Tout au long de l’été et en ce début d'automne, la Route de nuit sillonne notre histoire contemporaine. Chaque semaine, nous évoquons une voiture qui a été intimement liée à l’Histoire avec un grand « H ».
L’Amilcar CGS est une sportive pure et dure.
Tout doit être moderne en 1925 or la voiture véhicule les valeurs de la modernité : liberté, indépendance, réussite. La femme devient moderne dès lors qu’elle prend des attitudes masculines, la voiture faisant partie des accessoires qui leur sont associés.
Née à San Francisco, Isadora Duncan est venue s’installer à Paris pour y exercer son art, la danse. Elle installe les bases de la chorégraphie contemporaine et ne cache pas sa bisexualité. Elle s’impose à la ville comme à la scène par son indépendance d’esprit et sa liberté d’expression.
Elle est curieuse de tout. Elle rêve de piloter une petite voiture sportive comme l’Amilcar CGS. La marque Amilcar, fondée en 1921, est installée à Saint-Denis, dans la banlieue nord de Paris. Des marques comme Salmson ou BNC vont suivre la même orientation.
Le nom « Amilcar » a été formé par l’anagramme du patronyme de ses initiateurs : Messieurs Lamay et Akar, le premier ayant été impliqué dans le dessin des voiturettes Zèbre, avant la Première Guerre mondiale. Les premières Amilcar ont été dessinées par un certain Edmont Moyet qui va longtemps rester le directeur technique d’Amilcar. Les voiturettes sont développées sous de nombreuses formes, de plus évoluées et c’est avec le type CGS que le nom d’Amilcar gagne en notoriété.
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Amilcar fait partie des constructeurs qui participent à la démocratisation de l’automobile en France.
Sombre ironie du destin, Isadora Duncan avait perdu ses deux enfants, de quatre et six ans, dans un accident de voiture survenu à Neuilly-sur-Seine en 1913 : le coupé dans lequel ils se trouvaient s’était abîmé dans les eaux boueuses de la Seine.