Concilier mobilité “ verte ” et conduite au grand air ? Telle est la promesse de ces trois iconiques citadines… Pour cela, les très branchés cabriolets Mini Cooper, Fiat 500 et Smart Fortwo se sont mis à l’électrique, sans perdre de leur âme ni de leur charme. Mais attention, jouir d’un ciel azuréen comme du chant des oiseaux, sans bruit ni émissions nocives, ne se fait pas sans consentir quelques sacrifices…
T’as le ticket chic, t’as le ticket choc !
Lancée en 2014, la troisième génération (F 56) de la Mini “ made by BMW ” a franchi, en avril dernier, le cap symbolique du millionième exemplaire produit. D’autant plus respectable que ce chiffre ne concerne que la version 3 portes ! Mais après neuf années de carrière et deux restylages, il est temps pour celle-ci de faire ses adieux. Et en effet, comme vous avez pu le découvrir dans notre précédent numéro avec l’essai d’un modèle de présérie, la remplaçante est déjà fin prête… Exclusivement en électrique dans un premier temps, et sur une base technique germano-chinoise totalement inédite. En attendant la commercialisation de ce quatrième opus, prévu pour la fin de l’année, l’actuelle Cooper “ à piles ” de 184 ch continue son petit bonhomme de chemin, en assurant une vente de Mini F 56 sur cinq. Et en s’offrant une variante décapotable en guise de baroud d’honneur ! De quoi faire la fierté de la marque, puisque cette inédite Cooper SE décapsulée est le premier “ vrai ” cabriolet électrique de l’histoire. On peut jouer avec les mots, mais n’en déplaise à leurs concepteurs, la première Tesla était un roadster, tandis que les Fiat 500e Cabriolet et Smart Fortwoo EQ Cabrio (à l’essai pages suivantes), ne sont que des berlines découvrables. Na !
Shocking price !
Pour autant, le constructeur germano-britannique ne vendra pas des wagons de sa nouveauté. Forcément, s’agissant d’une série limitée à 999 exemplaires… En outre, à 60 490 € (pas de bonus de 5 000 € pour le coup), pas certain que les clients se bousculent… D’autant qu’il n’est pas possible de personnaliser cette perle rare. Deux coloris seulement au programme (noir ou blanc nacré), que l’on peut obtenir sur n’importe quelle autre Mini. Idem pour la très chic sellerie en cuir noir ou les jantes de 17 ”, semblables à celles de la SE “ berline ”. Des combinaisons de couleurs distinctives et davantage de matériaux nobles à bord (bois précieux, carbone ou aluminium) auraient permis de faire sortir cette dispendieuse variante du lot. Une plaque numérotée sur la planche de bord également ! Las, les futurs acquéreurs devront se contenter de simples badges gravés “ 1 of 999 ”, placés sur les ailes avant et les seuils de porte. Pas très exclusif tout ça… Aucun reproche, en revanche, au sujet de l’équipement, arc hi complet. Régulateur de vitesse adaptatif, sièges et volant chauffants, clé mains libres, affichage tête haute, filet anti-remous : rien ne manque. Il n’existe d’ailleurs aucune option. Rare chez Mini ! Mais ce que la Cooper SE Cabrio a de mieux à offrir, c’est le plaisir de conduite. Avec 184 ch et 270 Nm de couple au crédit du moteur synchrone, la réponse à l’accélérateur est immédiate (0 à 100 km/h en 8s 2), malgré le poids digne d’un SUV compact (1,5 tonne avec le plein). Et le comportement routier profite de l’esprit karting de la Mini. Direction ultra-directe, roues aux quatre coins, frein moteur puissant, centre de gravité auras des pâquerettes et rigidité accrue grâce au pack de batteries réparti en “ T ” dans le plancher : on s’amuse beaucoup sur route sinueuse. La modeste batterie de 28,9 kWh (capacité utile) se vide hélas assez vite (moins de 200 km d’autonomie), mais se recharge en 40 minutes sur borne rapide, grâce au chargeur embarqué de 50 kW. Ouf !
* Vrai prix d’achat intégrant la remise potentielle et le bonus/malus écolo.
PHOTOS : F. GROUT
Très sympa à conduire, ce cabriolet “ à piles ” ! Mais son prix défie l’entendement. Aussi cher qu’un cabriolet familial, type BMW 420i…
PHOTOS : F. GROUT
Mini annonce 201 km d’autonomie. Dans la vraie vie, dépasser les 170 km s’annonce hélas difficile. L’ordinateur de bord affichait en effet une consommation moyenne de 17,4 kWh durant nos essais, pour 28,9 kWh de capacité nette côté batterie…
MINI
L’Union Jack est omniprésent sur cette Mini. Le drapeau du Royaume-Uni orne en effet la capote (100 % électrique) et les feux arrière, mais aussi quelques boutons décorant les coutures des sièges.
PHOTOS : F. GROUT
Comportement de karting, accélérations de petite sportive énervée et conduite au grand air en silence : la conduite de ce cabriolet électrique régale. La fermeté des suspensions beaucoup moins, hélas !
