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Essai Nissan Qashqai (2021) - L'initiateur reprend du galon

Le pionnier des SUV a perdu du terrain ces derniers temps, mais cette troisième génération compte bien remettre les pendules à l'heure.

essai nissan qashqai (2021) - l'initiateur reprend du galon

Ils ont envahi nos rues en moins de 20 ans, au point même de s’octroyer quasiment 40 % des immatriculations de voitures neuves en Europe, les SUV font aujourd’hui partie intégrante du paysage automobile mondial. Et le principal initiateur de cette mouvance sans précédent, c’est lui, le Nissan Qashqai.

La première génération, lancée en 2007, est passée outre le scepticisme et les moqueries en tout genre, et le succès fut au rendez-vous avec des chiffres de ventes absolument hallucinants pour un modèle qui inaugurait une carrosserie inédite. Depuis 2007, il s’est vendu cinq millions de Qashqai à travers le monde, dont trois millions rien qu’en Europe. Sauf qu’évidemment, avec un tel succès, les autres constructeurs ne pouvaient pas rester sans agir, et quelques années plus tard, les SUV envahissaient également les catalogues d’autres marques.

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L’attaque des clones ?

Si la première génération du Qashqai fut relativement préservée de la concurrence, la seconde, lancée en 2013, a eu plus de mal, avec des rivaux souvent plus affûtés et quelques coups de maître, comme le Peugeot 3008 sorti en 2016 et qui a tout raflé sur son passage, notamment en France, ne laissant que les miettes aux Renault Kadjar, Volkswagen Tiguan et autres Nissan Qashqai donc.

En tant que pionnier des SUV, le Qashqai devait se renouveler et donner un second souffle à la gamme Nissan en Europe. La troisième génération fourbit ses armes et se présente avec de nouveaux atouts qui pourraient faire pencher la balance de son côté. Basé sur la plateforme CMF-C de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, il conserve des dimensions relativement compactes avec 4,43 mètres de long et ne concède que deux petits centimètres au roi 3008.

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Accueillante pour toute la famille

À bord, la planche de bord reste extrêmement classique, Nissan a préféré ne prendre aucun risque et ne pas bousculer les habitudes de ses clients. L’ergonomie reste donc bonne et, d’un point de vue strictement personnel, c’est plutôt agréable d’avoir un habitacle n’ayant pas basculé vers le tout numérique. Les matériaux alternent le bon et le moins bon, les plastiques les plus visibles sont de qualité, tandis que ceux situés en partie basse le sont un peu moins.

Le Qashqai a tout de même le droit à deux écrans, l’un sous les yeux du conducteur, et l’autre, tactile, au centre de la planche de bord. L’ergonomie des menus n’est pas forcément très bonne, mais le système de navigation est, une fois n’est pas coutume chez un constructeur, plutôt bon avec quelques fonctionnalités intéressantes comme l’intégration de Google Street View.

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En ce qui concerne l’habitabilité, les familles apprécieront l’ouverture des portes arrière à un angle de quasiment 90°, de quoi faciliter l’installation d’un siège auto. La deuxième rangée est plutôt accueillante, que ce soit au niveau des jambes ou de la tête. Comme d’habitude en revanche dans le segment des SUV compacts, le siège du milieu sera synonyme de punition pour qui devra faire de longs trajets à cette place.

Au niveau du coffre, le Qashqai progresse par rapport à l’ancienne version avec 74 litres de plus et une contenance qui plafonne à 504 litres, soit pratiquement autant qu’un Peugeot 3008 (520 litres). Attention toutefois, en fonction des finitions et la présence d’un système audio plus performant, la contenance du coffre peut baisser à 436 litres, le volume perdu se situant sous le plancher du coffre. Le Qashqai troisième du nom ne dispose pas de banquette coulissante, mais le plancher devient plat lorsque la banquette arrière est rabattue.

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Sur la route

La deuxième génération du Nissan Qashqai n’était pas forcément ce que l’on pourrait appeler une voiture “rigoureuse”, notamment au niveau du châssis. Grâce à sa nouvelle plateforme et des trains roulants revus, avec l’adoption d’un système multibras à l’arrière notamment, le nouveau Qashqai réalise des progrès assez remarquables, sans pour autant se hisser au niveau d’un 3008. Mieux amorti et surtout beaucoup agile que son prédécesseur, cette nouvelle mouture est plus dynamique, tout en étant plus confortable et moins caricaturale dans son amortissement.

Même avec ses jantes de 20 pouces, notre modèle d’essai s’est montré plutôt confortable dans l’ensemble, malgré quelques trépidations à basse vitesse, mais qui s’atténuent en haussant le rythme. En haussant le rythme justement, comme énoncé plus haut, il y a du mieux à tous les niveaux, même si le Qashqai ne joue pas dans la cour des meilleurs de la catégorie. La direction, toujours atone mais plus précise, n’est pas un modèle de remontée d’information, tandis que la boîte de vitesses Xtronic de notre modèle d’essai ne nous a certainement pas réconcilié avec les boîtes à variation continue.

