Midi Pile

L’industrie auto française, une "mourante" qui se porte plutôt bien

Si l’industrie automobile a la complainte facile, la publication de ses résultats annuels incite plutôt à l’optimisme.

Les entreprises du CAC40 dévoilent leurs résultats ces jours-ci, et les chiffres du secteur automobile, au sens large du terme, font plutôt plaisir à entendre.Ainsi en va-t-il de Stellantis, groupe né en 2021 de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler. Le bénéfice net s’établit à 16,8 milliards d’euros, en hausse de 26% par rapport à un exercice 2021 déjà très bon, et la marge opérationnelle à 13%, alors même que le groupe avait fixé un objectif de 12% à l’horizon 2030.
Le groupe Renault, considéré subclaquant il y a un an quand il affichait une perte de 8 milliards d’euros, a connu un net regain de forme en 2022. Son chiffre d’affaires a augmenté de 11,4%, à 46,4 milliards d’euros, et sa marge opérationnelle a atteint 2,6 milliards d’euros, soit 5,6% du chiffre d’affaires. Même si les perspectives restent incertaines, du fait notamment des coûts et disponibilités des matières premières, l’entreprise vise une marge de 6% cette année.

Du côté des équipementiers, les vents sont porteurs aussi. Le chiffre d’affaires de Valeo, acteur d’envergure mondiale, s’est étoffé de 16% pour atteindre 20 milliards d’euros, avec une marge opérationnelle de 2,4%, et les perspectives sont très positives. Et Christophe Périllat, son Directeur général, de se féliciter d’« un niveau de profitabilité supérieur à l’objectif donné pour 2025 ». A cette date, Valeo vise maintenant un chiffre d’affaires de 27,5 milliards de chiffre d’affaires et une marge de 14,5%.Faurecia, concurrent de Valeo, a vu son chiffre d’affaires croître de 63% l’an dernier pour atteindre 25,46 milliards d’euros, et son résultat opérationnel s’établir à 4,4% des ventes.Michelin, autre fleuron tricolore, a clos l’exercice 2022 avec une marge de 11,9%, en légère baisse toutefois par rapport  à 2021 (12,5%), et un bénéfice de 2 milliards d’euros.
Et on rappelle au passage les chiffres de TotalEnergies, avec un bénéfice net de 20,5 milliards de dollars l’an dernier, le plus élevé de son histoire.

Une croissance qui coûte cher à l’automobiliste

On ne peut que se réjouir que l’industrie automobile, au sens large si on inclut Total, affiche une telle croissance. Celle-ci participe du rayonnement de la France et s’accompagne généralement du versement de primes substantielles aux salariés.De même, cela permet aux grandes entreprises d’apparaître mieux armées face aux défis qui se profilent. Entre l’électrification qui entraîne une refonte de l’outil de production, les restrictions de circulation dans les zones urbaines, l’essor des mobilités alternatives et les nouveaux usages qui relèguent l’automobile au rang de service parmi d’autres, l’ « automobilité » va se voir totalement chamboulée dans les années qui viennent.
Dommage, toutefois, que ces bons résultats pèsent si lourd sur le portefeuille de l’automobiliste lambda. Au coût du carburant s’ajoute en effet celui des réparations, qui a augmenté de 7,9% en 2022, quand les pneus s’appréciaient en moyenne de 13%. Dans le même temps, le prix médian des voitures d’occasion grimpait de 19%, et on ne trouve aujourd’hui presque plus de voiture neuve en-dessous de 15 000 €.

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