Malgré de récents épisodes pluvieux, la France reste encore dans une situation hydrique particulièrement préoccupante. Un phénomène de sécheresse qui s’amplifie et qui pourrait pousser les autorités locales à procéder à différentes mesures de restriction sur les activités les plus consommatrices d’eau. Une fois encore, les stations de lavage automobile pourraient être parmi les premières à en faire les frais. À tort, et voici pourquoi.
Le lavage auto est-il nécessaire en situation de sécheresse ?
L’année dernière, alors que la France était en proie à une sécheresse comme rarement vue, de nombreux préfets ont mis en place des mesures progressives de restriction d’eau. D’abord à destination des particuliers, avec par exemple l’interdiction de remplir les piscines privées ou d’arroser son jardin, mais aussi des professionnels.
Un scénario que ne souhaite pas revivre l’organisation patronale des services de l’automobile, Mobilians. L’organisation en appelle ainsi d’ores et déjà l’État pour demander « une approche plus nuancée et plus juste en matière de restrictions d’activités des centres de lavage automobile pendant les périodes de tension hydrique. »
Pour Mobilians, la gestion et la préservation de l’eau devraient passer par une stratégie de long terme, et non par des restrictions soudaines, alors même que les épisodes de sécheresse et les pénuries d’eau devraient se multiplier dans les années à venir.
Des lavages « à domicile » qui consommerait par ailleurs deux à cinq fois plus d’eau qu’un lavage en centre professionnel avec 300 litres en moyenne, contre 60 à 160 litres consommés en station (60 litres pour un lavage au jet à haute pression, 120 litres pour un lavage en tunnel et 160 sous un portique). Un volume d’eau dont 95 % est traité pour être réutilisé, sans compter les 48 000 tonnes de boues collectées et traitées dans les centres de lavage professionnels alors que dans le même temps 35 000 tonnes de boues issues du lavage à domicile sont déversées de façon directe ou indirecte dans la nature.
Nul doute que les décisions préfectorales à venir seront donc scrutées de près par l’ensemble de la filière automobile. Au moins autant que la météo.