Le nouveau Juke espère dominer le segment qu'il a crée il y a près de 10 ans. Y parviendra-t-il ? Nous l'avons essayé et voici notre avis.
Lancé en 2010, il était temps pour Nissan de donner une seconde vie à l’un de ses best-sellers, le Juke. Le pionnier des crossovers urbains, ou le “turbulent crossover” pour reprendre les termes de Nissan France, s’est en effet écoulé à plus d’1,5 million d’exemplaires dans le monde. L’Europe est son marché de prédilection avec plus d’un million de ventes réalisées sur le Vieux Continent. Nous avons pu essayer le Juke, second du nom, dans le sud de la France le temps d’une journée. Voici ce que nous en avons pensé.
Évolution de l’espèce
En ce début février, la météo est anormalement douce. Quelle qu’en soit la raison, cela nous a au moins permis d’essayer le Juke de deuxième génération dans les meilleures conditions. Il est beau, avec sa robe rouge qui vous attire l’œil et ses muscles saillants. Certes, Nissan n’a pas modifié la forme du Juke. Son style est toujours aussi décalé, mais un peu moins qu’auparavant. Il faut dire qu’après plusieurs années de carrière, nous nous sommes habitués à sa morphologie d’insecte. Il n’empêche que le design de cette seconde génération est plus réussi. Oui, c’est une affaire de goût, notre avis est donc subjectif, disons simplement que le Juke est extraverti mais qu’il s’assume pleinement.
On pourrait consacrer plusieurs paragraphes pour parler du design extérieur, pour vous dire qu’il est plus moderne, plus sympa, plus attachant, etc. Au lieu de ça, nous allons surtout nous attarder sur l’intérieur qui, comme vous pouvez le constater sur les photos, fait passer l’ancien pour une antiquité. C’est la grande surprise de ce Juke, Nissan a sorti le grand jeu ! Il paraît plus premium, avec ses buses d’aération rondes, son écran central, ses éléments en noir laqué, ses nombreuses parties moussées et son niveau de finition. Par ailleurs, cet habitable n’est pas sans rappeler ceux de Mercedes-Benz. Mais le Juke reste un… Juke, ou une Nissan, au choix, bien qu’il soit confortable et bien fini pour un véhicule de son segment, il n’est pas question ici de le comparer à une Mercedes-Benz, et encore moins de le ranger dans la catégorie des premiums.
Il a ses défauts, comme les plastiques durs dans la partie basse, son tableau de bord qui n’est pas digital, son écran central qui n’est pas orienté vers le conducteur et son ‘D-Mode’ qui n’est pas facile d’accès. Toutefois, le Juke nous a étonnés, surtout dans sa version haut de gamme que nous avons eu la chance d’essayer, la ‘N-Design’. L’habitacle paraît joyeux, on s’y sent bien. Les matériaux sont plutôt de bonne qualité (hormis quelques plastiques) et la position de conduite est idéale. Que ce soit à l’extérieur comme à l’intérieur, le Juke donne envie de le conduire, et c’est ce que nous avons fait après avoir fait connaissance avec lui.
En route !
En parlant de la direction, c’est sans doute le point faible de ce Juke. En ville, il n’y a pas de problème, le véhicule tourne et se comporte bien. Cela dit, dès que l’on emprunte les départementales, la direction du Juke se montre un peu floue, elle manque clairement de consistance et peut-être même de précision. Est-ce que nous pouvons lui en tenir rigueur ? Oui et non, car malgré tout, cela reste une faiblesse. Mais il faut garder en tête que le Juke est un crossover urbain, et que donc, il passera la majorité de son temps dans les villes et non pas sur des routes dégagées. Après tout, les clients n’exigent pas que leur Juke ait une direction pointue pour négocier les virages comme un chef.
La surprise vient du châssis, qui au demeurant est excellent. Nissan a clairement amélioré le comportement du Juke, il est par ailleurs parfaitement suspendu. Il n’est pas mou, il n’est pas très ferme non plus, en fait, il est pile au milieu, et cela est relativement rare pour le souligner. Le Juke se montre donc particulièrement confortable et sûr de lui sur les grands axes et les routes sinueuses. Sa pédale de frein est également remarquable. Elle offre à la fois une bonne consistance et un freinage tout à fait honnête.
Le Juke de la nouvelle décennie
Outre la connectivité, une voiture moderne doit avoir un système d’aide à la conduite. Et vous l’aurez compris, le Juke peut aussi rouler de manière semi-autonome. Il est en effet équipé du ProPilot que l’on active facilement via un bouton situé sur le volant. Une fois configuré, le Juke va de manière autonome gérer la direction, respecter les distances de sécurité et maintenir la vitesse souhaitée. Attention toutefois, car si le Juke peut gérer la direction, il est tout de même indispensable et obligatoire de garder ses mains sur le volant. Dans le cas contraire, le Juke vous le rappellera par un son d’alerte.
Nous avons essayé l’ensemble de ces systèmes et on peut vous dire que cela fonctionne relativement bien. La seule déception concerne, une fois de plus, la direction, car le Juke a tendance à serrer à droite avant de se placer au centre de la voie comme vous le feriez naturellement. Il faut donc rester vigilant, même si le ProPilot est activé.
Combien ça coûte ?
Le Nissan Juke débute à partir de 19’990 euros. À ce tarif là, vous aurez accés au Juke en fintion Visia équipé de sa boîte manuelle à six rapports. La finition supérieure, Acenta, coûte 21’690 euros. Elle permet de profiter des jantes en alliage de 17 pouces, de l’écran tactile de 8 pouces, de la caméra de recul et surtout, du Wi-Fi (service payant) et de la reconnaissance vocale. La Finition N-Connecta (à partir de 23’690 euros) est largement plus équipée avec son volant gainé de cuir, sa climatisation automatique, son démarrage sans clè, son combiné d’instrumentation de 7 pouces, etc. Plus au-dessus, on retrouve les finitions Tekna (25’490 euros) et N-Design (26’140 euros).
Sachez enfin que les versions équipées d’une boîte manuelle ne sont pas malussées, à l’exception des finitions Tekna et N-Design (à cause des jantes). Cependant, celles équipées d’une boîte automatique portent un malus allant de 50 à 75 euros (Visia, Acenta, N-Connecta), et de 75 à 210 euros (Tekna et N-Design).
Nissan Juke
- Motorisation: Essence trois-cylindres en ligne 1.0 litre
- Puissance: 117 ch à 5250 tr/min
- Couple maximum: 200 Nm entre 1750 et 4000 tr/min
- Transmission: Manuelle à six rapports
- Type de transmission: Traction
- 0-100 km/h: 10,4 secondes
- Vitesse maximum: 180 km/h
- Longueur: 4210 mm
- Largeur: 1800 mm (hors rétroviseurs)
- Hauteur: 1595 mm
- Poids: 1182 kg (en ordre de marche)
- Volume de coffre: 422 litres
- Places: 5 places
- Economie de carburant: Urbain : 5,9 l/100 km / Extra-urbain : 4,5 l/100 km / Mixte : 5,0 l/100 km
- Émissions: 115 g/km
- En vente: 2020
- Prix de base: 19’990 euros
- Prix de la version testée: 28’740 euros