Dix ans après la Leaf, Nissan poursuit son offensive électrique en mode SUV. L'Ariya inaugure une plateforme technique CMF-EV qui sera employée par la Renault Mégane E-Tech Electric. Bienvenue à bord de celui qui complètera habillement, par le haut, le Qashqai et l'X-Trail.
- Le nouveau style “électrique” de Nissan
- Un zest de zen
- Un agencement de monospace
- Un coupé accueillant
- Ariya : une gamme complète
- Bilan Nissan Ariya
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Premier SUV 100% électrique de Nissan et même premier modèle japonais de ce type, l’Ariya sera commercialisé en France en septembre 2021.
[Mis à jour le 21/03/2022] Avec l’Ariya, qui sera finalement commercialisé sur le marché français, en juin 2022 à partir de 46 400 €, et non plus comme initialement prévu en septembre 2021, Nissan écrit un nouveau chapitre de son histoire. Il s’agit du tout premier SUV 100 % électrique de la marque, mais également du premier modèle japonais de ce type ! Un pionnier en somme. Mais avec son format de 4,60 m de long, le Nissan Ariya ne sera pas seul en lice. En effet, sur ce segment de marché, la concurrence sera très forte. A commencer par le Volkswagen ID.4 et son cousin le Skoda Enyaq.
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Ford Mustang Mach-E
Volkswagen ID.4
Ses compatriotes Toyota et Subaru lui emboiteront le pas en 2022. Un peu plus imposant, le Ford Mustang Mach-E (4,70 m) sera également à considérer comme un rival.
Le nouveau style “électrique” de Nissan
Calandre pleine et logo lumineux (à l’arrêt uniquement pour des questions de législation en Europe) caractérisent le museau du Nissan Ariya.
Sans surprise, le style du Nissan Ariya de série découle de celui du concept-car homonyme, dévoilé au salon de Tokyo, à l’automne 2019. Un design amorcé dès 2017 par le prototype Nissan IMx. Mais les apparences sont parfois trompeuses, car sur les premières photos officielles, le Nissan Ariya paraissait plus haut et plus étroit que nous avons pu le constater de visu dans les locaux de Nissan France en région parisienne. En « vrai », l’Ariya est plus effilé, plus dynamique, c’est une bonne surprise. Et ses jantes de 19 pouces en série ( 20 pouces en option) s’avèrent correctement proportionnées. Comme quoi, il faut toujours se méfier des photos.
Dans le détail, son imposante calandre en V est pleine, normal pour un véhicule électrique, et présente un effet 3D dans l’esprit de l’artisanat japonais. Une référence culturelle que l’on retrouve aussi à bord (nous y reviendrons). Semblable à un bouclier, cette calandre noire est encadrée par des crocs lumineux. Ce sont les feux de jours à LED qui font aussi office de clignotants.
Sur les modèles thermiques, comme le Juke, un épais jonc chromé ceinture une calandre aérée.
Cet éclairage fin remplace l’épais jonc chromé, cernant habituellement la grille de calandre des modèles thermiques de la gamme Nissan comme sur le nouveau Juke par exemple. Cette signature lumineuse inédite singularisera, à l’avenir, les modèles électriques de la gamme. Les flancs du Nissan Ariya sont ondoyants et dépourvus de lignes de styles bien souvent artificielles. Néanmoins, s’ils paraissent simples de prime abord, les modelé sont pourtant complexes et parfaitement maîtrisés. Un registre formel en souplesse qui n’est pas sans rappeler l’univers formel de Mazda.
Le Nissan Ariya est long de 4,60 m et repose sur un empattement de 2,78 m.
Enfin, la poupe est fuyante, ce qui est tout à fait conforme à l’esprit d’un SUV Coupé. Un fin bandeau lumineux élargit visuellement l’auto et rééquilibre les proportions établies à une hauteur de 1,66 m pour une largeur de 1,85 m. Dans le même ordre d’idée, pour affiner ses lignes, le Nissan Ariya peut compter sur un toit, des bas de caisse et des arches de roues laqués de noirs. De quoi à la fois évoquer l’univers des SUV tout en valorisant l’ensemble.
Le béquet de toit contribue à l’aérodynamique.
