Route de nuit

Race for Glory : rendez-nous Rush

Le film de Stefono Mordini, sorti en salles il y a quelques jours, n'est pas le grand film sur le rallye que l'on escomptait. Même s'il ne manque pas de qualités, il lui n'a pas le panache et le chevaleresque que l'on retrouvait dans Rush. Dommage.

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Les images, notamment des voitures en courses sont géniales. Mais elles ne suffisent pas à faire un bon film.

On aurait tant aimé l’aimer ce Race for Glory. Enfin un film qui évoque les fameuses Groupe B, et relate l’affrontement entre Lancia et Audi, au championnat du monde des rallyes 83. Un affrontement d’hommes, de team managers et de pilotes, mais aussi un affrontement entre deux types d’autos : une Lancia 037 propulsion et une Audi Quattro, comme son nom l’indique, et comme nous vous l’indiquions lors la présentation de sa bande-annonce.

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Daniel Brühl (à gauche) et Ricardo Scamarcio, excellents comme à leur habitude.

Mais aujourd’hui, le film est sur les écrans et l’affrontement dont il est question en rappelle malheureusement un autre et pas n’importe lequel. Voitures de course ? Cinéma ? Duel de pilotes ? Il s’agit de Rush, de Ron Howard qui n’a pas réalisé que des chefs d’œuvre, et qui signait là, pourtant, son meilleur film à ce jour. Une similitude entre les deux œuvres, appuyée encore par la présence de l’excellent Daniel Brühl, Niki Lauda dans Rush, et Roland Gumpert, team manager d’Audi dans Race of glory.

Qu’est ce qui cloche ?

Est-ce le succès de Rush, et celui de Le Mans 66 de James Mangold, plutôt réussi lui aussi, qui ont poussé les producteurs à s’engager dans l’aventure du rallye cinématographique ? Probable. Sauf que d’excellents comédiens, comme Brühl ou encore Ricardo Scamarcio dans le rôle de Cesare Fiorio, ne suffisent pas à faire un grand film. Même le réalisateur, Stefano Mordini n’est pas en cause. Lui qui avait réalisé un génial Periclès le noir, en 2016, avec, déjà, Scarmacio.

Alors qu’est ce qui cloche dans ce film ? Sans aller jusqu’à oser le même titre que Libération, qui a intitulé sa critique « caisse qu’on s’ennuie », c’est vrai que l’affaire n’est pas palpitante. Les images des spéciales sont magnifiques, les comédiens sont convaincants, et Mordini fait ce qu’il peut. Mais une joute entre deux écuries, et surtout entre deux managers et deux mécaniques qui s’affrontent ne suffisent pas à construire un scénario. Rush, comme le Mans 66 recélait des aventures épiques, l’affrontement Fiorio – Gumpert, comme de leurs pilotes, l’est beaucoup moins et plutôt répétitive. Difficile d’écrire un scénario avec une petite histoire, même si elle est (plus ou moins) réelle. Difficile de faire un grand film avec un petit scénario.

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