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Toyota: changement de cap complet sur l’électrique

Longtemps réticent sur le 100% électrique, le numéro 1 mondial de l'automobile, sous l'impulsion de son tout nouveau patron Koji Sato, affiche désormais de très fortes ambitions sur la question des modèles "zéro émission".

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Salon « Captain Sato », Lexus devrait vendre 1 million de voitures électriques par an dès 2030. Dans le même temps, la marque Toyota est en écoulerait 3,5 millions.

En matière de stratégie électrique, la vérité d’un jour n’est pas forcément celle du lendemain. Le cas de Toyota l’illustre parfaitement. Le géant japonais, pionnier de la technologie hybride qu’il a depuis 1997 contribué à démocratiser à travers le monde entier, s’est étrangement toujours montré très réticent vis-à-vis des motorisations « zéro émission ». 
Cela se traduit d’ailleurs par une offre assez pauvre en la matière pour un constructeur généraliste (même en incluant Lexus), à laquelle s’ajoute une maîtrise technologique encore défaillante, ce qu’illustre notamment le lancement chaotique du bZ4x.

Mais les choses vont changer, ainsi que l’a assuré la semaine dernière le direction  de Toyota, qui a clairement annoncé l’objectif de vendre 1,5 million de véhicules électriques…dès 2026 ! Voilà qui constituerait une sacrée performance, si l’on songe que l’entreprise n’en a écoulé que 25 000 en 2022.Pour y parvenir, Toyota va notamment miser sur plateforme encore inédite, promise comme ultra-efficiente (ceci dit, on imagine mal la marque annoncer le contraire) ainsi que sur la production d’un crossover à trois rangées de siège destiné au marché nord-américain.
Et c’est ainsi que dans les trois années à venir, le portefeuille de Toyota et Lexus électriques devrait  s’étoffer de dix modèles, lesquels reposeraient à la fois sur la nouvelle plateforme et sur l’e-TNGA (celle du bZ4x, notamment). Cette dernière servira notamment de base à une vaste gamme de véhicules, de la berline au SUV, pour les marchés européen et nord-américain.

“Changeons l’avenir des voitures”

Lors d’une conférence de presse tenue le 7 avril, laquelle marquait officiellement son entrée en fonction, le nouveau patron du groupe Koji Sato a martelé ceci : « Le message n°1 est : changeons l’avenir des voitures. Nous devons poursuivre l’amélioration de la valeur des voitures. C’est ainsi que nous devons évoluer. »
Une évolution qui comprend les modèles électriques à batterie, mais aussi les modèles à hydrogène et bien sûr les hybrides (rechargeables ou non), lesquels représenteraient un meilleur vecteur de profits que les modèles uniquement thermiques.

« De cette diversité vient l’innovation », a déclaré « Captain Sato », son surnom en interne. Le but de l’entreprise est qu’à l’horizon 2035, l’ensemble de la gamme Toyota vendue à travers le monde soit deux fois moins polluante que celle vendue en 2019.Alors bien sûr, il est tentant de gloser sur ce virage à 180° pour une entreprise qui jusqu’ici se montrait prudente avec le tout-électrique. 
En fin d’année dernière, l’ex-patron de Toyota, Akio Toyoda, déclarait ainsi que « les gens travaillant dans l’industrie automobile font partie d’une majorité silencieuse. Cette majorité silencieuse se questionne sur la pertinence de considérer les voitures électriques comme l’unique option. Ils voient bien qu’ils s’agit d’une tendance de fond, alors ils n’osent même plus en parler publiquement. Mais la bonne réponse n’est toujours pas claire, aussi faut-il ne pas se limiter à une seule option technologique. »

Juste une question de timing?

Pour justifier ce changement d’approche, un des grands patrons actuels de Toyota défend une vision plus pragmatique. « On peut penser que nous arrivons en retard, mais pour nous, c’était juste une question de timing », déclare un de ses dirigeants de Toyota. « Mais si on veut produire 1,5 million, s’il n’y a pas de batteries, on ne peut pas produire. » En clair, c’est donc bien le nombre de batteries qui détermine la production.
Une production qui va considérablement accélérer, notamment dans l’usine de la marque en Caroline du Nord. Celle-ci va bénéficier d’une manne de 3,8 milliards de dollars qui lui permettra notamment de produire davantage de packs de batteries dès 2025.

Au-delà des circonvolutions oratoires, les investissements sont massifs et le message est clair : l’énergie automobile de demain sera électrique, au moins dans les marchés matures tels que l’Europe. Et si c’est le numéro 1 mondial qui le dit, on peut le croire sur parole.

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