PHOTOS : F. GROUT
Mini essaye de justifier le tarif élitiste de sa Cooper SE Cabrio en limitant sa production à 999 exemplaires. Dommage que le constructeur ne soit pas allé plus loin en lui conférant une présentation plus exclusive…
PHOTOS : F. GROUT
Nombre de places : 4
PHOTOS : F. GROUT
Deux enfants en bas âge, ça pourrait passer (les seuls êtres humains en mesure de s’installer correctement aux places arrière !). A condition de laisser la poussette à la maison, le volume du coffre dépassant de peu celui de la boîte à gants…
LES CHIFFRES (données constructeur)
1. De 0 à 80 % de capacité, à 50 kW maxi.
LA TECHNIQUE
Le verdict
La “ dolce volta ”
Comptez 3 400 € de plus, par rapport à la 500e classique, pour profiter du soleil. Une somme substantielle, alors que le système de capote utilisé chez Fiat n’arien de très complexe. En effet, derrière la pompeuse appellation “ Cabriolet ” se cache une simple toile coulissante. Electrique, mais surtout très gênante pour la rétro vision lorsqu’elle se trouve complètement pliée. Par ailleurs, en position “ toit ouvrant ” (l’élément intégrant la lunette arrière reste alors en place), elle se met à battre bruyamment à partir de 80 km/h…
Chic et “ fun ” !
Ces petits désagréments n’empêchent pas de garder le sourire au volant de cette italienne, toujours aussi charmante avec son style néo-rétro. Les sièges chauffants de la finition La Prima s’habillent notamment d’un très chic (mais salissant) cuir ivoire cousu de logos Fiat, ton sur ton. Richement équipée, cette version offre également un système audio JBL, une caméra 360°, les surveillants d’angles morts et la conduite semi-autonome. Ce joli trousseau se paie hélas au prix fort : 36 800 €, bonus de 5 000 € et geste commercial du constructeur (1 000 €) déduits…
Les motorisations électriques du cabriolet ne diffèrent pas de celles de la berline. Fiat propose soit un modèle de 95 ch (batterie de 23,8 kWh), à l’autonomie très juste de 145 km en moyenne, soit celui de 118 ch et 42 kWh (37,3 kWh utiles), au rayon d’action bien moins limité. On se régale par ailleurs de la vivacité des accélérations, du silence à bord comme du niveau de confort très correct, hormis quelques trépidations dues aux roues de 17 ”. Agile, maniable, la 500e profite également d’un puissant frein moteur, actif jusqu’à l’arrêt complet. Un bel agrément au final.
* Vrai prix d’achat intégrant la remise potentielle et le bonus/malus écolo.
PHOTOS : F. GROUT
PHOTOS : F. GROUT
Ecran et instrumentation numériques, ouverture des portes électrique (bouton), connexions Apple et Android : la 500e vit avec son temps. Certains plastiques restent, hélas, un peu trop basiques.
PHOTOS : F. GROUT
Nombre de places : 4
Prendre ses aises à l’arrière reste assez compliqué… La 500e n’est en effet pas plus spacieuse que celle à moteur essence.
PHOTOS : F. GROUT
A l’intar de celui cousu sur la sellerie, le motif de la capote fait honneur au logo Fiat, répété à l’infini.
Une idée pour le moins originale…
PHOTOS : F. GROUT
Aucun miracle à attendre d’une voiture aussi courte et flanquée de batterie sous son plancher : pas du tout taillé pour les grosses emplettes, le coffre de ce cabriolet 500e !
NOS MESURES
LA TECHNIQUE
Le verdict
Puceron à électrons
Crac, boum, hue !
A commencer par sa direction, aussi consistante que celle d’une auto-tamponneuse. Le niveau sonore élevé, capote fermée, surprend également pour un modèle électrique, avec de nombreux bruits d’air, de roulement et les gémissements quasi permanents du moteur synchrone. L’amortissement manque de douceur sur les dos d’âne, les sièges, durs comme du bois, ne maintiennent pas assez, la toile en position ouverte occulte la rétro vision et le frein régénératif est si faible qu’il est impossible de ralentir sans se servir de la pédale de gauche. Seuls amusements : la vivacité des accélérations et labelle agilité du comportement. Un peu maigre à ce prix !
* Vrai prix d’achat intégrant la remise potentielle et le bonus/malus écolo.
PHOTOS : F. GROUT
PHOTOS : F. GROUT
Malgré son petit gabarit, la Fortwo offre une belle largeur aux coudes. L’équipement de la Prime inclut les sièges chauffants en cuir, la caméra de recul et l’indispensable réplication smartphone.
PHOTOS : F. GROUT
La Fortwo EQ s’enrichit d’une instrumentation dédiée à sa motorisation électrique.
PHOTOS : F. GROUT
Assez mal isolée, la toile laisse entendre de désagréables bruits d’air dès 70-80 km/h. Et une fois baissée, on ne voit plus grand-chose vers l’arrière. Un défaut courant avec les découvrables.
PHOTOS : F. GROUT
L’accès au coffre est facilité par un système permettant de soulever le bas de la capote. Hélas, le volume reste faible sous le cache-bagages.
En ôtant ce dernier, tablez sur 250 dm environ.
NOS MESURES
LA TECHNIQUE
Le verdict
