Mondial de l’auto : électriques et thermiques montent sur le ring
Au lieu des 25 % d’immatriculations escomptées pour 2025, le marché de l’électrique se traîne entre 11 et 12 % cette année. Trop chère en dépit des aides parfois démesurées, la voiture électrique reste un choix élitiste. Et ce n’est pas l’arrivée de petits modèles supposés faire baisser le prix d’accès à la technologie qui va bouleverser cela. Lorsque la Renault 5 est sortie en 1972, son prix équivalait à 6 mois d’un salaire moyen. Pour acquérir la nouvelle mouture passée à l’électrique, c’est de l’ordre de 12 à 18 mois de salaire moyen qu’il faut escompter, selon Laurent Favre, directeur général du groupe OP mobility. Stellantis compte bien abaisser le seuil stratégique avec notamment la e-C3 Citroën et la Fiat Panda. Mais il faudra bien détailler d’où viennent les batteries, même si la voiture est assemblée en Europe. Ce sera le défi de Carlos Tavares avec Leapmotor, dont la voiture semble plus relever du kit venu de Chine et assemblé en Pologne que d’une voiture intégrant un certain nombre de valeurs locales.
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L’avenir de l’industrie automobile européenne se joue de toute évidence à Bruxelles, qui devra avancer la clause de revoyure prévue en 2026. Certains plaident pour 2025 afin de revoir l’échéance brutale de 2035, date à laquelle toutes les thermiques devraient disparaître des chaînes d’assemblage. Les consommateurs ne l’entendent pas de cette oreille et peuvent éventuellement consentir à trouver une solution intermédiaire avec les hybrides rechargeables. La technologie là aussi est coûteuse, entraîne des dérives de poids, mais elle permet une transition avec des véhicules émettant beaucoup moins de CO2 que les voitures anciennes encore en circulation. Un ballon d’oxygène, si l’on ose dire, qui évite le passage brutal d’une technologie à l’autre.
Celle-ci entraîne un défi culturel trop profond auprès des consommateurs et une révolution de l’industrie et des équipementiers dont beaucoup ne parviendront pas à négocier leur billet futur. Les Chinois continuent eux-mêmes à développer des techniques traditionnelles d’un côté et, de l’autre, leurs modèles électriques qui deviennent de plus en plus séduisants et de moins en moins chers. La preuve, les marques allemandes ont perdu beaucoup de leur lustre en Chine et, comme ce fut le cas pour les smartphones, les productions locales aiguisent désormais la convoitise. Gare à ce que cette vague de séduction ne vienne submerger la vieille Europe.