En 2010, Suzuki voulait se faire un nom sur le secteur des berlines familiales. Complètement inconnu dans la catégorie, le constructeur japonais tape du poing sur la table en proposant un engin très atypique : le Kizashi.
Lors de la décennie précédente, Suzuki cherchait à développer sa gamme. La Swift était un véritable carton. Le SX4 était un sympathique crossover urbain, conçu avec Fiat. Le Jimny était toujours aussi séduisant, avec sa silhouette cubique.
Suzuki était passé maître dans l’art de promouvoir des petits véhicules pas chers et au rapport qualité/prix très agressif. Problème, son image de marque était inexistante lorsque ses véhicules dépassaient les 4,50m de long. Le Kizashi Concept tente sa chance dans un segment ultra-concurrentiel.
Trois showcars pour ne pas se planter
Suzuki voulait tant réaliser une parfaite première incursion dans l’univers des berlines familiales qu’une série de trois concept-cars a été réalisée. Le premier Kizashi Concept avait été dévoilé au salon de Francfort fin 2007. Le second opus voit le jour au salon de Tokyo en 2007. Le salon de New York aura le privilège d’observer le troisième et dernier Kizashi en 2008. Le Kizashi prend l’apparence d’un break de chasse, puis d’un crossover surélevé, et enfin d’une berline musclée en l’espace de 18 mois seulement.
Le Kizashi 3 se présente sous la forme d'une berline musclée et racée.
Un bide international
Conçu pour séduire les marchés européen et nord-américain, le Suzuki Kizashi devait se faire une place dans un segment autrefois saturé par les constructeurs grand public et les marques « premium ». Un challenge ambitieux, venant d’un constructeur sans aucun passif dans la catégorie. 2010 arrive, et le Kizashi sort enfin des usines de la marque japonaise.
Le Suzuki Kizashi entre enfin en production en 2010.
L’habitacle était solidement agencé. Cependant, beaucoup de plastiques durs et luisants recouvraient la planche de bord et la console centrale. Dommage, car le Kizashi était très bien équipé ! Jantes alliage, peinture métallisée, feux avant bi-xénon, sellerie mi-cuir, climatisation automatique bi-zone, toit ouvrant électrique, système de démarrage sans clé, etc. Le Kizashi ne proposait qu’une seule finition Sport et aucune option au catalogue.
Un intérieur sans effet “waouh”, et qui sent bon le plastique dur, malgré tous ses équipements de série…
Pas de moteur diesel : une hérésie !
A sa sortie, l’unique bloc proposé était un 4 cylindres 2.4 de 178 ch particulièrement gourmand. Celui-ci était associé à une boite automatique CVT à variation continue. La puissance passait au sol via une transmission 4 roues motrices i-AWD. De quoi considérablement alourdir la facture au moment de passer à la pompe : impossible de descendre sous les 11 l/100 km sur route mixte !
Pas de diesel, consommation gargantuesque, une seule finition… le Suzuki Kizashi est un bide commercial immense.
Pour tenter de sauver les meubles, une version à traction et boite mécanique a rejoint le catalogue en 2012. Mais rien n’y fait : le Kizashi est un flop intersidéral.
Suzuki arrête les frais en 2014, en même temps que le Grand Vitara. Seuls 4.666 exemplaires ont été vendus en cinq ans de production. Et sa présence sur le marché de l’occasion est famélique : seuls trois exemplaires sont à vendre dans toute la France, et à prix cassé. En résumé, la berline nippone est un véhicule invendu et invendable.
Suzuki a bien appris sa leçon avec l’échec cuisant du Kizashi. Il était temps de se consacrer à ce qui faisait son succès : les petites voitures urbaines et les 4×4.