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Essai - Suzuki Swift Sport, la dernière sportive sans malus

essai - suzuki swift sport, la dernière sportive sans malus

La Suzuki Swift Sport, la dernière sportive financièrement accessible? – Antoine Larigaudrie

Difficile de trouver sur le marché français une voiture de sport performante sans avoir à débourser désormais d’importants malus. Seule et unique exception: la Suzuki Swift Sport. La meilleure affaire du moment?

Les temps sont de plus en plus durs pour l’automobile sportive. Au-delà du marché du très haut de gamme, et des supercars et hypercars qui ne connait aucune crise, tout le segment du sport sur quatre roues est la principale victime des nouvelles normes anti-pollution et exigences réglementaires en matière de CO2. Si cela ne veut pas signifier la mort totale de l’automobile sportive grand public, les grands constructeurs réorganisent leurs priorités.

Car si payer des malus monstrueux n’a finalement que peu d’importance pour la clientèle du grand luxe (Porsche, Ferrari etc…), les malus écologiques ont progressivement rendu invendables certains modèles plus grand public. Chez Renault, exit la marque RS (Clio et Mégane) devenues hors de prix avec des malus de plusieurs milliers d’euros. Tout est désormais regroupé chez Alpine, qui va subir une cure intensive d’électrification pour survivre. Même chose chez Peugeot où le label Peugeot Sport Engineered a pris sous son aile les modèles haute performance, (notamment la 508 pour commencer), mais non sans l’adoption de l’hybridation rechargeable pour faire drastiquement baisser les émissions. Et même chose chez Volkswagen où les jours du label GTI sont comptés en tant que tel, tant il est désormais complexe de vendre des voitures performantes abordables sans profondément les électrifier. Le label GTE et sa chaîne de traction hybride ont pris le relais.

Certains modèles de sportives thermiques sont toujours fabriqués, mais prioritairement réservés à d’autres marchés, Asie et Amérique, où les contraintes environnementales sont financièrement moins sévères. Si Toyota a tout de même confirmé qu’il vendrait sa sportive GR86 en France, notamment parce que la moyenne de CO2 de l’ensemble de sa gamme le permet encore, Nissan par exemple a renoncé à y importer sa future 400ZX.

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La Suzuki Swift Sport est l'interprétation japonaise de la mini citadine pour sa petite clientèle fidèle, attirée par un rapport qualité prix vraiment intéressant. © Antoine Larigaudrie

Le point fort : une vraie “Mini” à la japonaise

Difficile de trouver d’authentiques sportives thermiques donc… Mais pas impossible. Certaines autos performantes, de petite cylindrée, restent encore abordables grâce à des malus peu élevés. Mais une seule et unique y échappe totalement chez les grands généralistes: la Suzuki Swift Sport. Vendue depuis 1997 en Europe (autour de 50.000 exemplaires par an, la version sport représentant moins de 10%), cette interprétation japonaise de la mini citadine a sa petite clientèle fidèle, attirée par un rapport qualité prix vraiment intéressant.

La Suzuki Swift Sport, pour coller aux normes Euro 6, a un peu “triché”. Elle n’est plus 100% thermique. La petite auto embarque en effet la technologie d’hybridation légère maison, une batterie de 48v, un alterno-démarreur et un transformateur, qui épaulent un moteur 1,4 litre turbo déjà vif, en se rechargeant grâce à la récupération d’énergie au freinage.

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Cette version dispose d'un moteur 1,4 litre turbo de 129 chevaux. © Antoine Larigaudrie

Le résultat est une puissance de 129 chevaux à 5500 tours/minute, et un couple supérieur à l’ancienne version thermique à 235N/m à la moitié du compte-tours. L’apport de la part électrique est sensible, et permet d’offrir un petit effet booster supplémentaire, en comblant les creux de régime moteur et en réduisant consommation et émissions CO2. Résultat: 5,6 litres au 100 kilomètres en moyenne mixte WLTP (environ 7,5 litres en conduite sportive) pour 125g de CO2. Donc… strictement neutre d’un point de vue réglementaire.

