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Sacha Fenestraz, le pilote français de Nissan en Formule-E, imprégné de culture japonaise

sacha fenestraz, le pilote français de nissan en formule-e, imprégné de culture japonaise

Sacha Fenestraz (à droite) avec les ingénieurs de Nissan. (Nissan)

Le pilote franco-argentin de Nissan a totalement adopté la culture japonaise après trois années passées à Tokyo. Avant le e-Prix de ce matin, il s’inscrit comme le local de l’étape.

La piste est toute neuve et pourtant il la connaît bien. Il la connaît même mieux que tout le monde. Il savait le premier que l’e-prix aurait lieu ici. Car Sacha Fenestraz est devenu un vrai Japonais d’adoption. Étonnant pour ce jeune homme de 24 ans, né sur les bords du lac d’Annecy puis élevé à Cordoba en Argentine que rien ne destinait à devenir presque un vrai tokyoïte.

Pourtant, c’est bien ce pays qui a permis au pilote de se relancer, lui qui s’était fait connaître par deux victoires consécutives à Monaco en Formule Renault (2016 et 2017). Malgré son prestigieux podium à Macao, sorte de Championnat du monde de la F3, en 2018, Fenestraz perd le soutien de Renault.

Et c’est comme beaucoup d’autres compatriotes qu’il choisit cet exil oriental. Un pari réussi avec un titre de F3 dès 2019 mais aussi une expérience accrue et une ouverture d’esprit décuplée. « Travailler avec un constructeur en F3, puis en Super GT et en Super Formula m’a permis de m’améliorer, explique le pilote. J’ai musclé mes retours techniques face à tous ces ingénieurs devant lesquels je me trouvais. Je suis passé de deux à plus de vingt en une saison. Ça fait grandir. »

Ajoutez-y le Covid qui a cloué Fenestraz au pays du Soleil Levant pendant deux ans, loin des siens, et vous comprendrez mieux pourquoi ce Français très argentin est tombé amoureux du Japon. Et pas qu’à moitié. Conseillé par Loïc Duval et Benoit Tréluyer, deux autres Français un temps exilés et champions dans ce pays, de vivre à Roppongi, il décide vite de quitter ce quartier de Tokyo trop cosmopolite et festif pour le calme d’un faubourg qui se créait, de l’autre côté de la baie, pas loin de ce qui allait devenir le village olympique. C’est là qu’il découvre grâce à son traducteur et soutien local en 2021 qu’un projet de e-Prix existe. Celui qui voit officiellement le jour ce vendredi avec la première séance d’essais où Fenestraz a terminé 18e (Grand Prix samedi).

« Loïc Duval m’avait prévenu lorsque j’ai pris le risque de partir au Japon, poursuit-il même pas affecté par la litanie d’opérations presse et marketing (plus d’une trentaine en deux jours). Si tu fais bien le boulot, ton avenir est assuré au Japon. »

Le titre de F3 conquis, Fenestraz signe en Super GT avec Nissan. Le constructeur de Yokohama est séduit, même si le Français rentre en Europe fin 2022, pour devenir réserviste de Jaguar en F3.

Ce premier contact, positif, lui permettra d’obtenir le baquet de titulaire chez Nissan l’an dernier, avec une pole compteur. Cette saison, son équipier Oliver Rowland compte déjà deux podiums. Lui s’est distingué par une 6e place lors de la 2e course à Diriyah (Arabie saoudite) fin janvier .

C’est donc avec bonheur qu’il a débarqué à Tokyo dès dimanche pour aller dans un restaurant de sushis, réservé il y a… onze mois par un ami pour une table à 17 heures !

On sent le vrai passionné qui a même oublié le nom français de son poisson préféré, la délicieuse anguille. Lui, la nomme dans la langue de Mishima, « unagi ». Essentiel afin de pouvoir le commander ici.

On le sent comblé, content de revenir au Japon et ravi de rouler local, à quelques kilomètres de son appartement. Il a -presque – retrouvé ses habitudes. Et ses fans qui l’attendaient déjà à sa descente d’avion. Nissan, qui vient d’ailleurs d’annoncer son engagement en Formule E jusqu’en 2030« au moins » selon le communiqué.

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