Farouche opposant à la voiture électrique, le candidat à la présidentielle américaine Donald Trump se retrouve contraint et forcé à la soutenir. Et pas par conviction.
Ce changement d’avis est apparu en quelques jours, passant du tout au tout sans crier gare. En effet, le 31 juillet dernier, le candidat républicain déclarait lors de la conférence de la National Association of Black Journalists de Chicago qu’il était “contre tout ceux qui ont une voiture électrique”. Même si “Elon Musk m’a soutenu et c’est un de mes amis” ajoute-t-il. Non pas qu’il y ait réellement d’arguments pour étayer sa position, mais on peut imaginer que cette voiture électrique est devenue l’un des totems de l’énergie propre ou de la lutte contre le réchauffement climatique dont Donald Trump n’a cure.
La marionnette d’Elon Musk ?
Pourtant, depuis cette sortie, le point de vue de Donald Trump sur les véhicules à batterie, qui représentent environ 10 % du parc roulant aux États-Unis, semble avoir diamétralement changé. En tout cas, on le sent obligé de mettre un peu d’eau dans son vin dans le sujet. Peut-être s’est-il rappelé que l’un de ses plus grands donateurs pour sa campagne présidentielle n’était autre… que le patron de Tesla ?
Ainsi samedi, lors d’un rassemblement à Atlanta, il a déclaré : “Je suis pour les voitures électriques, je dois l’être parce qu’Elon m’a très fortement soutenu”. Et de poursuivre : “Je n’ai donc pas le choix”. Une volte-face qui prête à sourire et qui sent le coup de fil de l’homme le plus riche du monde (ça dépend des jours…) pour demander au candidat qu’il soutient, aussi bien intellectuellement que financièrement (on a parlé de 45 millions de dollars par mois, quand même, sans que cela ne soit confirmé), de revenir sur sa position. L’ancien magnat de l’immobilier a donc dû reconnaitre que les véhicules électriques conviennent à “une petite tranche de la population”, et que “tous les types de voitures imaginables” doivent être disponibles. Malgré ce retournement de situation, on est encore loin de la conviction profonde…
Du pain béni pour Kamala Harris
D’autant que du côté démocrate, cette rhétorique anti-VE est presque un cadeau pour la candidate Kamala Harris. Car les voitures électriques, largement poussées par la politique de Joe Biden (crédits d’impôts aux particuliers, subventions fédérales pour les constructeurs, aides aux États pour développer les réseaux de bornes) sont produites dans des États clés, les fameux “swinging State” qui peuvent faire basculer une élection, avec un large collège de grands électeurs. Comme la Géorgie, le Michigan ou le Wisconsin. Et que de nombreux emplois créés dans ces États le sont grâce à la politique Biden. Pourquoi voter pour un Trump qui veut mettre y fin “dès le premier jour” ?
Ça, Kamala Harris l’a évidemment bien compris, et a d’ailleurs déjà reçu le soutien du très influent UAW (Union Automotive Workers), le syndicat américain des ouvriers de l’automobile le 31 juillet 2024.
Notez cet article Publié le 09/08/2024 à 08:25 Véhicules d’occasion