Avec l’aide de son département Individual, BMW crée en 1993 une originale version tout-chemin de son break routier, baptisé Enduro Touring. Au programme : carrosserie bicolore, transmission intégrale et grand confort à bord. Une configuration qui est malheureusement restée sans suite.
Durant les années 90, BMW cherche à développer l’image de sa Série 5 E34, présente sur le marché depuis 1988. La berline prend avec brio le relais de l’iconique génération précédente, la E28. Pour la première fois de son histoire, BMW sort une version break Touring de la Série 5, caractérisée par sa gigantesque soute à bagages.
BMW est plutôt doué sur la transmission intégrale. Proposée pour la première fois sur la Série 3 E30, avec la 325iX, la technologie des quatre roues motrices de la marque allemande semble avoir fait ses preuves sur chaussée dégradée. C’est en associant version inédite et transmission intégrale que BMW crée une version inédite de la Série 5 Touring : la BMW 530iX Enduro Touring.
Une Audi Allroad avant l’heure
D’emblée, la BMW 530iX Enduro Touring se remarque au premier coup d’œil. Il est difficile de la rater, avec sa carrosserie bicolore et sa hauteur de caisse surélevée de 25 mm. Cette dernière s’explique par la présence d’une suspension à air spécifique pour supporter les routes les plus accidentées. L’Enduro Touring repose sur des jantes en alu de 17 pouces. Enfin, le break tout-chemin allemand se dote d’un minuscule pare-buffles sous le bouclier avant.
L’autre transformation visible se trouve sur le toit. Cette réhausse de toit augmente la hauteur de l’Enduro de 13 cm. Celle-ci intègre deux feux additionnels pour éclairer l’extérieur en pleine sortie en forêt noire. Elle facilite aussi le chargement des accessoires volumineux, comme un vélo tout-terrain. Le hayon s’est également agrandi en conséquence et accueille un nouvel aileron pour favoriser l’aérodynamisme du break allemand.
A bord, le département Individual a posé sa patte, avec une liste d’équipements pléthorique pour l’époque. Sellerie cuir, climatisation régulée, régulateur de vitesse, radar de recul, sièges Recaro électriques, téléphone, système hi-fi haut-de-gamme … elle possède même un Fax dans la boite à gants !
Un compresseur pneumatique était fourni pour gonfler les pneus de son vélo en cas de crevaison. Une rampe mobile et coulissante permettait de ranger plus facilement son matériel extérieur à bord. Il était même possible de déplier une tente pour se changer à l’abri, en cas de mauvaises conditions météo !
Plus puissante qu’une BMW M3 !
Le 6 cylindres en ligne 2.5 est réalésé à 3.0 et passe à 246 ch et 316 Nm de couple maxi, grâce à une nouvelle gestion électronique interne. Elle est plus puissante que la « vraie » 530i, pourtant pourvue d’un V8 3.0 de 218 ch !
Tout était réuni pour investir un nouveau marché : celui des breaks Premium tout-chemin. Malheureusement, deux points capitaux ont contraint BMW à ne pas produire cet engin.
Le marché était inexistant, malgré des productions ultra-limitées (Peugeot 505 4×4 Dangel, par ex). Mais surtout, le prix était prohibitif : plus de 170.000 DM, soit environ 90.000 euros, le prix d’une … BMW M5 !
La place a donc été laissée à Audi, qui investit cette catégorie avec succès quelques années plus tard, avec l’A6 Allroad. Mercedes a tardivement tenté sa chance quelques années plus tard, avec la Classe E All-Terrain, et un succès tout relatif, face au break Audi.
BMW n’a finalement jamais daigné partir à la conquête de ce nouveau segment. Comme quoi, il n’y a pas que les constructeurs français qui ne vont pas au bout d’un concept pourtant novateur …
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