Ce style fluide corrobore une aérodynamique soignée, ce dont témoigne, à l’avant, les deux écopes de refroidissement de part et d’autre du bouclier. Ainsi que l’aileron, très travaillé, optimisant l’écoulement de l’air à l’arrière du véhicule. C’est une obligation pour accroître le rayon d’action d’un engin à la surface frontale importante et dont le poids, compris en 1,8 et 2,3 selon les versions, est tout aussi respectable.
Un zest de zen
Traitée à l’horizontale, la planche de bord du Nissan Ariya est épurée et contribue à l’ambiance Zen qui règne à bord.
L’esprit fluide et japonisant de la robe du Nissan Ariya se retrouve à bord. L’ambiance est zen avec un mobilier très épuré, traité à l’horizontal, ce qui valorise les deux dalles numériques de 12,3 pouces chacune. Une implantation de taille généreuse, digne de celle d’une Mercedes Classe S ! Comparativement, les rivaux du groupe Volkswagen (VW ID.4 et Skoda Enyaq), se contentent d’un petit afficheur de 5,3 pouces devant le conducteur et d’un écran tactile de 12 pouces, et encore, ce dernier n’équipe que les versions les plus huppées. Pour le Nissan Ariya, c’est deux fois 12,3 pouces dès l’entrée de gamme !
L’interface s’avère complète et pratique, mais on regrettera toutefois, malgré les sept modes d’affichage, sur la dalle devant le conducteur, que l’indicateur de gestion de charge de la batterie, à gauche, et le tachymètre, à droite, restent fixes. Finalement on ne peut modifier que la partie centrale de la dalle, c’est un peu archaïque à l’ère du 100% numérique. Heureusement, l’écran tactile est, quant à lui, parfaitement paramétrable et personnalisable.
Les “compteurs” circulaires à gauche et à droite sont affichés en permanence.
Heureusement, l’écran tactile est paramétrable et personnalisable à souhait.
Cette panoplie high-tech est complétée par des commandes vocales, accessibles en prononçant les mots « Hey Nissan » ou « Hello Nissan » et un affichage tête haute. Et le fin du fin, c’est la climatisation orchestrée par des commandes haptiques – c’est-à-dire qui génèrent une vibration lorsqu’elles sont sollicitées – parfaitement intégrées dans les boiseries et qui disparaissent en coupant le contact.
Un agencement de monospace
La planche de bord du Nissan Ariya n’a rien à envier à celle d’un monospace. Elle libère de l’espace et ne manque pas d’astuces.
Finalement, l’aménagement intérieur relève davantage de celui d’un monospace que d’un SUV. Le plancher plat et l’absence de console au pied de la planche de bord, car les organes de la climatisation ont pu être implantés sous le capot avant, apportent de l’espace et de la modularité. Qu’on se le dise, le Nissan Ariya une voiture agréable à vivre ! Cet esprit monospace est aussi caractérisé par une tablette escamotable sortant de la planche de bord – équipement non présent sur le modèle de présérie mis à notre disposition – et par une console coulissant électriquement entre les sièges avant (illustrée dans notre vidéo). Cette dernière permet de dégager les places avant ou bien d’accroitre l’espace aux jambes pour le passager assis au centre de la banquette arrière. Les chauffeurs de taxi et les VTC apprécieront.
Au pied du sélecteur de marche, s’affiche en filigrane les commandes haptiques pour les modes de conduites, la e-pedal et le stationnement automatique.
Sur cette console mobile, on trouve, bien à portée de main, le sélecteur de marche, les modes de conduite, l’ e-pedal apparue sur la Nissan Leaf ainsi le park assist. Sans oublier un rangement refermable par un volet coulissant qui s’avère pratique. Le Nissan Ariya ne manque pas d’astuces, et son ergonomie est sans faille. D’une manière générale, la présentation de l’habitacle s’avère valorisante et lorgne sans complexe du côté de l’univers Premium. Nissan peut se le permettre, car sa griffe haut de gamme, Infiniti n’est plus distribuée en Europe et il lui faut satisfaire les desideratas d’une clientèle de “early adoters” exigeante qui souhaite un engin différenciant.
