquine avec une boîte auto double embrayage à 8 rapports, et la puissance est transmise aux roues arrières, que contrôle un différentiel électronique à glissement limité. Le tout se voit placé sous l’autorité de freins carbone-céramique signés Brembo dotés de 6 pistons à l’avant et de 4 l’arrière.
Comme sur toute bonne sportive, la fonction dicte la forme. La partie inférieure des feux avant intègre ainsi une fente orientant le flux d’air vers le radiateur. L’embase des rétroviseurs assure une fonction similaire en dirigeant l’air vers les ouvertures latérales.
Culte de la personnalisation
Mais Alfa cède aussi au verdissement inhérent à l’époque, et propose la 33 Stradale en version électrique. Si l’autonomie maximale de cette version est estimée à 450 km, on retiendra surtout que celle-ci offre une puissance de 750 ch et que la puissance est alors transmise aux quatre roues. On ignore toutefois quelle proportion de la clientèle a choisi cette version.
Seuls 33 exemplaires de l’auto seront produits, on l’a dit, (et oui, c’est trois de moins que la Ferrari 250 GTO), mais Alfa insiste sur le fait que chacun d’entre eux sera personnalisable jusqu’au numéro de série, de façon à ce qu’il n’existe pas deux voitures identiques dans le monde.
Au programme, notamment, quatre livrées de carrosserie (rouge Alfa, rouge vernis « Villa d’Este », ou Bleu royal, à quoi s’ajoute une livrée rouge et blanche évoquant la Tipo 33 alignée en compétition), et deux types d’intérieur (« Tributo » mêlant cuir et aluminium, ou Alfa Corse avec fibre de carbone et Alcantara), à quoi s’ajoutent de multiples possibilités de personnalisation sur des éléments de carrosserie et d’habitacle, sous réserve toutefois d’approbation par la maison.
Alfa Romeo insiste sur les similitudes entre ce cockpit et celui d’un avion, ce qui se traduit aussi par un certain minimalisme. Le conducteur a face à lui un écran dont l’affichage varie selon le mode de conduite choisi (Strada en utilisation courante, ou Pista qui, comme son nom l’indique…), et celui-ci est secondé par un écran central permettant d’accéder aux fonctions d’infodivertissement. Pour autant, Alfa Romeo tient à préserver une certaine sobriété numérique : « nos clients ne recherchent pas des écrans d’un mètre de large dans leur voiture ou 200 systèmes d’assistance à activer et désactiver », déclarait récemment Jean-Philippe Imparato.
Ce souci d’exclusivité concerne même les 8 derniers numéros de VIN, qui peuvent être choisis par le client (en complément du « ZAR » identifiant les Alfa Romeo et des 5 chiffres 10533 qui font référence à la famille Tipo 33, ainsi que le rappelle Alfa Romeo). Le numéro de série complet est gravé au-dessus du tunnel central.
Inutile de chercher des commandes au volant, dont les trois branches sont constituées d’aluminium sur la version Tributo et de fibre de carbone sur la déclinaison Alfa Corse.
« Avec la nouvelle 33 Stradale, nous voulions créer quelque chose qui soit à la hauteur de notre histoire, qui serve la marque et qui rende fiers les alfistes », déclare Jean-Philippe Imparato, avant d’ajouter : « il s’agit de la première voiture « fuoriserie » (sur mesures, NDLR) de la marque depuis 1969, et je promets que ce ne sera pas la dernière. » On a hâte de connaître la suite.
L’Alfa Romeo 33 Stradale en chiffres
Alfa Romeo 33 thermique | Alfa Romeo 33 électrique | |
Moteur/architecture | Moteur V6 3.0 biturbo | 800V |
Puissance | 620 ch | 750 ch |
0 à 100 km/h | Inférieur à 3 secondes | Inférieur à 3 secondes |
Vitesse maximale | 333 km/h | 310 km/h |
Distance de freinage de 100 à 0 km/h | Inférieure à 33 mètres | Inférieure à 33 mètres |
Poids | Inférieur à 1 500 kg | Inférieur à 2 100 kg |
Cx | 0,375 | 0,375 |
Capacité de la batterie | – | 102 kWh dont 90 utile |
Automie | – | Environ 450 km |
- Dimensions (L x l x h) : 4,64 x 1,97 x 1,23
- Pneumatiques : 245/35 R20 (avant), 305/30 R20 (arrière)
La 33 Stradale repose sur des roues de 20 pouces.