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Un coup de moue prévisible chez Volkswagen ? C’est de la faute à la guerre et aux médias.

Si les résultats 2023 sont bons pour Volkswagen, le groupe augure d'un coup de moins bien l'an prochain. La faute à qui ? Pas vraiment aux constructeurs chinois ou aux erreurs de stratégie, selon les dirigeants, mais aux conflits en Russie comme au Moyen-Orient, et aux médias qui auraient malmené le constructeur, Étonnantes explications.

La Volkswagen ID3 a connu des débuts chaotiques.

La Volkswagen ID3 a connu des débuts chaotiques.

Tout va bien à Wolsburg, pour le moment du moins. Volkswagen a annoncé ses résultats 2023 et ils sont excellents. Le bénéfice net s’établit à 17,9 milliards, en hausse de 13,1%. Difficile dans ce cas de verser une larme sur le groupe allemand, même si sa marge opérationnelle n’est pas des meilleures et s’établit à 7 points, en très légère baisse.

Tout va pour le mieux donc, mais l’Allemand est prudent. Alors, dans son rapport annuel, il prévient ses actionnaires que la fin de la bamboche est proche. L’an prochain, les résultats pourraient être revus à la baisse. Parce que ses produits ne sont pas aux bons tarifs ? Parce qu’ils ne sont pas technologiquement optimisés ? Parce que les constructeurs Chinois frappent à la porte de l’Europe ? Que nenni : si VW envisage une baisse de ses livraisons estimées, pour le moment, à 3%, c’est la faute à la guerre et aux vilains médias.

La baisse de la demande ? Elle est exacerbée par les médias

On se pince et on relit le rapport annuel. La baisse en question est « exacerbée par les conséquences du conflit Russo-ukrainien et les confrontations au Moyen-Orient, menant à une augmentation du prix des matériaux et à un déclin de la disponibilité de l’énergie. Elle est aussi liée à une baisse de la demande, éventuellement exacerbée par les articles dans les médias ou une communication insuffisante ».

L’usage est courant en politique. Quand un candidat se fait étriller dans une élection, ce n’est jamais parce que son programme est nul où qu’il a raté sa campagne : c’est parce que la presse, ce suppôt (au choix) du gauchisme, du libéralisme ou du politiquement correct, a soutenu son adversaire.

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Oliver Blume a remplacé Herbert Diess dans le tumulte en 2022.

Mais c’est bien la première fois que les médias sont accusés de faire plonger un géant de l’automobile. Reste qu’au final, les boss de VW ont raison : les journalistes n’ont pas toujours été à leurs côtés. Ces vilains ont fait état des problèmes qu’a rencontrés l’ID3 dès son lancement et des soucis qui ont plombé la carrière de la voiture  et retardé le lancement d’autres autos électriques ? Les mêmes journalistes ont osé évoquer des tarifs déraisonnables face à la concurrence et les mauvais scores commerciaux des autos ? Quelle outrecuidance. Ils se sont, de même, permis de raconter les soucis rencontrés en interne lors de l’éviction de l’ancien patron du groupe ? De quoi je me mêle.

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C’est vrai quoi. Une presse qui se contente de relayer la parole officielle émise depuis le donjon de Wolfsburg, c’est tellement mieux, et beaucoup plus pratique pour mener ses petites affaires sans être embêtés.

Un bel hommage à la presse

Mais ne nous fâchons pas. Car bien au contraire, cette petite phrase cachée dans le rapport annuel du groupe est plutôt flatteuse, car elle rend aux médias un peu de ce quatrième pouvoir que l’on croyait à la baisse. Et nous, à Caradisiac, en tant que premier site d’infos automobile en France, prenons notre part du compliment.

Nous serions donc, avec tous nos confrères, responsables de la future mauvaise passe de VW. La bande de relayeurs de mauvaises nouvelles rassemblée tient donc à remercier chaleureusement la direction de Volkswagen de l’importance qu’elle lui donne.

Sauf que nous voilà sur le même plan que Vladimir Poutine, trop excellemment réélu ce week-end, mais aussi de Benjamin Netanyahou et des dirigeants du Hamas, et c’est vrai qu’on peut oser des comparaisons plus flatteuses. Car VW met également en cause les conflits actuels qui font enfler les prix des matières premières et freinent les ventes. Soit.

En revanche, et curieusement, Volkswagen ne fait pas état de la Chine et de son débarquement en Occident  pour justifier les déboires qu’il pourrait rencontrer. Il évoque simplement, « la compétition internationale qui s’intensifie ». Mais il est vrai qu’il n’est pas bon se fâcher avec les autorités de Pékin, ou le groupe est à la peine comme tous ses rivaux occidentaux et ou il aimerait grappiller quelques parts de marché supplémentaires. Il est préférable de s’en prendre aux médias, à la Russie à Israël et à la Palestine, des clients bien moins importants.

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