Un coupé accueillant
L’installation aux places arrière est aisée et n’est pas pénalisée par la chute du pavillon. Une fois à bord, l’inclinaison des dossiers (25°) permet une posture confortable et réserve une bonne garde toit. L’empattement long (2,77 m) et le dos creusé des dossiers des sièges avant offrent un bon espace aux jambes. Il est possible de glisser des pieds sous les sièges avant et pour ne rien gâcher, les sur-tapis sont épais. Pour rester connecter ou recharger vos périphériques, deux prises USB, l’une standard et l’autre de type USB-C sont accessibles. On trouve le même dispositif à l’avant. Enfin, les sièges arrière latéraux peuvent être chauffants.
Ariya : une gamme complète
| Transmission | 4×2 | 4 x 4 | |||
| Batterie (kWh) | 63 | 87 | 63 | 87 | 87 performance |
| Puissance (kW) / (ch) | 160 / 218 | 178 / 242 | 205 / 279 | 225 / 306 | 290 / 394 |
| Couple (Nm) | 300 | 300 | 560 | 600 | 600 |
| 0 à 100 km/h (s) | 7,5 | 7,6 | 5,9 | 5,7 | 5,1 |
| Vmax (km/h) | 160 | 160 | 200 | 200 | 200 |
| Autonomie WLTP (km) | 360 | 500 | 340 | 460 | 400 |
Premier de cordée, le Nissan Ariya repose sur la plateforme technique CMF-EV de l’alliance Renault Nissan Mitsubishi celle qui équipera les futurs modèles électriques de Renault dont la Mégane E-Tech Electric.
Voici à que devrait ressembler la future Renault Megane Electric.
Pour l’Ariya, Nissan a concocté une gamme reposant sur 5 versions. Il y aura deux variantes à deux roues motrices (avec un moteur à l’avant uniquement) disponible en deux niveaux de puissance, 218 et 242 ch.
e-4ORCE c’est la signature 4×4
S’ajoutent trois versions à quatre roues motrices baptisées e-4ORCE. Elles bénéficient d’une seconde machine électrique implantée sur le train arrière et laissent le choix entre des puissances de 279, 306 et 394 ch. Nissan indique que la version la plus puissante (394 ch) baptisée Performance – clin d’oeil à Tesla ? – est réservée au marché européen.
En outre, afin de ratisser le plus largement possible et de couvrir tous les besoins de la clientèle, deux capacités de batterie seront au programme. Une petite de 63 kWh offrant une autonomie d’environ 350 km et une grande, de 87 kWh, pour un rayon d’action compris entre 450 et 500 km. Elles peuvent être choisie indépendamment du type de transmission. Nissan indique la présence d’un chargeur de 7,4 kW avec la petite batterie et d’un équipement triphasé de 22 kW avec la grande. Par ailleurs, les batteries du Nissan Ariya supportent une charge rapide en 130 kW.
Le Nissan Ariya inaugure la plateforme technique CMF-EV de l’alliance Renaut/Nissan.
Les accumulateurs sont implantés sous le plancher et n’empiètent pas sur le volume du coffre. La capacité de chargement est de 468 litres en cinq places sous tablette pour les versions 4×2. Elle est ramené à 415 litres sur les versions en 4×4. A titre de comparaison, le Volkswagen ID.4 revendique 543 litres et un Skoda Enyaq 585 litres mais pour les SUV électriques du groupe Volkswagen, l’espace aux places arrière est un peu moins généreux. A chaque constructeur son arbitrage. Question modularité, l’Ariya se contente d’une recette simple et efficace, un fractionnement 2/3 – 1/3 des dossiers de la banquette. Le double fond du coffre, assurant une surface de chargement parfaitement plane en configuration biplace.
Bilan Nissan Ariya
Sous une allure dynamique de SUV coupé, le Nissan Ariya recèle un astucieux habitacle.
Après 2021, année chargée en SUV chez Nissan avec le renouvellement, au printemps, du Qashqai, dont ce sera la troisième génération et la présentation, en fin d’année, du nouveau X-Trail, la marque enchaînera en 2022 avec le Nissan Ariya qui jouera parfaitement la carte de la complémentarité. Ce pionnier de l’électricité aura par ailleurs un positionnement plus haut de gamme, ce que confirme sa présentation huppée. Il devrait s’adresser à une clientèle plus aisée (celle d’Infiniti ?). Les prix du Nissan Ariya qui n’ont pas été officialisés devraient le confirmer. Affaire à suivre.
