La baisse des ventes de voitures neuves électriques en Californie est-elle le témoin d’un ralentissement général du développement de cette technologie dans le monde ?
Une Tesla Model S (ici dans sa version “Plaid”, un véhicule qui a bien prospéré en Californie depuis le début de la précédente décennie.
La Californie fait partie de ces régions du monde les plus à la pointe sur la voiture électrique. Certes, elle se situe dans un pays où les grosses voitures et les moteurs thermiques à la cylindrée généreuse pullulent (quasiment) sans entraves et où le prix du carburant d’origine fossile incite les automobilistes à conserver leurs véhicules à pétrole. Mais cet état est traditionnellement le plus militant du pays sur les autos à zéro émissions et a même récemment entériné son projet d’interdire la vente des véhicules neufs thermiques neufs à partir de 2035. Un projet qui rappelle d’ailleurs celui du Vieux Continent, dans un état où 21,4% des voitures neuves vendues en 2023 étaient déjà électriques (c’est-à-dire plus que la moyenne européenne actuelle).
Pour rappel, l’état fédéral américain a mis en place des aides importantes pour inciter les constructeurs automobiles à construire des usines de véhicules électriques sur le sol du pays et les automobilistes à se tourner vers ces machines. Or, à moins d’un an des élections présidentielles du pays, le camp républicain derrière Donald Trump milite précisément pour revoir cette stratégie et arrêter d’inciter les Américains à acheter des voitures électriques.
Un moment de flottement
Ailleurs dans le monde, le ralentissement de la croissance des véhicules électriques pose aussi question. En France, les autos à brancher continuent de gagner du terrain grâce notamment au bonus écologique. Mais plus en Allemagne où ces aides viennent d’être supprimées faute de budget. Alors que d’autres pays comme l’Italie essaient enfin de pousser leurs citoyens à embrasser la technologie électrique en déployant eux aussi de nouvelles aides, le premier producteur mondial de ces autos commence à s’inquiéter : en Chine où il s’est vendu environ 25% de voitures électriques neuves en 2023, la progression de ces modèles a faibli l’année dernière et le gouvernement estimait récemment que l’offre formée par les nombreux constructeurs automobiles couvrait déjà la demande des clients. Il déclarait même qu’il fallait désormais les dissuader d’ajouter trop de nouveaux produits sur le marché.
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Peut-être, simplement, que le marché attend aussi des véhicules électriques moins chers et aux qualités déterminantes. Chez nous et dans le reste de l’Europe, les Citroën ë-C3 et autres Renault 5 E-Tech vont-elles permettent aux voitures électriques de reprendre du poil de la bête après des années où ce sont surtout les SUV de luxe qui se sont multiplié ? La nouvelle petite Tesla va-t-elle permettre elle aussi de convaincre de nouveaux clients en nombre sur les principaux marchés de la planète ? Attendons de voir si les chiffres de vente de l’année 2024 font mentir ces statistiques récentes que ce soit aux Etats-Unis, en Chine ou en Europe.