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Effondrement du pont de Baltimore : l'industrie auto pourrait être fortement perturbée

Le drame de Baltimore, ou 7 ouvriers travaillant sur le pont qui s'est effondré ont disparu, pourrait avoir de lourdes conséquences sur les importations de voitures européennes et asiatiques en Amérique du Nord. Car c'est par ce port, le premier en matière d'automobile, que transitent, chaque année, plus de 800 000 unités.

Le pont Francis Scott Key, à Baltimore, s'est effondré dans la nuit de lundi à mardi entraînant 7 ouvriers. Image CNBC

Le pont Francis Scott Key, à Baltimore, s’est effondré dans la nuit de lundi à mardi entraînant 7 ouvriers. Image CNBC

Les constructeurs ont beau tenter de minimiser l’impact de l’affaire auprès des médias et des marchés, l’effondrement du pont de Baltimore dans la nuit de lundi à mardi pourrait avoir de lourdes conséquences sur leurs livraisons, leurs exportations, et même sur la fabrication de leurs voitures. Car le port du Maryland, même s’il n’est que le 11e des États-Unis, est la première entrée maritime américaine en matière d’automobile.

C’est là que, l’an passé, 847 158  voitures et utilitaires légers ont transité. Et sa fermeture pourrait bien engendrer des retards de livraisons des autos venues d’Europe et d’Asie. Rien que pour le groupe Volkswagen, 100 00 autos sont concernées, car de nombreux modèles VW, Audi, Lamborghini et Bentley vendues au nord-est des États-Unis et du Canada transitent par Baltimore, tout comme les autos destinées à l’export et assemblées sur le sol américain.

Baltimore, port automobile

Autant dire que la fermeture, pour une durée indéterminée, du port, après l’effondrement du pont Francis Scott Key qui a emporté sept ouvriers, n’est pas une mince affaire pour les filiales des groupes auto présents sur place. Surtout que les US constituent, pour certaines marques, le second marché mondial après la Chine.

Pourtant, ces dernières temporisent. Chez Volvo, « on étudie la question ». Côté Japonais, chez Mitsubishi, comme chez Toyota et Nissan, on a également dégainé la bonne vieille langue de bois, en affirmant « évaluer la situation et, peut-être réorienter les opérations ».

Même calme trop apparent chez Mercedes, dont le patron local, Dimitris Psillakis, a expliqué, à la chaîne américaine CNBC, qu’il est « trop tôt pour voir les résultats, la situation évolue encore et nous ferons tout notre possible pour trouver les moyens de fournir des véhicules au marché, mais il est encore trop tôt pour juger ». On ne voit pas bien comment la situation pourrait évoluer encore, étant donné que les infrastructures portuaires sont totalement fermées, au moins jusqu’au dégagement total des débris du pont.

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Des pénuries de stock à craindre ?

La seule voix qui se veut plus alarmiste, car plus neutre dans cette affaire, est celle de Christian Roelofs. L’homme est le patron de Container xChange, l’une des plateformes logistique les plus importante de Baltimore. Et il a expliqué, sans détour, au Washington Post, que « la fermeture du pont peut entraîner des pénuries de stocks, affectant les entreprises, comme l’industrie automobile.»

De quoi inquiéter les clients américains qui ont passé commande d’une auto fabriquée en Europe et en Asie. De quoi inquiéter aussi ceux qui ont signé pour une auto fabriquée dans l’est des États-Unis et du Canada. Car les voitures assemblées dans les usines de la région dépendent de certaines pièces et équipements livrés par bateau, à Baltimore, évidemment, puisque c’est le port qui dessert la Rust Belt, cette région ou, de Detroit à Cleveland en passant par Pittsburgh, se nichent encore d’importantes unités de production.

Certes, d’autres entrées maritimes existent sur la côte est, comme les ports de New-Jersey, de Norfolk ou de Caroline du Sud. Mais on ne change pas les destinations de dizaines de cargos comme on met en place une petite déviation routière sur une départementale. Et pendant ce temps, les usines automobiles, adeptes du just in time et du stock minimaliste attendent leurs pièces et équipements divers pour assembler leurs autos. Quant aux concessionnaires, ils n’ont plus qu’à faire patienter leurs clients.

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