Il y a 100 ans, la libération de la femme passait - aussi - par l'usage de l'automobile.
Autoportrait de Tamara de Lempicka au volant d’une voiture.
Il y a tout juste un siècle, en 1922, apparaissait La Garçonne. Ce personnage romanesque est indissociable du mouvement d’émancipation qui s’esquisse au cours des années 1920. Et dans l’émancipation de la femme, la voiture joue un rôle capital.
Le roman a profondément marqué les esprits sur un mode littéraire et culturel. Victor Margueritte, l’auteur du roman, ose décrire une femme libre et indépendante qui s’oppose à la morale hypocrite des hommes.
Le roman rencontre un succès immédiat avec 300 000 exemplaires vendus en six mois ! Il agit sur les mentalités, influence la façon de vivre, de s’habiller, se coiffer, se mouvoir, se comporter. « Coiffée d’un béret de cuir rouge, […] elle conduisait avec une décision attentive, si joliment garçonnière que Régis ne put s’empêcher, tout maussade qu’il fût, de l’admirer. » Non seulement, la Garçonne n’est plus à la place de la passagère, mais elle suscite l’admiration de l’homme qui occupe désormais ce siège !
En octobre 1930, Juliette Bruno-Ruby écrit dans le Figaro artistique : « L’automobile sera non seulement la marque d’une époque, mais le symbole de la libération de la femme, elle aura fait, pour briser ses chaînes, beaucoup plus que toutes les campagnes féministes et les bombes des suffragettes. »