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En effet, notre modèle d’essai était équipé du bloc essence micro-hybride 1,3 litre TCe de 158 chevaux associé donc à cette boîte Xtronic. En plus d’à-coups persistants au démarrage, cette boîte de vitesses devient maladroite en tentant de simuler les passages de rapport comme une transmission classique. Elle fait régulièrement monter en régime le moteur plus que de raison, tandis qu’en conduite dynamique, elle a tendance à étouffer et “manger” quelques chevaux au 1,3 litre TCe qui se montre pourtant assez volontaire. La boîte CVT gâche un peu le tableau d’un modèle qui a pourtant progressé à quasiment tous les niveaux.

En matière de consommations, sur un parcours oscillant entre autoroute, routes sinueuses et départementales à l’asphalte bien lisse, nous avons relevé une moyenne de 8,2 l/100 kilomètres. Rien d’exceptionnel dans l’ensemble, mais rien de vraiment surprenant non plus. En ayant le pied plus léger, il est sans doute possible d’aller chercher environ 7,5 l/100 kilomètres sans trop de difficulté sur notre type de parcours.

Voiture moderne oblige, le Nissan Qashqai profite de nombreuses aides à la conduite, avec notamment un système de conduite semi-autonome plutôt efficace sur autoroute, et assez progressif dans ses réactions. Nous avons noté en revanche quelques bruits aérodynamiques au niveau des rétroviseurs à 130 km/h, mais rien de vraiment bien méchant.

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Les prix et la concurrence

Les constructeurs asiatiques proposent souvent des gammes assez restreintes avec deux ou trois finitions et très peu d’options, les voitures étant bien équipées de base. Du côté de chez Nissan, c’est un peu différent, avec pas moins de sept finitions en comptant celle réservée aux professionnels. Grâce à sa version d’entrée de gamme Visia, le Qashqai parvient à débuter sous la barre des 30 000 euros, à 28 990 euros très précisément, quand un Peugeot 3008 commence à partir de 31 450 euros.

Le Qashqai ne peut en revanche rien faire face aux tarifs très agressifs du Citroën C5 Aircross (à partir de 26 450 euros), même si le SUV japonais joue les gros bras avec une dotation d’équipements assez riche de série comprenant, par exemple, l’alerte d’angle mort ou encore le système d’alerte et de freinage anticollision à l’arrière.

La structure de gamme moteur est assez simple pour le moment chez Nissan, avec un moteur quatre cylindres 1,3 litre TCe de 140 chevaux micro-hybride indexé à une boîte manuelle, et le même moteur, mais disposant de 158 chevaux et de la boîte Xtronic, disponible en deux ou quatre roues motrices. Le surcoût pour une Xtronic et 18 chevaux de plus est de 3100 euros, un tarif beaucoup trop important au vu des prestations de cette boîte, d’autant plus que certaines transmissions à double embrayage chez les concurrents sont moins onéreuses et bien plus performantes.

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Notre version d’essai en finition haut de gamme Tekna+ ne laisse pas le choix, ce sera boîte automatique et moteur de 158 chevaux, rien d’autre. Notre modèle d’essai, facturé pratiquement 42 000 euros, vient jouer des coudes avec un Peugeot 3008 en finition GT, mais le Qashqai tire son épingle du jeu grâce à de nombreux équipements livrés de série comme les sièges en cuir matelassé, l’affichage tête haute, le toit panoramique ou encore les sièges électriques.

Outre les Peugeot 3008 et les Citroën C5 Aircross, la concurrence est très rude pour le Qashqai désormais, puisque le Hyundai Tucson, le Mazda CX-5, le Honda CR-V, le Toyota RAV4, le Volkswagen Tiguan ou encore le Ford Kuga se trouveront sur sa route. Certains proposent plus de choix au niveau des motorisations, avec de l’hybride rechargeable et du diesel, deux motorisations indisponibles sur le Qashqai pour le moment. N’oublions pas également l’arrivée en 2022 du nouveau Renault Kadjar, qui reposera sur la même plateforme que son cousin japonais.

Le mot de la fin

Cette troisième génération de Qashqai fait tout mieux que la précédente génération, et les mauvaises langues diront que ce n’était pas forcément compliqué au niveau de la partie châssis. Son équipement généreux lui permet de prendre de l’avance sur ses concurrents européens, d’autant plus que ses tarifs restent relativement contenus par rapport à d’autres.

En revanche, la version de 158 chevaux avec la boîte Xtronic ne nous a pas vraiment convaincus. Cette alliance moteur/boîte est plus coûteuse et pas forcément plus performante que celle de 140 chevaux avec la boîte manuelle. Nissan aurait tout intérêt à développer un peu plus son offre de motorisations afin de ne pas se faire chiper des clients par d’autres constructeurs qui proposent un éventail beaucoup plus large. Peut-être qu’une variante diesel n’aurait pas été de trop pour ce Qashqai, au moins pour ses trois premières années de carrière, avant que cette énergie devienne vraiment persona non grata.

 

Points positifs Points négatifs
Dotation de série généreuse Boîte CVT peu agréable
Comportement dynamique en progrès Pas de motorisation diesel
Confort tout à fait correct Quelques bruits d’air sur autoroute

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