L’actualité culturelle autour de l’automobile nous offre souvent l’occasion de belles rencontres autour de la créativité. Mais il y a aussi parfois de quoi être bien déçu...
L’œuvre a été dévoilée dans le cadre de Art Basel à Miami.
C’est fait : la Revuelto qui a remplacé l’Aventador chez Lamborghini en mars dernier a fait l’objet d’une version soi-disant artistique !
Ainsi, les Art Cars se sont multipliées à l’infini en dévoyant complètement le concept original créé par Hervé Poulain en 1975.
Car il y a voiture peinte et voiture peinte. Création et déguisement. Art et air du temps. Déterminisme et opportunisme.
La plupart des voitures badigeonnées prestement revendiquent un statut d’œuvre d’art qu’elles ne méritent pas.
Rares sont les automobiles décorées qui peuvent être considérées comme les « filles légitimes » d’Hervé Poulain. En imaginant les Art Cars, le célèbre commissaire-priseur avait choisi des chefs d’œuvre mécaniques et des carrosseries exacerbées pour la vitesse.
La première véritable Art Car, une BMW 3.0 CSL revisitée par Alexander Calder. Elle sera alignée aux 24 Heures du Mans 1975, mais abandonnera sur problème mécanique après 6 heures de course.
Alexandre Calder ouvrit le bal de ces fulgurances multicolores. qui se sont illustrées sur la piste.
La participation aux épreuves sportives apporte aux Art Cars un supplément d’émotion.
Des effets un peu trop faciles…
Ce ne sera pas le cas pour la Revuelto présentée à Miami en décembre dernier dans le cadre de Art Basel. « Décorée » de flammes et de formes multicolores, elle a été imaginée au sein du centre de design, dans le département Ad Personam.
Théoriquement, cela doit montrer que Lamborghini est capable d’offrir à sa clientèle toutes sortes de personnalisations. Mais sur le plan créatif, cette Opera Unica (œuvre unique) ne laissera guère de trace dans l’histoire de l’art.