Durant les années 80-90, un constructeur américain s’est fait remarquer par l’excentricité de ses supercars : Vector. Non content d’avoir proposé la W8 Twin Turbo et son physique de vaisseau spatial, Vector remet le couvert en 1996 avec la M12, une version réactualisée et et encore plus puissante.
Le spectre de l’automobile est extrêmement large. Les plus gros constructeurs sont les plus connus du public, les préparateurs se font une place grâce à leur science mécanique, et les artisans cherchent à tout prix à exister grâce à leurs simples deux mains et leurs outils. Vector fait partie de la dernière catégorie.
Né en 1971 de l’imaginaire de Gerald Wiegert, Vector est un petit constructeur américain qui rêve de se confronter à Lamborghini et Ferrari. Ses véhicules se devaient d’être « inspirés de l’aviation de chasse ». Son premier véhicule sort en 1989, avec la W8 Twin Turbo, une surpuissante supercar inspirée de la Lamborghini Countach. Mais Vector va encore plus loin en 1995, avec la M12, plus aboutie et tout droit sortie d’un sitcom américain à Miami Beach.
« Vector, mais qui êtes-vous ? »
La Vector M12 a été conçue sous la même cellule dirigeante : Megatech. Dès lors, impossible de ne pas voir une filitation encore plus directe avec Lamborghini, et plus précisément, la Diablo.
Son coup de crayon fait largement écho au biodesign, incarné par le stylistique italien Luigi Colani. Mais à première vue, cette Vector M12 passerait presque pour une ébauche de Ferrari F50 – sortie des années plus tard, évidemment –dessinée par un étudiant … La faute revient à la présence de son moteur qui rend le volume difforme au possible.
La face avant rondouillarde profite à l’aérodynamique générale. Le profil est marqué par des porte-à-faux excessivement longs et une quantité incalculable de prises d’air latérales. La poupe verticale tranche largement avec le reste du véhicule. Les optiques arrière et les sorties d’échappement trahissent cette hésitation à passer des années 80 aux années 90.
Le cockpit singe aussi le style de la Lamborghini Diablo. Le cuir et l’Alcantara se chargent de recouvrir cet habitacle exigu. Les deux fins sièges baquets sont vissés au plancher. Le volant 4 branches dispose de l’airbag de série. Le levier de vitesses est installé avec une grille métallique à la manière des supercars italiennes.
La Vector M12 est bien plus conventionnelle que la W8 Twin Turbo et son cockpit numérique digne de K2000. Problème, la qualité perçue fait presque passer la M12 pour une arnaque, face à la mise au point plus aboutie de la Diablo.
Un peu de « Little Italy » en elle
Le bloc est placé en position centrale arrière et développe 499 ch. Il est associé à une boite de vitesses manuelle à 5 rapports. Le 0 à 100 km/h était abattu en 4,8 s et la vitesse de pointe était de 304 km/h.
A l’instar de la W8 Twin Turbo, la Vector M12 a multiplié les coups d’éclat pour tenter de se faire connaître. La supercar américaine est jouable sur le jeu vidéo « Gran Turismo 2 ». Mieux, elle surgit dans le Grand écran dans le film « Soleil Levant », avec Sean Connery dans le rôle principal.
Vector fabrique 14 exemplaires de la M12 entre 1995 et 1999. Sa production s’arrête brutalement à cause de sérieux problèmes de trésorerie de la maison mère. En effet, Megatech cède Lamboghini au groupe Volkswagen en 1998, ce qui précipite la fin de Vector.
Cet exemplaire a été essayé (et taillé en pièces) par Jeremy Clarkson pour « Top Gear ». Il est désormais mis en vente sur un site de vente aux enchères américain, et son prix pourrait atteindre les 240.000 dollars.