Confortable, pratique, bien équipée

Le résultat est un moteur rond, plutôt discret au ralenti et très doux en conduite coulée, secondé par (Ô Merveille!) une très convaincante boîte mécanique 6 vitesses. La petite Suzuki Swift Sport est enjouée et volontaire grâce à une masse contenue (un tout petit peu plus d’une tonne), et dispose d’une suspension suffisamment confortable pour rendre les trajets en ville plaisants.

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L'habitacle de cette Suzuki Swift Sport. © Antoine Larigaudrie

L’habitacle, très simple mais bien fini, “à l’ancienne” (compteurs à aiguille notamment), est agrémenté de bons sièges baquets à l’excellent maintien. Pour ne rien gâcher, l’espace à l’arrière est plutôt généreux pour une citadine, la garde au toit est importante et participe à l’impression d’espace, accentuée par d’importantes surfaces vitrées, et son accès est facilité par des portes arrières à l’ouverture camouflées. Le coffre, même petit (263 litres) reste logeable, suffisant pour emporter une grosse valise, deux sacs de sport et quelques bricoles.

De plus, même si le système mutimedia date un peu, la Swift Sport dispose d’un bon niveau d’équipement technologiques, de l’Apple Car Play à l’aide au maintien dans les voies, ainsi qu’un régulateur de vitesse intelligent et souple… entre autres. Un très bon point pour un véhicule de cette catégorie.

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La consommation moyenne de cette Swift Sport est de 5,6 litres au 100km en moyenne mixte WLTP, pour des émissions de 125 grammes de CO2 par kilomètre. © Antoine Larigaudrie

On aime encore plus: une joyeuse petite sportive

Mais place au sport! Et en matière de sensations, si on appuie sur le champignon (dans le respect des limitations de vitesse, bien entendu), la Suzuki Swift sport est véritablement bourrée de qualités. Si les nostalgiques des anciens modèles regretteront des performances en retrait (le 0 à 100 km/h recule à 9,1 secondes) et une masse en hausse, cette petite auto ne demande qu’à donner des sensations véritablement sportives. Le groupe propulseur fait un joli bruit quand il monte dans les tours, sans ostentation pour autant, et l’on ressent véritablement l’apport bénéfique de la suralimentation électrique.

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La Suzuki Swift Sport atteint le 0 à 100 en 9,1 secondes. © Antoine Larigaudrie

La Swift Sport accélère bien, réagit sainement et bondit de virage en virage, ne demandant qu’à monter dans les tours. On est certes loin des accélérations brillantes ne serait-ce que d’une Clio RS ou du comportement rigoureux du châssis et du train avant d’une Ford Fiesta ST, mais on est au volant d’une authentique petite sportive pleine de bonne volonté. On ne la conduira pas couteau entre les dents, mais plutôt sourire aux lèvres, en faisant le plein de bonnes sensations.

Le point noir: quelques réglages frustrants

Les seuls sujets de frustration tiennent vraiment du détail: certes la boîte de vitesse aurait pu être un tout petit peu mieux guidée, les suspensions moins souples pour éviter un peu de roulis, et le rupteur moins rabat-joie (il intervient un peu tôt juste sous les 6000 tours/minute)… à noter aussi un tout petit réservoir (32 litres) qui oblige à faire souvent le plein malgré la faible consommation.

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La Suzuki Swift Sport de notre essai voit son prix débuter à 22.500 euros. © Antoine Larigaudrie

Mais à quel prix?

Pour le reste, à 22.550 euros, Suzuki propose avec sa Swift Sport un rapport prix/sensations absolument imbattable, avec à la clé une joyeuse petite sportive authentique qui évite la douche froide du malus. Une performance autant technique que commerciale de haute volée dans le contexte actuel, pour une voiture unique.

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