- Historique et présentation
- Technologie
- Performances et tenue de route
- Consommation, efficacité énergétique
- Conclusion
Ses points forts Voiture légère Transmission AllGrip sécurisante Douceur de la boite CVT |
Ses points faibles Système hybride seulement 12 VoltsMoteur juste pour boite CVT |
Historique et présentation
Un nouvel essai de la Suzuki Swift sur MoteurNature ? La chose peut presque surprendre, puisque nous avions déjà essayé la Swift SHVS l’année dernière. Mais Suzuki a amélioré son système hybride, il nous a alors paru légitime de voir ce qui avait changé. Une autre motivation pour cet essai est qu’alors que nous n’avions conduit la Swift que dans sa version standard, en boîte mécanique, nous aurons eu ici l’opportunité d’essayer toute la gamme, avec les versions à boite automatique, et à transmission intégrale. Comme nous allons le voir, cela valait le déplacement.
Technologie
En marge de la technologie hybride, pour diminuer encore la consommation, les motoristes de Suzuki ont fait le choix assez étonnant de réduire la puissance moteur. Le 4 cylindres 1,2 L faisait 90 ch l’année dernière, il ne fait plus que 83 ch aujourd’hui. Côté transmission, la Swift existe avec une classique boite mécanique à 5 rapports, et une transmission à variation continue (CVT) avec un spread de démultiplications bien plus vaste, puisque qu’au maximum, la CVT peut tirer 50 % plus long que la boite manuelle. Enfin, il existe la version AllGrip avec une transmission intégrale qui fait de la petite Swift un vrai 4×4, puisque c’est un solide arbre de transmission qui peut diriger une partie de la puissance vers les roues arrières. Cette transmission aux 4 roues n’est cependant pas permanente, il y a un visco-coupleur qui choisit d’envoyer, ou de ne pas envoyer, de la force aux roues arrières, en fonction de l’adhérence, et de multiples autres paramètres.
Performances et tenue de route
Légèreté et compacité. C’étaient les premières sensations qu’on avait au volant de la Swift, et cela n’a pas changé. Une Volkswagen Polo, ou même une Renault Clio, donnent immédiatement le sentiment d’être plus substantielles, mais l’une comme l’autre font 20 cm, et plus de 200 kg de plus que la petite Swift ! Franchement, on est content qu’il existe encore des autos légères comme celle-ci. On ressent un dynamisme à la conduite qu’on ne peut qu’imaginer dans une voiture plus lourde. Je n’ai pas remarqué la baisse de la puissance que j’avais lu dans la documentation, et c’est évidemment le système hybride qui a retenu toute mon attention. J’ai conduit dans l’ordre la Swift à boite CVT, puis celle à boite manuelle, et enfin la Allgrip, mais c’est de la seconde dont je dois parler en premier.
Pour constater l’efficacité de son système hybride, Suzuki a bien fait les choses avec un diagramme, où des flèches montrent que le moteur électrique envoie de la puissance vers les roues, ou qu’au contraire il en reçoit, pour aboutir à recharger la batterie. En dessous, il y a un indicateur de charge batterie, avec 5 barrettes. Exactement comme un vieux téléphone portable. Et tout aussi exactement comme sur la Swift de l’année dernière, où je me rappelle très bien que j’étais le plus souvent avec 4 barettes, le niveau oscillant entre 2 et 5. Avec la nouvelle Swift, je ne suis descendu qu’une seule fois à 3 barrettes, et encore je n’y suis resté que quelques secondes. J’étais le plus souvent avec les 5 barrettes, parce que je n’avais pas souvent l’occasion, avec ce petit moteur électrique, de consommer plus d’un cinquième de la capacité utile de la batterie, avant d’entamer une nouvelle phase de récupération d’énergie perdue au freinage.
Il est bien sûr trop facile, et irréaliste, pour un non-motoriste comme moi de se mettre à la place de celui qui l’est. Mais je ne peux manquer de me demander s’il n’aurait pas été plus pertinent, au lieu de mettre une plus grosse batterie, de mettre un moteur électrique plus puissant. C’est la conduite de la Swift à boite CVT qui m’a donné cette idée, puisque lors de mon essai, la grosse batterie s’est révélée parfaitement… Inutile. J’aurais en effet roulé plus de 60 km, avec un oeil sur le tableau de bord pour surveiller le niveau de la batterie, et il a toujours été au maximum de 5 barrettes. Échangeant avec un collègue qui aura conduit après moi la voiture que j’avais, il a lui aussi convenu que la Swift à boite CVT déchargeait moins sa batterie, mais qu’il avait pourtant constaté des baisses de niveau. A t’il eu une conduite plus agressive que la mienne ? Je n’ai pas la réponse, mais je peux expliquer le pourquoi de la baisse d’efficacité du système hybride.
Par rapport aux hybrides Toyota, qui servent toujours de référence, surtout que leur transmission prodigue un fonctionnement analogue à celui d’une boite CVT, il y a l’énorme différence de la puissance du moteur électrique. Si on demande de la reprise à une Prius, il y a d’abord la réponse immédiate du moteur électrique, et si cela ne suffit pas, il vient celle du moteur essence, que la transmission fait rapidement monter en régime. Dans la Swift, il n’y a pas de gras, un tout petit moteur électrique, et donc pas d’autre possible que de faire tout de suite grimper le moteur essence à son régime maximal. C’est l’effet Mobylette… Pour autant, la Swift CVT ne manque pas d’agrément, avec un fonctionnement tout en douceur, sans aucun à-coup. C’est formidable en ville ! Reste la meilleure surprise, la Swift AllGrip. Nous ne savions pas trop à quoi nous attendre, mais la supériorité de cette version en terme de tenue de route est très rapidement perceptible. La voiture est mieux posée sur la route, difficile de dire si on passe plus vite dans les virages, mais on se sent plus en sécurité. Et ceci, alors que notre essai s’est déroulé par beau temps, sur des routes sèches. Dans des conditions difficiles, l’avantage doit être encore plus flagrant.
Consommation, efficacité énergétique
4,2 l/100 km avec la Swift boite mécanique, 4,7 l/100 km avec la boite CVT, et 4,6 l/100 km avec la AllGrip. Voilà nos mesures. Sur un parcours routier moyen, fait principalement de départementales. Cela tournait quand même pas mal, des ralentissements et des accélérations donc, il aurait été possible de faire un poil mieux, à vitesse constante sur une route droite. Mais dans tous les cas, ces chiffres sont très bons, il y a peu de voitures essence qui peuvent se vanter de consommations inférieures à 5 l/100 km.
Conclusion
Le premier prix, pour une Suzuki Swift finition Avantage est de 15 340 €, et cela monte à 19 300 € pour la Pack AllGrip. Cette dernière n’est pas la plus sobre, mais c’est pourtant elle que nous recommandons, parce qu’elle est la plus sécurisante. Ce sera un atout décisif pour aller à la montagne, ou rouler sur la neige. La Suzuki Swift AllGrip se vend d’ailleurs très bien en Suisse et en Autriche, tout simplement parce qu’elle est la seule petite traction intégrale du marché. C’est simple, si elle n’existait pas, il faudrait l’inventer. Laurent J. Masson